Casquette de poulbot et barbe de trois jours, Yvanno prend le micro et enchaîne les sérénades. En ces temps de confinement, si Caracas ne peut plus venir à la musique, Yvanno vient aux Caraqueños en allant chanter sous leurs balcons.
« C’est vraiment très beau » lorsque les habitants de la capitale vénézuélienne « commencent à se pencher » à leurs fenêtres en se demandant d’où vient cette mélodie, raconte Yvanno Pichardo, 35 ans et un éternel sourire sur les lèvres.
Lorsque la sono est installée sur le trottoir et la musique pré-enregistrée commence à sortir des enceintes, Yvanno se déhanche et enchaîne pendant 45 minutes tout ce que le répertoire vénézuélien compte de boleros, de merengues et de musique traditionnelle.
La visite d’Yvanno « remonte le moral »
Et ça plaît aux habitants des Collines de Bello Monte, un quartier de la classe moyenne du sud-est de Caracas où il s’est posé cet après-midi. A l’instar de Wilmer Gonzalez, assureur de 39 ans, qui écoute Yvanno depuis son balcon. « Beaucoup de gens se sentent frustrés et beaucoup font des dépressions », dit-il. Alors la visite d’Yvanno « remonte le moral ».
Depuis le 17 mars, le Venezuela observe un confinement quasi total décrété par le président socialiste Nicolas Maduro pour prévenir la progression du nouveau coronavirus, dont 329 cas ont été officiellement confirmés pour 10 décès. Seules les sorties au supermarché et pour aller chez le médecin sont autorisées.
Faire office de soupape
« La désolation et la solitude engendrent le stress », explique Yvanno. Avec sa complice Leonela, qui chante en alternance avec lui, il entend « faire office de soupape pour que tout le monde puisse un peu souffler ».
Cet après-midi musical face aux grands immeubles des Collines de Bello Monte commence et se termine sous les balcons avec « Alma Llanera » (« L’Âme des plaines »), chanson que les Vénézuéliens considèrent comme l’hymne officieux de leur pays.
« J’aime, je ris, je chante, je rêve », chante Yvanno.
Certains habitants descendent
Le visage protégé par un masque, certains habitants descendent pour aller offrir des friandises, du café et de l’eau aux artistes et à l’équipe technique. D’autres se mettent à enregistrer le concert sur leurs téléphones.
« C’est important d’apporter un peu de joie et de distraction aux gens », raconte Leonela Delgado, la complice d’Yvanno. « J’ai été très touchée de voir les petites grands-mères danser ».
Ces concerts de rue ont été lancés par l’une des municipalités qui composent Caracas. Les autorités locales se sont inspirées des sérénades données dans la rue en Italie, l’un des pays les plus touchés par le Covid-19.
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