Quelque 206 ressortissants nippons évacués de la ville de Wuhan, principal foyer du nouveau coronavirus, sont arrivés mercredi matin à Tokyo, se disant soulagés d’être rapatriés alors que l’épidémie continue d’enfler en Chine.
L’appareil dépêché par le gouvernement japonais en lien avec les autorités chinoises s’est posé vers 08H40 heure japonaise (mardi 23H40 GMT) à l’aéroport de Tokyo Haneda.
Du personnel médical avait pris place à bord et les passagers avaient été interrogés durant le vol pour détecter d’éventuels symptômes.
Centre médical par bus pour des examens
Ils ont été conduits à leur arrivée dans un centre médical par bus pour des examens complémentaires.
Quatre d’entre eux souffrant de fièvre et de toux ont été hospitalisés dès leur arrivée, a précisé le porte-parole du gouvernement Yoshihide Suga. Cependant les tests confirmant ou infirmant une éventuelle contamination n’étaient pas encore réalisés.
Il n’est pas prévu une mise en quarantaine obligatoire. Cependant, le gouvernement demande aux rapatriés de ne pas sortir de leur lieu de résidence au Japon pendant deux semaines, afin d’éviter une potentielle transmission du virus s’ils en sont porteurs, même s’il n’y a aucun signe de maladie perceptible.
Les rapatriés ayant un point de chute familial à Tokyo sont autorisés à y séjourner, tandis que les autres seront dans un premier temps hébergés à l’hôtel dans la capitale jusqu’à ce que l’hypothèse d’une contamination soit écartée.
« Nous ne pouvions plus circuler librement »
« Je suis vraiment soulagé et je remercie le gouvernement », a déclaré à sa sortie de l’avion l’un des rapatriés, Takeo Aoyama, salarié de l’entreprise sidérurgique Nippon Steel à Wuhan.
« Comme vous le savez, nous ne pouvions plus circuler librement et n’étions que partiellement informés. Les restrictions sur le transport de marchandises et les déplacements étaient très strictes, il était donc impossible de poursuivre des activités économiques » sur place, a-t-il ajouté, précisant néanmoins qu’il était possible de se procurer des vivres.
« Il est important que des mesures de prévention des infections soient prises au Japon. Mais l’aide apportée à la Chine est aussi nécessaire et je souhaite participer aux efforts envers ceux qui restent là-bas », a insisté M. Aoyama.
La Chine continue d’affirmer sa pleine capacité à combattre et à vaincre l’épidémie à l’ONU. Dans une mesure préventive elle repousse le début du second semestre de ses écoles et universités. Pendant ce temps, le secteur touristique français se prend une claque avec des hôtels pic.twitter.com/110KdkUep9
— L’Encyclopédie (@WorldKnownledge) January 28, 2020
Wuhan, importante métropole et pôle industriel du centre de la Chine
Quelque 650 Japonais résidant à Wuhan, importante métropole et pôle industriel du centre de la Chine, ont exprimé le désir d’être rapatriés dans l’archipel en raison de la fermeture de l’agglomération où est apparu en décembre une nouvelle forme de virus provoquant une pneumonie potentiellement mortelle.
Les premiers évacués ont été sélectionnés en raison du niveau de risque pressenti, selon M. Aoyama.
Ont été prioritairement retenus pour cette première vague de rapatriement « ceux qui ont exprimé le souhait de rentrer et vivent dans les quartiers les plus proches du marché de Wuhan où est apparu le virus », a-t-il expliqué.
« Faire revenir tous ceux qui le veulent »
« Nous allons prendre toutes les dispositions pour faire revenir tous ceux qui le veulent », a assuré le Premier ministre japonais Shinzo Abe au Parlement.
Un dernier bilan du virus mercredi par les autorités chinoises a fait état de 132 morts et près de 6.000 personnes infectées dans tout le pays.
Le bilan total est de 4.475 infectés, 107 morts et 63 guérisons. Le dernier infecté connu est un Japonais n’ayant pas voyagé en Chine. La France maintient le rapatriement de 800 de ses expatriés, le Japon prévoit également de procéder à un rapatriement similaire. pic.twitter.com/bvrUVObzoj
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Au Japon, le nombre de cas recensés s’élève à sept, dont un sexagénaire qui n’est pas allé en Chine et a donc été contaminé dans l’archipel nippon. Ce chauffeur de car avait transporté des touristes de Wuhan à deux reprises en janvier, selon le ministère de la Santé.
« Nous devons admettre qu’un nouveau stade a été atteint » au Japon avec ce cas, a déclaré le ministre de la Santé, Katsunobu Kato.
« Depuis hier (mardi, NDLR), nous avons ouvert un centre d’appel pour les personnes inquiètes et nous allons élargir la surveillance au-delà de celles et ceux qui ont séjourné à Wuhan », a ajouté le ministre.
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