Viry-Châtillon: l’adolescent passé à tabac est décédé, la France « endeuillée »

Par Epoch Times avec AFP
5 avril 2024 18:02 Mis à jour: 5 avril 2024 19:13

L’adolescent de 15 ans passé à tabac jeudi à la sortie de son collège de Viry-Châtillon (Essonne) est décédé vendredi des suites de ses blessures, un drame qui suscite une vive émotion, de cet établissement scolaire jusqu’au sommet de l’État.

L’enquête est désormais ouverte des « chefs d’assassinat et de violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire », a souligné le procureur de la République d’Évry Grégoire Dulin, assurant qu’une autopsie devait avoir lieu « dans les prochaines heures ». L’adolescent, selon son communiqué, a été passé à tabac entre « 16h00 et 16h30 », soit à la sortie du collège, par « plusieurs individus ».

Après avoir été transporté à l’hôpital Necker, à Paris, il a été opéré dans la nuit et est « décédé ce jour vendredi en début d’après-midi ».

Devant le collège des Sablons, des groupes d’élèves qui venaient d’apprendre la nouvelle s’attardaient devant les grilles, à la fin des cours, pour certains en pleurs contre leurs camarades.

Tristesse et inquiétude

Dès le matin, les collégiens se sont pressés devant l’établissement pour exprimer tristesse et inquiétude. « Ils ne peuvent pas faire ça à un jeune de 15 ans », a déploré Omar (prénom modifié), qui se décrit comme un ami de la victime, Shamseddine, « un gars sans problème » et « souriant ».

Dans l’établissement, situé dans un quartier réputé calme de cette banlieue sud, la victime n’avait pas de problème de harcèlement scolaire, ajoute l’adolescent de 15 ans.

« Quand on m’a dit que c’était Shams qui s’était fait tabasser, je n’arrivais pas à y croire, personne n’arrive à y croire », répète le collégien. Un ballon de foot à la main, Mathéo, 12 ans, se sent « stressé et triste ». L’élève de 5e décrit un collège « assez tranquille ». Mais avant de rentrer en cours, il confie avoir « peur » que les agresseurs de Shamseddine ne « reviennent ».

Aucune interpellation n’a eu lieu à ce stade dans cette enquête, confiée à la police judiciaire de l’Essonne. Selon une source policière, trois jeunes portant des cagoules s’en sont pris à Shamseddine dans un hall d’immeuble.

Le drame s’est déroulé « à 100 mètres du collège », a pour sa part assuré le maire de la ville, Jean-Marie Vilain, en pleurs face à « l’innommable », mais avec l’espoir que la vidéosurveillance municipale puisse faire avancer l’enquête. « Que peut-il y avoir comme motivation pour massacrer un gamin de 15 ans dans la rue ? », a-t-il interrogé. « Ça nous prend aux tripes, on se demande comment on peut arriver à un tel degré de violence ».

Ne pas « baisser les bras »

« On n’a pas le droit de baisser les bras », a toutefois exhorté le maire de Viry-Châtillon, qui a également décrit la victime comme un « élève jovial, qui participait à la vie de l’établissement » et qui « apportait de la joie de vivre ».

L’édile a participé dans l’après-midi, avec la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet, à une minute de silence au collège. « La nation tout entière est endeuillée », a écrit sur X (ex-Twitter) Nicole Belloubet, se disant « profondément bouleversée » par ce drame qui survient après l’agression mardi d’une adolescente de 13 ans devant son collège à Montpellier.

« Nous serons intraitables contre toute forme de violence », il « faut protéger l’école de ça », a déclaré quelques heures plus tôt le président Emmanuel Macron, lors de la visite d’un établissement scolaire à Paris. Le chef de l’État y a exprimé, avant l’annonce du décès, son « plein soutien » et sa « compassion » pour Shamseddine. « Un acte barbare », a dénoncé la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, sur X.

Le rectorat a indiqué que des représentants de l’académie de Versailles s’étaient rendus « sur place pour accompagner l’équipe éducative ». « Choqué », Kamel, 40 ans (il n’a pas souhaité donner son nom), un ami de la famille de Shamseddine, ne comprend pas « pourquoi il s’est passé ça ici » à Viry-Châtillon, « une ville tranquille » de 30.000 âmes. « Même s’il y avait une petite raison, ça ne valait pas tout ça », ajoute-t-il.

« Ça me ronge le cœur », abonde Nourou (elle n’a pas donné son patronyme), une agente de restauration scolaire de 42 ans, à la sortie du collège : « Sa mère l’a envoyé à l’école le matin et on l’appelle pour lui dire : ton enfant, on l’a tabassé ».

Le fils de Nourou était dans la même classe que la victime, assure-t-elle, et désormais il ne « fait que pleurer ». « Il m’a dit que c’était un enfant merveilleux, qui n’avait jamais manqué de respect à qui que ce soit ».

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