Les Etats-Unis et la Russie ont livré mercredi devant le Conseil de sécurité des visions divergentes sur l’avenir de l’ONU en Afghanistan, Washington, critique aussi de Pékin, plaidant pour une défense des droits humains alors que Moscou affirmait ne pas voir la nécessité d’intensifier les efforts onusiens dans ce domaine.
Les Etats-Unis entendent apporter un « ferme soutien » aux bons offices de la mission politique Manua de l’ONU, dont le mandat doit être renouvelé au plus tard le 17 mars, ainsi qu’à ses rapports « sur la surveillance des droits humains », son « rôle de coordination humanitaire », « ses activités de protection des enfants et des civils » et sa défense de « la participation pleine, égale et significative des femmes dans tous les aspects de la vie publique », a affirmé l’ambassadeur américain adjoint Jeffrey De Laurentis.
« Nous nous opposons à l’idée de lier la situation des droits humains à l’aide humanitaire »
« Nous ne sommes pas d’accord sur le fait que la composante droits humains de la mission doive être renforcée et nous nous opposons à l’idée de lier la situation des droits humains à l’aide humanitaire et à l’aide au redressement » du pays, a affirmé de son côté l’ambassadrice russe adjointe Anna Evstigneeva.
« La Manua ne doit pas devenir une sorte de superviseur pour répondre aux intérêts de ceux qui ne sont pas prêts à aider les Afghans sans conditions préalables », a-t-elle ajouté.
Il est « dommage que la Chine passe plus de temps à critiquer les actions américaines qu’à se concentrer sur l’aide au peuple afghan lui-même », a aussi affirmé l’ambassadeur américain. « La Chine est le deuxième plus grand contributeur à l’ONU. Ce que la Chine a fait pour aider le peuple afghan ou contribuer à la sécurité régionale ne correspond pas à cette position », a-t-il asséné.
Les talibans multiplient les exactions
Pour la France, « depuis leur prise du pouvoir par la force et contrairement à leurs engagements, les talibans multiplient les exactions, les violations des droits, y compris des plus fondamentaux », a affirmé l’ambassadrice française adjointe, Nathalie Broadhurst.
Prouver qu’ils ont changé
Ils font partie « de la liste d’infamie » établie par le chef de l’ONU sur les « enfants et les conflits » et « les talibans doivent prouver qu’ils ont changé et qu’ils sont prêts à rejoindre la communauté internationale », a-t-elle jugé.
A l’ouverture de la séance, l’émissaire de l’ONU dans le pays, Deborah Lyons, avait plaidé pour que l’ONU interagisse avec les talibans, sans les isoler, seul moyen selon elle pour faire évoluer le pays positivement.
« Nous pensons, alors que la saison hivernale touche à sa fin, que nous avons peut-être évité nos pires craintes de famine », a-t-elle aussi dit, en indiquant que « près de 20 millions de personnes » avaient bénéficié « d’une forme d’assistance dans 397 des 401 districts de l’Afghanistan ».
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