Le Président russe Vladimir Poutine a affirmé jeudi être disposé à des pourparlers avec Kiev sur la base de ceux du printemps 2022, si l’Ukraine le demande, alors que Moscou excluait toute discussion du fait de l’offensive ukrainienne d’août contre la région de Koursk. Mais il a réaffirmé que la conquête du Donbass est « la priorité numéro un » pour la Russie dans ce conflit.
« Sommes-nous prêts à négocier avec eux ? Nous n’avons jamais refusé », a affirmé le chef de l’État lors d’un forum économique à Vladivostok, « si un souhait de négocier émerge (en Ukraine), nous ne refuserons pas », a-t-il ajouté.
« Se baser sur les documents (…) d’Istanbul »
Il a cependant ajouté que les pourparlers devront « se baser sur les documents sur lesquels on s’était entendus et qui avaient été de facto paraphés à Istanbul » au printemps 2022. Ces textes évoqués par M. Poutine n’ont jamais été rendus publics. Moscou affirme qu’un compromis avait été paraphé, mais que les Occidentaux ont poussé Kiev à rejeter l’accord. L’Ukraine dément cette version des faits.
L’armée russe s’est lancée à l’assaut de l’Ukraine le 24 février 2022, une opération militaire que le Kremlin pensait éclair. Mais après des semaines de résistance ukrainienne acharnée, les forces de Moscou ont dû battre en retraite au printemps 2022 du nord de l’Ukraine. C’est dans ce contexte que les discussions d’Istanbul avaient eu lieu et elles n’ont jamais repris.
La Russie s’efforce depuis des mois de présenter Kiev comme la partie au conflit qui refuse de négocier. Moscou a aussi régulièrement changé de position quant aux conditions de tels pourparlers.
En juin, M. Poutine avait dit qu’il ne mettrait fin au conflit que si l’Ukraine renonçait à son ambition de rejoindre l’Otan et lui cédait les quatre régions ukrainiennes qu’il revendique en sus de la péninsule de Crimée annexée, ce qui constituerait de facto une capitulation pour Kiev.
Après le lancement par l’Ukraine d’une offensive le 6 août dans la région russe de Koursk, le Kremlin avait jugé que des pourparlers pour mettre fin au conflit étaient impossibles « à ce stade ».
Le Donbass en « priorité »
« L’objectif de l’ennemi (en attaquant la région russe de Koursk) était de nous rendre nerveux et agités pour redéployer nos troupes d’une zone à l’autre et stopper notre offensive dans des zones clés, en particulier dans le Donbass, dont la libération est notre priorité numéro un », a déclaré Vladimir Poutine lors d’un forum économique dans l’Extrême-Orient russe.
La Russie revendique depuis l’automne 2022 l’annexion des deux régions du Donbass ukrainien, celles de Lougansk – qu’elle contrôle quasiment entièrement – et de Donetsk, qu’elle n’occupe que partiellement. Vladimir Poutine a notamment fixé comme condition avant toute discussion de paix que Kiev se retire complètement de ces zones, en plus des régions méridionales de Kherson et Zaporijjia. Une demande inacceptable pour l’Ukraine et ses alliés occidentaux.
Malgré un manque d’hommes et d’armement, les forces ukrainiennes ont lancé le 6 août une offensive d’ampleur dans la région russe de Koursk, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés selon Kiev, soit la plus grande avancée en sol russe d’une armée étrangère depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Un des objectifs affichés par Kiev ces dernières semaines était de forcer ainsi la Russie à redéployer ses troupes qui sont à l’attaque dans la région de Donetsk. Mais Moscou n’a pas adopté cette stratégie et semble vouloir surtout poursuivre coûte que coûte sa poussée en direction de Pokrovsk, noeud ferroviaire et routier crucial pour la logistique des forces ukrainiennes dans cette région de l’est de l’Ukraine.
« (La tactique ukrainienne) a-t-elle fonctionné ? Non ! », a dit Vladimir Poutine. « Au contraire (…), l’ennemi s’est affaibli dans des zones clés et nos troupes ont accéléré les opérations offensives » sur le front oriental, s’est-il félicité, assurant que l’Ukraine y subissait « de très lourdes pertes ».
Dans la région de Koursk, les forces russes « ont stabilisé la situation et ont commencé à expulser progressivement » l’armée ukrainienne, a même affirmé le président russe. « L’armée russe a le devoir sacré de tout faire pour chasser l’ennemi de son territoire et protéger ses citoyens », a-t-il conclu.
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