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Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen se sont entretenus à Pyongyang

Washington maintient que la Corée du Nord fournit à la Russie des missiles balistiques utilisés dans la guerre avec l'Ukraine
juin 19, 2024 23:09, Last Updated: juillet 9, 2024 21:57
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Le président russe Vladimir Poutine s’est rendu le 18 juin à Pyongyang pour une visite d’État, au cours de laquelle il a rencontré son homologue nord-coréen, Kim Jong-un.

Bien que les deux dirigeants se soient rencontrés à plusieurs reprises, il s’agit de la première visite de Poutine dans la capitale nord-coréenne depuis 24 ans.

Poutine est ainsi accompagné d’une délégation de haut niveau incluant le ministre des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, le ministre de la Défense, Andrei Belousov, et d’autres hauts fonctionnaires russes.

À la veille de son voyage, le dirigeant russe a salué les liens historiques qui unissent les deux pays.

« Pyongyang a toujours été notre fervent défenseur et notre partenaire », a-t-il déclaré dans un message public diffusé par les médias d’État nord-coréens.

Les médias nord-coréens ont marqué la visite de Poutine en publiant une série d’articles faisant l’éloge de la Russie et exprimant leur soutien à la politique étrangère de Moscou.

« Le peuple coréen sera toujours aux côtés du gouvernement et du peuple russes et soutiendra pleinement leur lutte pour défendre leur souveraineté nationale et leurs intérêts en matière de sécurité », peut-on lire dans un article.

Dans son message public, Poutine a également reproché à « l’Occident dans son ensemble » de tenter de conserver ce qu’il a appelé sa « domination planétaire » aux dépens des nations souveraines.

Il a déclaré que, tout comme la Russie, la Corée du Nord était « prête à affronter les efforts de l’Occident pour empêcher l’émergence d’un ordre mondial multipolaire fondé sur la justice et le respect de la souveraineté [nationale] ».

Les deux pays, a-t-il ajouté, entendent créer « des mécanismes alternatifs de commerce et de peuplement de territoires, non contrôlés par l’Occident, et résister aux sanctions [occidentales] illégitimes et imposées de manière unilatérale ».

La Corée du Nord est également visée par les sanctions économiques imposées par l’Occident.

En 2017, le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) a imposé une série de sanctions à Pyongyang après le tir d’essai d’un missile balistique, augmentant ainsi les tensions dans la région.

En 2022, la Russie s’est jointe à la Chine pour contrecarrer les efforts déployés par les États-Unis, visant à imposer une nouvelle série de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies à la Corée du Nord pour son programme de missiles balistiques.

Outre les entretiens en tête-à-tête entre les deux dirigeants, la visite d’une journée de Poutine à Pyongyang prévoyait une réception d’État, un concert de gala, une séance de signature de documents et une conférence de presse conjointe.

Après avoir quitté Pyongyang le 19 juin, Vladimir Poutine et la délégation qui l’accompagne devraient se rendre à Hanoï pour s’entretenir avec des responsables vietnamiens.

Des personnes regardent un écran de télévision diffusant des images de tirs d’artillerie nord-coréens, dans une gare, le 6 janvier 2024 à Séoul, en Corée du Sud. (Photo par Chung Sung-Jun/Getty Images)

Allégations de transfert d’armes

Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine au début de l’année 2022, Moscou a ouvertement cherché à renforcer ses relations avec Pyongyang, ce qui a sonné l’alarme à Washington.

L’approfondissement des liens bilatéraux s’est accompagné de fréquentes allégations américaines sur la fourniture secrète par la Corée du Nord de missiles balistiques à la Russie pour une utilisation en Ukraine.

Dans des déclarations antérieures, Moscou et Pyongyang se sont ouvertement engagés à renforcer leur coopération bilatérale, en particulier dans le domaine de la technologie militaire.

En septembre dernier, le président Poutine a rencontré son homologue nord-coréen lors d’un sommet historique dans l’Extrême-Orient russe.

À l’issue de la réunion, Moscou a déclaré que les liens croissants entre les deux pays englobaient « des interactions militaires et des discussions sur des questions de sécurité urgentes ».

Le sommet Poutine-Kim de l’année dernière a donné lieu à des spéculations parmi les responsables occidentaux quant à l’échange d’armes et de technologies connexes entre la Russie et la Corée du Nord.

À cette époque, Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, avait prévenu que Pyongyang « paierait le prix » s’il s’avérait qu’il fournissait à Moscou des armes destinées à être utilisées sur le théâtre ukrainien.

En janvier, Poutine a accueilli Choe Son-hui, la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, pour de rares entretiens au Kremlin.

Peu après, un porte-parole du Kremlin a décrit Pyongyang comme un « partenaire important » avec lequel Moscou cherchait à « développer davantage ses relations dans tous les domaines, notamment les domaines sensibles ».

Mme Choe a déclaré que sa rencontre à Moscou avait permis de confirmer que les relations bilatérales « progressaient rapidement ».

Le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un se serrent la main lors de leur rencontre au cosmodrome de Vostochny, dans la région de l’Amour, le 13 septembre 2023, avant les pourparlers prévus qui ont pu conduire à un accord sur les armes entre les deux pays. (VLADIMIR SMIRNOV/POOL/AFP via Getty Images)

Nouvelle Architecture de Sécurité

Peu avant la visite de Mme Choe à Moscou, la Maison-Blanche, citant des « renseignements déclassifiés », a allégué que la Russie utilisait des missiles nord-coréens de courte portée pour frapper des cibles en Ukraine.

Le 17 juin, Matthew Miller, le porte-parole du département d’État américain, a réitéré cette affirmation, assurant que Pyongyang avait récemment fourni à la Russie « des dizaines de missiles balistiques et plus de 11.000 conteneurs de munitions ».

Poutine, a-t-il dit, est de plus en plus « désespéré » de remplacer les armes et les équipements perdus sur le champ de bataille et espère en acquérir auprès de la Corée du Nord et de l’Iran.

Moscou a démenti à plusieurs reprises les affirmations occidentales faisant état de livraisons d’armes en provenance de l’un ou l’autre pays.

Toutefois, la visite d’État de Poutine à Pyongyang laisse penser que les liens bilatéraux sont plus étroits que jamais.

Le conseiller présidentiel russe, Yury Ushakov, a récemment déclaré aux journalistes que Moscou et Pyongyang pourraient signer un « traité de partenariat stratégique global » pendant ou peu après la visite de Poutine.

Un tel accord, a déclaré M. Ushakov, « tiendrait compte de ce qui s’est passé entre nos deux pays ces dernières années en termes de politique internationale, d’économie… et, bien sûr, de questions de sécurité ».

Dans sa lettre publique, Poutine a déclaré que les deux pays espéraient établir ce qu’il a décrit comme une « architecture de sécurité égale et indivisible en Eurasie ».

Avec Reuters

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