Marie et George se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Ils n’apprécient rien de plus qu’une soirée tranquille à lire au coin du feu ou à partager une bouteille de vin sur le pont pendant que les enfants s’amusent dans la cour. Ce sont généralement des gens qui se promènent, qui s’amusent, qui savourent la tranquillité, qui sont capables de prendre position sur une question importante mais qui n’aiment pas les disputes ni lever la voix, qui préfèrent donner l’exemple plutôt que donner des ordres, qui se réjouissent plus d’un après-midi tranquille à la plage que d’une grande fête au bureau.
Et puis il y a Grâce, leur petite fille de 10 ans, qui s’occupe de son frère et de sa sœur cadets comme un général de l’armée. Elle est brillante, impatiente et pratique. Elle peut discuter avec la ténacité féroce d’un avocat : « Pourquoi dois-je aller au lit si tôt ? » « Pourquoi je ne peux pas porter ces chaussures avec cette robe ? » Comme certains commentateurs et experts de la radio, elle croit qu’elle a toujours raison. Quand des amis viennent jouer, c’est Grâce qui dirige les activités, assigne les enfants aux équipes, détermine s’ils doivent jouer au kickball ou jouer une pièce qu’elle a écrite, et s’assure que Sammy ne touche pas aux biscuits jusqu’à ce qu’elle ait versé du lait pour tous.
Marie et George sont comme des brises d’été fraîches ; Grâce est un tourbillon : elle donne des ordres, exige, revendique et interroge l’autorité.
Un autre scénario : Comme ses parents, Marc, 16 ans, est l’incarnation de la gentillesse, non seulement à l’école, mais partout où il va. Il a des hordes d’amis, aime les fêtes, le bruit et l’agitation, et laisse des rires dans son sillage. C’est l’enfant qui a des ennuis pour avoir parlé en classe, mais qui charme ses professeurs. Il peut dire à son père mercredi qu’il veut aller au collège communautaire local quand il aura son diplôme d’études secondaires et lui annoncer jeudi qu’il s’est engagé dans les Marines.
Jacques, son frère de 14 ans, ne pourrait être plus différent du reste de la famille. Il chérit sa solitude. Il préfère passer une soirée à la maison à jouer de la guitare ou à regarder un film plutôt que des soirées bruyantes ou des concerts rock. Contrairement à Marc, Jacques a besoin de temps pour réfléchir à ses décisions, se demandant comme un jeune Hamlet s’il devrait dépenser l’argent que lui a offert son grand-père pour acheter des chaussures de course – il aime le cross-country parce que c’est un sport solitaire – ou des fournitures artistiques pour Sheila, son amie la plus intime à l’école.
Avec toutes ces différences, les parents peuvent être pardonnés si, à l’occasion, ils regardent un de leurs enfants, si différent d’eux, et lèvent les sourcils en se demandant : « D’où diable es-tu venu ? »
Les Grecs se posaient la même question il y a longtemps. Dans l’une des premières tentatives de catégorisation des personnalités humaines, Hippocrate et d’autres ont conçu la théorie des tempéraments. Ils divisaient les gens en quatre groupes – flegmatique (Marie et Sam), colérique (Grâce), sanguin (Marc) et mélancolique (Jacques). Pendant des centaines d’années, les penseurs et théologiens d’Europe occidentale ont adhéré à ce système de classification.
Bien que l’utilisation des tempéraments pour nous aider à comprendre la nature des autres disparaisse à l’époque moderne, certains psychologues et conseillers ont ravivé l’idée, trouvant dans cette ancienne pratique un modèle utile pour l’étude de la personnalité humaine et pour aider les individus à développer leurs forces et leurs atouts et harmoniser leurs lacunes.
Un exemple de cette résurrection peut être trouvé dans The Temperament God Gave Your Kids: Motivate, Discipline, and Love Your Children (le tempérament que Dieu a donné à vos enfants : motiver, discipliner et aimer ses enfants). Bien que ce guide ait une orientation catholique, les parents de toute confession religieuse peuvent le trouver instructif et utile pour élever leurs enfants. Art et Laraine Bennett présentent ici les quatre tempéraments aux lecteurs, illustrant cette analyse avec des récits vivants de leurs propres expériences et montrant aux lecteurs comment la reconnaissance des différents tempéraments peut leur permettre de mieux comprendre leurs enfants.
Vous trouverez ci-dessous une brève description de ces quatre tempéraments.
1. Flegmatique. Les âmes flegmatiques comme Marie et Georges chérissent la paix et le calme. « Comptez vos bénédictions pour un enfant flegmatique ! » nous disent les Bennett. « C’est une joie si paisible, tranquille, coopérative et obéissante que vous serez gâté à jamais ». Cependant, le revers de la médaille est que les flegmatiques deviennent souvent des adeptes, prêts à suivre le courant, des gens qui plaisent et qui peuvent manquer d’initiative ou de volonté pour défendre leurs opinions.
2. Colérique. Comme Grâce dans l’exemple ci-dessus, les colériques ont tendance à avoir une volonté forte et à être déterminés. Ils apprennent rapidement, sont toujours prêts à exprimer leurs opinions ou à débattre d’un point, et persistent à atteindre un objectif. Mais comme nous le disent les Bennett, ils peuvent aussi être « impatients, têtus, perturbateurs, colériques et parfois sans empathie ».
3. Sanguin. Marc et ses parents sont optimistes. Ils aiment la vie sociale, apportant soleil et bonne humeur partout où ils vont. Les sanguins sont l’opposé des mélancoliques : extravertis, bruyants et facilement distraits. Leur principale faiblesse est une tendance à la superficialité : attirés par les médias sociaux, incapables de rester motivés par une tâche difficile, ils ne font pas sérieusement le travail scolaire.
4. Mélancolique. Les mélancoliques comme Jack ont tendance à rechercher le sérieux, la réflexion et la solitude. Ils réfléchissent soigneusement aux situations, sont souvent timides, sensibles et autonomes. « Les faiblesses de ce tempérament sont qu’il peut être morose et retiré, trop conscient de lui-même et perfectionniste. »
Ce qui donne de la valeur au livre The Temperament God Gave Your Kids, et à d’autres livres et sites web traitant de ce sujet, c’est le conseil des auteurs sur des questions telles que la maîtrise de l’impatience du colérique ou l’enseignement aux mélancoliques comment faire face à ses humeurs. Nous pouvons aussi découvrir ce qu’il faut faire quand nos tempéraments ne ressemblent pas à ceux de nos enfants.
Mis à part ce que j’ai appris il y a des années grâce à mon étude de l’histoire, je savais peu de choses sur les tempéraments jusqu’à ce qu’un ami me glisse une copie du livre des Bennett il y a deux mois et me demande d’écrire un article pour un magazine. J’ai commencé à lire avec une dose mesurée de scepticisme – placer les types de personnalités en quatre catégories, même en tenant compte des mélanges, m’a semblé trop simpliste, tours de passe-passe psychologiques. Cependant, en lisant le livre, je me suis rendu compte que j’avais de plus en plus de mal à comprendre mes petits-enfants. Voici une bonne description de celui qui est fortement colérique, bruyant, toujours sûr de lui. Voici son frère qui, comme moi – j’ai passé un test en ligne – se qualifie comme un mélange de mélancolie et de flegmatique. Voici la petite-fille sanguine qui aime être le centre d’attention et adore les arts de la scène, surtout quand elle est la star.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.