Il y a 30 ans, le 13 mai 1992, la pratique spirituelle du Falun Gong était introduite au grand public en Chine. Lors d’un rassemblement organisé le 10 mai sur la Colline du Parlement (Ottawa) pour célébrer cet anniversaire, un grand nombre de députés ont pris la parole. Des centaines de pratiquants ont participé aux festivités, qui comprenaient un défilé et des spectacles de danse et de musique traditionnelles.
Judy Sgro, députée libérale, a déclaré que les enseignements du Falun Gong, également appelé Falun Dafa fondés sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance, représentent « un espoir pour l’avenir » et ce dont « les Canadiens veulent entendre parler davantage ».
« Le Canada est si fort grâce à vous tous, parce que vous êtes ici aujourd’hui et que vous nous enseignez la paix, la vérité, la tolérance et le respect que nous devons continuer à avoir les uns pour les autres. »
Kevin Lamoureux, député libéral et secrétaire parlementaire du chef du gouvernement à la Chambre des communes. a déclaré que le 13 mai, le jour célébré comme la Journée du Falun Dafa, « est un jour très spécial dans le monde entier ».
Faisant référence aux trois principes du Falun Dafa, M. Lamoureux a déclaré dans un enregistrement vidéo que « la vérité, la compassion et la tolérance … sont les choses qui ont tant de sens dans la société d’aujourd’hui, et je veux simplement souhaiter à tous une célébration formidable en ce 13 mai ».
Après avoir été rendu publique en 1992 en Chine, la pratique méditative a rapidement gagné en popularité car ses bienfaits sur la santé physique et mentale sont évidents. À la fin des années 1990, la pratique comptait entre 70 et 100 millions pratiquants rien qu’en Chine, et ce, selon des estimations officielles.
« Le Falun Gong nous enseigne que pour parvenir à la paix d’esprit, pour atteindre le Tao, ou ce que le Bouddha appelait le [noble] sentier, il faut apprendre à vivre selon les qualités cosmiques que sont la vérité, la compassion et la tolérance. Aujourd’hui, des millions de personnes de toutes origines ethniques dans le monde pratiquent le Falun Gong et ont amélioré leur santé mentale, morale et physique », a déclaré Joel Chipkar, porte‑parole du Falun Gong, lors du rassemblement.
Les pratiquants de Falun Gong en Chine sont massivement persécutés depuis juillet 1999, date à laquelle le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC) de l’époque, Jiang Zemin a perçu que la popularité de cette pratique traditionnelle constituait une menace pour le régime. Depuis plus de vingt ans, un grand nombre de pratiquants de Falun Gong sont emprisonnés arbitrairement, condamnés aux travaux forcés ou à la torture. Dans certains cas, les pratiquants sont victimes d’un trafic d’organes orchestré par l’État et subissent des prélèvements forcés.
Les personnes réunies lors de la célébration ont également tenu à rendre hommage à l’ancien député et ministre David Kilgour. David Kilgour a travaillé durant des années au côté de David Matas, avocat des droits de l’homme, pour informer l’Occident sur ces prélèvements forcés d’organes effectués sur des prisonniers de conscience. (Lien vers le rapport intitulé Prélèvements meurtriers présenté la première fois en 2006 ici, lien vers la page d’information sur la persécution faluninfo.net ici)
M. Kilgour est décédé le mois dernier, mais ses collègues parlementaires et les pratiquants ont déclaré que son héritage perdurera.
Le député conservateur Garnett Genuis, très engagé, qui présente régulièrement au Parlement des projets de loi et des pétitions contre le trafic d’organes et le prélèvement forcé, a fait l’éloge de M. Kilgour rappelant sa détermination à sensibiliser le monde à cette situation. Actuellement, a‑t‑il annoncé, un projet de loi pour prévenir toute implication canadienne dans ce crime contre l’humanité a de bonnes chances d’être adopté.
« Ce sont les Canadiens qui ont les premiers mis ce sujet sur la table, et pourtant le Canada a pris du retard en n’étant pas réellement en mesure d’adopter une législation pour lutter contre le trafic et prélèvement forcé d’organes », a déclaré M. Genuis.
« Les députés essaient de le faire depuis 15 ans, mais je pense que cette 44e législature sera finalement celle qui y parviendra. Il y a une vraie dynamique derrière ce projet, et je pense que nous avons les délais pour le faire enfin. »
La sénatrice Salma Ataullahjan ayant présenté le projet de loi S‑223 au Sénat a annoncé que son adoption serait débattue à la Chambre des communes en ce jour symbolique du 13 mai, a fait savoir M. Genuis.
« Ce serait le Canada qui s’engagerait enfin en tant que gouvernement, rejoignant la communauté des nations qui ont travaillé si dur pour lutter contre le trafic et le prélèvement forcés d’organes », a‑t‑il poursuivi, ajoutant que le Canada a besoin d’une « politique étrangère plus forte et axée sur les droits de l’homme »
Il a rappelé que le PCC s’immisce toujours davantage dans la vie politique canadienne pour « créer des interférences dans la vie des personnes qui défendent la justice et les droits de l’homme ».
M. Genuis a également lu une lettre de salutation de la cheffe par interim du Parti conservateur, Candice Bergen. Selon elle, pendant la pandémie de Covid‑19, les pratiquants de Falun Gong ont contribué à « encourager et à élever » leurs communautés grâce à leurs valeurs d’authenticité, de compassion et de tolérance.
Le député conservateur Scott Reid, qui aide régulièrement des pratiquants de Falun Gong à fuir la Chine et à s’installer au Canada, a fait savoir que depuis dix ans le régime a resserré son contrôle. De ce fait, il est beaucoup plus difficile de sauver les Chinois persécutés.
« Je constate avec regret que les succès auxquels j’ai pu participer appartiennent désormais à un passé lointain. Nous avons eu un grand succès au début en aidant à faire sortir de prison chinoises des pratiquants de Falun Gong en lien avec le Canada, des gens qui avaient de la famille dans ce pays, pour les faire venir ici où ils sont depuis des citoyens modèles », a déclaré M. Reid.
« Nous avons eu beaucoup moins de succès au cours de la dernière décennie. Et cela est dû au fait que la RPC [République populaire de Chine] ne prête plus autant attention à l’opinion internationale qu’auparavant. Je regrette beaucoup ce changement, et j’espère vraiment qu’avec le temps, les personnes qui dirigent la RPC actuellement apprendront de l’exemple que vous donnez – vous êtes fidèle aux valeurs traditionnelles de la civilisation chinoise. »
La conservatrice Melissa Lantsman a rappelé qu’avant de lancer sa répression brutale en 1999, le PCC avait initialement encouragé la pratique du Falun Gong en Chine.
« En ce jour solennel, en cet anniversaire, nous reconnaissons la résilience, la force et la persévérance des millions de pratiquants de Falun Gong qui sont toujours menacés par le gouvernement communiste en Chine. Nous applaudissons leurs efforts et leur compétence, pour pratiquer leur religion même face à une campagne constante de peur et d’intimidation, à la fois en Chine et ici même, au Canada », a‑t‑elle déclaré.
Le député conservateur Michael Cooper, qui s’est élevé contre le régime chinois, a appelé le gouvernement canadien à utiliser la loi Magnitsky contre les responsables du PCC complices des crimes.
« Le Falun Dafa est bon. C’est un mouvement qui a apporté la paix de l’esprit à des millions de pratiquants dans le monde. Et bien qu’il renforce le meilleur de notre humanité, depuis 23 ans, nous avons assisté à une campagne systématique et implacable d’extermination du Falun Gong par le régime communiste chinois brutal et pervers », a‑t‑il déclaré.
« Laissez‑moi être clair : moi et tous mes collègues sommes solidaires avec vous et avec tous les pratiquants de Falun Gong qui sont assaillis par le régime communiste chinois, un régime qui a perpétré de graves crimes contre l’humanité », a poursuivi M. Cooper.
« Nous ne devons pas lâcher prise tant que les responsables ne seront pas tenus de rendre des comptes. (…) Et c’est pourquoi il est essentiel que le gouvernement du Canada impose des sanctions de type Magnitsky contre les responsables communistes chinois à l’origine de ces graves crimes et des violations flagrantes des droits de l’homme. »
L’appel de M. Cooper à des sanctions de type Magnitsky contre le PCC a été soutenu par son collègue James Bezan. Celui‑ci s’est déclaré fier d’avoir présenté le projet de loi au Parlement.
« Ces pratiquants de Falun Gong ne méritent pas de voir leurs droits fondamentaux bafoués, ils ne méritent pas d’être privés de la liberté de religion et de la liberté d’association, ils ne méritent pas d’être utilisés pour l’expérimentation humaine et pour cette idée répugnante de prélèvement d’organes, il faut que ça s’arrête », a déclaré M. Bezan.
« Une chose dont je suis très fier au cours de mon mandat, c’est d’avoir pu faire avancer la Loi Sergei Magnitsky pour que ces violateurs des droits de l’homme dégoûtants et ces fonctionnaires étrangers corrompus rendent des comptes, pour pouvoir les nommer, les blâmer, les sanctionner et s’assurer qu’ils ne s’en sortent pas alors qu’ils ont violé des droits humains fondamentaux. »
Les autres députés conservateurs qui ont participé à la célébration sont Arnold Viersen, Anna Roberts et Larry Brock.
Tout comme son collègue, M. Genuis, M. Viersen, qui siège au sous‑comité de la Chambre des communes pour les droits internationaux de la personne, a présenté de nombreuses pétitions pour défendre les pratiquants de Falun Gong et pour lutter contre les prélèvements forcés d’organes en Chine.
« Je tiens à remercier la communauté du Falun Gong pour son plaidoyer », a‑t‑il déclaré. « Au nom des personnes qui souffrent des prélèvements forcés d’organes, je tiens à vous remercier pour toutes les pétitions que vous nous fournissez afin que nous puissions continuer à soulever cette question encore et encore et encore. »
Un assistant du député Chris Warkentin est également venu au rassemblement et a partagé la lettre de salutation de M. Warkentin destinée aux membres du groupe spirituel.
Le député conservateur John Brassard a envoyé une vidéo de ses salutations aux pratiquants de Falun Gong, déclarant en chinois « Falun Dafa Hao ». [Le Falun Dafa, est bon, ndt.]
« Le Falun Dafa est bon, Falun Dafa Hao », a‑t‑il déclaré.
« Le Falun Dafa a été fondé il y a trente ans en Chine sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Malheureusement, de nombreux pratiquants en Chine sont toujours confrontés à l’oppression et à la persécution du Parti communiste. Les Canadiens qui pratiquent le Falun Gong, dont beaucoup sont arrivés comme réfugiés fuyant la persécution en Chine, sont vraiment reconnaissants de pouvoir profiter des libertés, de la diversité et du soutien compatissant de la société canadienne à travers le pays, et sont fiers de faire partie des communautés d’ici et d’appeler le Canada leur foyer. »
Elizabeth May, chef parlementaire du Parti vert et députée de Saanich‑Gulf Islands, a envoyé une lettre de soutien dans laquelle elle dit avoir « un grand respect pour les principes de vérité, de bienveillance et de tolérance » qui guident la communauté du Falun Gong.
« Je suis à vos côtés non seulement pour vous féliciter, mais aussi pour vous soutenir dans votre lutte pour protéger votre droit à votre pratique spirituelle », a‑t‑elle déclaré.
Alex Neve, chercheur principal à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa et ancien secrétaire général d’Amnesty International Canada pendant plus de 20 ans, a également envoyé une lettre de soutien car il n’a pas pu assister en personne à l’événement comme il l’a régulièrement fait à plusieurs au cours des années précédentes.
« J’offre mon respect et mon appréciation pour les efforts résolus du Falun Gong et son engagement déterminé à faire la lumière sur la nature et l’étendue du bilan tristement célèbre de la Chine en matière de droits de l’homme », a‑t‑il écrit.
« Les autorités chinoises ont été implacables dans leur répression contre le Falun Gong. (…) L’impact a souvent été ressenti de manière très intense et directe au Canada, puisque des citoyens canadiens et des résidents permanents ont été arrêtés et maltraités. »
M. Neve a fait part de sa solidarité et de son soutien tout en reconnaissant la persévérance des pratiquants.
« Pourtant, les pratiquants de Falun Gong et leurs familles n’ont pas cédé. Ils n’ont pas vacillé. Ils ont, au contraire, ils ont persévéré. Ils ont continué à pratiquer le Falun Gong et à parler des droits de l’homme. Ils nous montrent à tous ce qu’est le vrai courage. Ils nous rappellent à tous que, quoi qu’il arrive, nous ne pouvons jamais renoncer aux droits de l’homme », a‑t‑il poursuivi.
Le député conservateur et candidat à la direction du parti, Pierre Poilievre, a également envoyé une lettre de félicitations, soulignant que « les valeurs universelles de vérité, de compassion et de tolérance sont également des idéaux pour le Canada ».
« J’apprécie votre contribution pour donner vie à ces valeurs au Canada », a‑t‑il ajouté, notant que des milliers de personnes à travers le pays ont participé aux ateliers de méditation en ligne gratuits du Falun Gong.
« Je suis solidaire avec vous dans vos efforts pour protéger votre liberté face aux atrocités brutales du régime communiste chinois », a‑t‑il ajouté.
Avant le rassemblement, des centaines de pratiquants de Falun Gong ont participé à une parade avec un orchestre dans la capitale. Le groupe a également célébré l’anniversaire avec des représentations artistiques et musicales, et des salutations au fondateur de la pratique spirituelle, M. Li Hongzhi.
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