De forts tremblement de terre à répétition étaient toujours ressentis mardi dans la ville de Goma, au pied du volcan Nyiragongo, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté un correspondant de l’AFP.
Comme la veille, des séismes continuaient de secouer la région toutes les dix à vingt minutes, certains de forte intensité, alimentant la peur des habitants.
Des fissures, larges de quelques centimètres mais longues de plusieurs mètres, sont apparues sur le sol et la chaussée en plusieurs endroits de la ville, notamment à côté de l’hôpital général, a-t-on constaté.
Une dizaine de séismes
« La situation est confuse dans la ville, les gens hésitent. Il y a ceux qui rentrent, ceux qui repartent, c’est toujours la peur », a résumé un habitant angoissé.
Une poussière noire couvrait les voitures et imprégnait les vêtements.
« Nous vivons tous dans la peur d’une nouvelle éruption », a confié à l’AFP le responsable local d’une organisation internationale.
Le RSM, l’organisme public en charge de la surveillance sismique au Rwanda voisin, a enregistré dans la zone, juste entre 8H00 et 10H00 (06H00 et 08H00 GMT) une dizaine de séismes, de magnitude 2,6 à 3,3.
Au cours de la nuit, le plus fort tremblement a eu lieu à 23H30, d’une magnitude de 4,3, dont l’épicentre était situé sous le lac Kivu, toujours selon le RSM.
Aide humanitaire aux sinistrés
Le gouvernement, dont une importante délégation ministérielle séjourne depuis lundi matin à Goma, a réitéré ses appels à la « vigilance » et a demandé à la population de « rester à l’écoute » des autorités provinciales.
Celles-ci ont posé comme priorité la surveillance du volcan, le maintien de l’ordre dans la ville et l’aide humanitaire aux sinistrés.
Les habitants de la « zone rouge », en fait les quartiers voisins du front de lave, et qui ont été épargnées par la coulée, n’ont pas été autorisés à rentrer chez eux.
Deux coulées de lave échappées
Le bilan humain ne cesse d’évoluer à la hausse. Lundi soir, le coordonnateur provincial de la Protection civile au Nord-Kivu, Joseph Makundi, a fait état de 32 morts depuis l’éruption mardi soir, au moins sept personnes étant décédées lundi, asphyxiées par les vapeurs toxiques, alors qu’elles marchaient sur la coulée de lave. Le précédent bilan était de 20 morts.
L’éruption soudaine samedi soir du volcan Nyiragongo, qui domine Goma et le lac Kivu, a provoqué la peur et la fuite des populations. Deux coulées de lave se sont échappées, dont une est arrivée à la lisière de Goma, où elle s’est immobilisée dimanche matin.
De nombreuses habitations ont été englouties par cette langue de lave s’étendant sur des centaines de mètres, qui a également coupé sur un kilomètre la route reliant Goma à Butembo, la principale du Nord-Kivu et un axe important du commerce régional.