L’invasion de l’armée russe en Ukraine le 24 février 2022 a accéléré la « transformation verte » de l’UE – la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (CDU) en est convaincue.
« La tentative de Poutine de faire du chantage à notre Union a […] totalement échoué. Au contraire, il a vraiment fait avancer la transition écologique », a déclaré avec satisfaction Ursula von der Leyen le 13 février lors de la réunion organisée à Paris pour le 50e anniversaire de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). C’est ce que rapporte le portail d’information « Euronews ».
Plus d’énergie provenant des « renouvelables » que de la Russie
Il y a deux ans, « une unité d’énergie sur cinq consommée dans l’Union européenne provenait de combustibles fossiles russes ».
La part des « énergies renouvelables » dans l’UE dépasse déjà la quantité d’énergie fournie par les sources russes. « Et l’année dernière, en 2023, nous avons pour la première fois produit plus d’électricité à partir du vent et du soleil que du gaz », a annoncé la fille de l’ancien ministre-président de Basse-Saxe Ernst Albrecht. Elle considère également cette évolution comme favorable à la cohésion internationale : « Dans l’ancienne économie basée sur les combustibles fossiles, tout est question de dépendance. Dans la nouvelle économie de l’énergie propre, il s’agit de dépendances mutuelles. »
À l’échelle mondiale, la « transformation » progresse toutefois encore trop lentement selon elle. L’appel d’Ursula von der Leyen aux gouvernements nationaux : créer davantage de « capacités pour les énergies renouvelables » et renforcer « massivement » les investissements. En outre, selon le souhait d’Ursula von der Leyen, les chefs d’État devraient veiller ensemble à garantir les « matières premières » et à promouvoir les « innovations », écrit Euronews.
Conseil de l’UE : « Les importations de gaz de pipeline en provenance de Russie ont diminué de manière drastique.«
Le Conseil européen estime que « l’utilisation de l’énergie comme arme [par la Russie, ndlr] a fait de la diversification de l’approvisionnement énergétique une nécessité pour les pays de l’UE ». Toujours est-il que les États membres de l’UE ont réussi à réduire « drastiquement les importations de gaz de pipeline en provenance de Russie […] », peut-on lire sur le site du Conseil. Pour ce « gaz de pipeline » pur, on a constaté une baisse des importations de 40 à seulement 8%.
La quantité totale de gaz importé par l’UE (gaz naturel plus gaz naturel liquéfié [GNL]) est également passée de 334 milliards de mètres cubes en 2021 et 2022 à seulement 289,9 milliards de mètres cubes en 2023. La part respective de la Russie serait passée de 44,93 % (150,2 milliards de mètres cubes en 2021) à 14,8% (42,9 milliards de mètres cubes en 2023) durant la même période.
Selon Euronews, certains États membres de l’UE estiment que c’est encore trop. Ils demandent donc que l’interdiction d’importer du pétrole et du charbon de Russie soit également étendue au gaz. Actuellement, « le gaz russe continue d’être importé avec empressement […] soit via des gazoducs en Europe centrale, soit via des terminaux GNL en France, en Belgique et en Espagne ».
GNL : les États-Unis comme principal fournisseur
Selon le Conseil de l’Union européenne, deux pays, la Norvège et les États-Unis, ont principalement compensé la baisse des volumes de gaz en provenance de Russie. Bien que les livraisons de la Norvège n’aient que modérément augmenté entre 2021 et 2023, passant de 79,5 à 87,7 milliards de mètres cubes, la part de la Norvège dans les importations totales de gaz en 2023 s’élevait à environ 30,3%. La part du gaz importé des États-Unis, généralement du GNL, a atteint près de 20% en 2023, contre seulement 5,7% en 2021. Le reste de tous les volumes de gaz importés dans l’UE provient d’Afrique du Nord, de Grande-Bretagne, du Qatar et d’autres pays.
Les États-Unis seraient ainsi devenus en 2023 le plus grand producteur de gaz naturel liquéfié importé dans l’UE, selon le Conseil européen. Près de la moitié des importations de GNL, soit 120 milliards de mètres cubes, proviennent de ce pays. Malgré les efforts importants du gouvernement allemand pour rendre le GNL utilisable sur le marché intérieur de l’énergie, le TOP 5 des importateurs de l’UE se compose de la France, de l’Espagne, des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Italie.
Mix électrique de l’UE en 2023 : 43,7% d' »énergies renouvelables », 24,5% de centrales nucléaires
Les énergies renouvelables ont pu, comme l’a évoqué la présidente de la Commission, augmenter leur part dans la production nette d’électricité de l’UE entre 2021 et 2023, selon Statista. Alors que l’éolien, le solaire, l’hydraulique, la biomasse, les déchets « renouvelables », la géothermie et les autres sources d’énergie « renouvelables » représentaient encore 36,5% du mix électrique en 2021, cette part était déjà de 43,7% en 2023. Avec 24,5%, l’énergie nucléaire reste toutefois le principal fournisseur d’énergie, suivie des éoliennes terrestres (16,7%) et du gaz naturel (14,7%).
Les « sources d’énergie fossiles », c’est-à-dire le gaz, le pétrole et le charbon, ne représentaient plus qu’ « à peine un tiers » de la production d’électricité dans l’UE en 2023, rapporte « Statista ». Au total, toutes sources d’énergie confondues, « environ 2399 térawattheures (TWh) ont été injectés dans les réseaux publics de l’UE » au cours de l’année de référence 2023.
En Allemagne, plus de la moitié de la charge du réseau en 2023 est générée par les « énergies renouvelables »
En Allemagne, l’électricité n’a été produite par des centrales nucléaires que jusqu’à la mi-avril 2023. Par conséquent, le mix énergétique du pays est quelque peu différent depuis cette date.
Selon l’Agence fédérale des réseaux, la production nette d’électricité en 2023 était de 448,5 TWh, soit une baisse de 9,1% par rapport à l’année précédente. La charge du réseau, le paramètre de comparaison le plus important, s’est élevée à 456,8 TWh en 2023, soit 5,3% de moins qu’en 2022. « La charge du réseau est calculée à partir de la production nette d’électricité moins la puissance de transport à l’exportation, plus la puissance de transport à l’importation et moins le travail de pompage des centrales de pompage-turbinage », explique l’agence du réseau.
Par rapport à la charge du réseau, la « part de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables […] était de 55,0% en 2023″, contre 48,42% l’année précédente. Les éoliennes y ont contribué à hauteur de 31,1 %, les installations solaires à hauteur de 12,1% et la biomasse à hauteur de 8,4%. Le reste provenait de l’énergie hydraulique et d' »autres énergies renouvelables ».
La contribution des « sources d’énergie conventionnelles » aurait été inférieure de 24% à celle de 2022, soit seulement 197,2 TWh. Cela s’explique principalement par la baisse de la consommation de charbon (moins 36,8%) et de lignite (moins 24,8%). En revanche, il a fallu utiliser 31,3% de gaz naturel en plus pour produire de l’électricité. Le site SMARD.de fournit toujours des données actualisées à ce sujet.
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