L’adolescent soupçonné du meurtre de Rose, 5 ans, devant la justice

Par Epoch Times avec AFP
11 juin 2024 13:30 Mis à jour: 11 juin 2024 19:01

L’adolescent soupçonné du meurtre de la petite Rose, cinq ans, l’an dernier à Rambervillers (Vosges), est jugé à huis clos par le tribunal pour enfants d’Épinal mardi et mercredi, trois mois après une première condamnation pour viols et agressions sexuelles dans une autre affaire.

L’audience s’est ouverte mardi peu avant 9h00 en présence de la famille de Rose et des parents de l’adolescent. Les journalistes ont dû quitter la salle avant le début, l’audience se déroulant à huis clos.

Questionnée sur l’état d’esprit de son client en début d’après-midi, l’une des avocates de l’adolescent de 16 ans, Élise Lemelle, a indiqué à la presse que c’était « difficile », sans souhaiter s’exprimer davantage. Durant la matinée, les policiers municipaux qui avaient découvert le corps de l’enfant ont déposé devant le tribunal, ainsi que le directeur d’enquête. Selon plusieurs avocats, le mis en cause ne s’est pas exprimé et n’a pas été questionné.

Il s’est comporté « de manière habituelle, mutique. On a l’impression qu’il est spectateur », a raconté à la presse Virginie Barbosa, conseil de l’association La Voix de l’Enfant. « Évidemment, en tant qu’être humain, ça ne peut que vous surprendre, mais après, c’est ce qu’il aura fait tout au long de l’instruction ». Durant l’après-midi, plusieurs éducateurs ayant suivi l’adolescent doivent être entendus, ainsi qu’un expert psychiatre.

Ce que souhaitent les parents de la petite fille, « c’est vraiment obtenir la vérité. Il y a 22 minutes où il est dans l’appartement avec Rose, ils veulent savoir ce qui s’est passé pendant ces 22 minutes. Parce que 22 minutes, c’est long pour une fillette de 5 ans », a déclaré à la presse leur avocat, Me Stéphane Giuranna. « Pour eux ces 22 minutes, c’est atroce parce qu’ils peuvent tout imaginer, ils veulent savoir, vraiment ».

Le corps de Rosa retrouvé dénudé

Le 25 avril 2023, moins d’une heure après le signalement de la disparition de Rose par ses parents, son corps avait été découvert dénudé dans un sac poubelle, dans un appartement de cette commune de 5000 habitants.

L’adolescent, âgé de 15 ans au moment des faits, avait reconnu avoir fait venir la fillette chez lui, prétextant qu’il allait lui montrer un chaton. Il avait reconnu, lors d’une reconstitution deux mois après les faits, avoir maintenu la tête de l’enfant sous l’eau dans la baignoire.

Des traces de sperme ont par ailleurs été retrouvées sur les vêtements de Rose, bien que l’adolescent affirme depuis le début de l’instruction que « rien d’ordre sexuel » ne s’était passé ce jour d’avril avec l’enfant. Le corps de la fillette ne présentait pas de traces suspectes, selon un rapport d’autopsie, mais les experts estimaient que « cela ne permet pas d’éliminer des attouchements ».

Une autre expertise avait ensuite relevé que le profil génétique de la fillette avait été retrouvé « de façon très minoritaire au niveau des testicules et du pénis du mis en examen » mais aussi sur son pantalon et ses sous-vêtements, selon une source proche du dossier.

Déjà condamné pour viol et agression sexuelle

Dans une précédente affaire, l’adolescent a déjà été condamné en mars à trois ans de prison, dont un avec sursis, par le tribunal pour enfants d’Épinal pour viol et agression sexuelle sur deux garçons de 11 et 12 ans. Les faits, qui s’étaient produits en février 2022, étaient antérieurs à la mort de Rose.

Placé en centre éducatif fermé hors du département pendant un an après ces agressions, l’adolescent était ensuite retourné vivre chez sa mère à Rambervillers, peu avant le meurtre de Rose.

Me Virginie Barbosa explique que la position de La Voix de l’Enfant durant ce procès est de « mettre en avant les dysfonctionnements. C’est particulier car on a une victime mineure, et un auteur qui est également mineur ».

La question du suivi de l’adolescent devra être débattue à l’audience. « Il ressort (du centre éducatif fermé, ndlr), et parce qu’il n’y a pas de place dans l’IME (Institut médico-éducatif), on va le remettre au domicile de ses parents », pointe Me Barbosa.

L’adolescent est par ailleurs visé par une autre plainte pour des faits de viol et agression sexuelle commis eux aussi en février 2022, a-t-on appris la semaine dernière. Une enquête préliminaire est toujours en cours.

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