Vous aimez les sushis ? De nombreux cas de ténia détectés en France après une absence de 20 ans

Par Germain de Lupiac
1 juin 2019 09:40 Mis à jour: 12 juillet 2019 20:58

Sept cas de ténia du poisson ont été recensés en deux ans par le CHU de Rennes. Ce nombre est « exceptionnel sur une si courte période », explique la professeure Florence Robert-Gangneux, responsable du laboratoire de parasitologie-mycologie. D’autant qu’aucun cas n’avait été détecté depuis au moins vingt ans.

Cela faisait 20 ans qu’aucun cas n’avait été déclaré en France. Mais, face à une soudaine recrudescence du ténia du poisson – ou ver solitaire – le CHU de Rennes sonne l’alarme. En deux ans, l’hôpital a traité sept patients atteints de ce parasite qui peut mesurer jusqu’à vingt mètres de long et vivre jusqu’à 10 ans dans les intestins.

« Les patients sont venus en consultation parce qu’ils avaient des troubles digestifs, ballonnements ou diarrhées. Certains sont même arrivés avec des morceaux de vers qu’ils avaient retrouvés dans leur selles », a expliqué à France Bleu le professeur Florence Robert-Gangneux, du service de parasitologie au CHU de Rennes.

La larve du ver est insignifiante lorsqu’elle est ingérée. C’est par la suite qu’elle se développe après plusieurs mues dans les intestins, pour atteindre plusieurs mètres. Le ver vient se fixer sur la paroi de l’intestin. Ensuite il grossit avec les nutriments apportés par son hôte.

« Le morceau extrait le plus imposant faisait 4,70 mètres parmi les patients touchés », explique le docteur Sorya Belaz « Ce ver devait être beaucoup plus long. Tant que la tête n’est pas extraite, il n’est pas éliminé. »

Les sushis mis en cause

« Des parasites similaires existaient en France sur des poissons autochtones mais l’absence de cas depuis 20 ans semblait indiquer qu’il avait pratiquement disparu d’Europe, » détaille Sorya Belaz du service parasitologie du CHU de Rennes. Selon le professeur Florence Robert-Gangneux : « Nous avons envoyé un questionnaire à chacun des sept patients. Il s’avère que tous étaient des consommateurs de sushis et clients de restaurants japonais, ce qui vient confirmer l’hypothèse« .

L’enquête épidémiologique a montré que ces infections avaient sans doute été contractées en France. Tous les patients avaient  consommé des sushis. L’un avait également mangé du saumon fumé traditionnel en Norvège. L’autre avait aussi acheté du saumon dans un supermarché en Corrèze et l’avait consommé mal cuit. Aucun restaurant japonais fréquenté par chacun des sept patients n’a pu être identifié.

En France, les professionnels doivent, en principe, congeler le poisson cru à -20 °C pendant 24 h pour éliminer les parasites.

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