« Vous avez gâché mon rêve » : la voiture d’un handicapé déplacée lors des JO, pour qu’un véhicule diplomatique puisse s’y garer

Par Emmanuelle Bourdy
1 août 2024 19:40 Mis à jour: 1 août 2024 20:41

Si Matthieu Travers, qui « ne vit que pour le sport », est heureux de pouvoir assister aux différentes épreuves de ces JO Paris 2024, il déplore néanmoins l’incident qui s’est produit ce dimanche 28 juillet en fin de soirée. Il affirme que celui-ci a « gâché » son rêve.

Âgé de 33 ans, Matthieu Travers est atteint d’une amyotrophie spinale infantile. À cause de cette maladie neuromusculaire rare, il n’a d’autre choix que de se déplacer en voiture pour assister aux différentes épreuves sportives. Ce dimanche vers minuit, après être sorti du Grand Palais où se déroulait une épreuve d’escrime, il a eu la très désagréable surprise de voir que son véhicule n’était plus à l’endroit où il l’avait garé. À la place se trouvait un véhicule diplomatique. Il a expliqué ses déboires sur le réseau social X.

« J’ai fondu en larmes »

Ce dimanche, Matthieu Travers a assisté à un moment « absolument incroyable » : Yannick Borel a remporté sa médaille d’argent. Il s’était déplacé avec son meilleur ami car « hormis parler et faire avancer [son] fauteuil », il ne peut faire « aucun mouvement » par lui-même. « Je suis dépendant de quelqu’un pour tous les gestes du quotidien », explique-t-il.

Lorsqu’à minuit il est arrivé à l’emplacement où il avait initialement garé sa voiture – sur une place réservée PMR avenue de Matignon – celle-ci n’était plus là. Un véhicule diplomatique s’y trouvait stationné. « J’ai fondu en larmes », avoue-t-il, précisant qu’il ne savait pas si sa voiture « avait été emmenée à la fourrière ou volée ».

Face à cette situation très inconfortable, son ami est allé se renseigner auprès d’agents de police nationale. Ces derniers ont « assuré qu’ils n’étaient pas derrière tout ça et qu’il s’agissait probablement de la police municipale ». « Nous avons dû attendre une bonne heure avant de savoir exactement où elle avait été emmenée », poursuit-il. Après quoi, il s’est rendu rue de Ponthieu pour la récupérer.

« Tout ça au mépris de toutes les lois »

En raison de son handicap, Matthieu Travers dispose d’un fauteuil lourd et ne peut pas avoir accès aux transports en commun. Il ne peut donc se déplacer qu’en voiture. Comme il est « compliqué » d’avoir une place handicapée à Paris, les emplacements PMR étant « généralement trop petits », il avait « tout prévu » en amont des Jeux, passant « plus de 3 heures à faire toutes les démarches pour obtenir les passes rouges nécessaires pour entrer sur chaque site olympique ».

« Mon véhicule a été retiré parce qu’il était à proximité du restaurant Matignon et qu’un diplomate a souhaité se garer. Tout ça au mépris de toutes les lois, de toutes les règles édictées par Paris 2024 », peste le trentenaire, convaincu que les responsables « savaient qu’ils n’avaient pas le droit de faire ça », mais ont préféré « faire plaisir » à cette voiture diplomatique « plutôt que respecter la loi ».

« L’organisation des Jeux pour les personnes à mobilité réduite est super »

Le lendemain, il s’est de nouveau rendu au Grand Palais pour assister à d’autres épreuves sportives. « Pour ne pas déranger les hôtes de Matignon », des bénévoles lui ont indiqué une rue annexe pour qu’il puisse s’y garer. Mais il n’était pas vraiment rassuré, ce nouvel emplacement étant une place « réservée aux accrédités ». Il dit avoir été « angoissé toute la journée » pour cette raison. « Heureusement, ma voiture était toujours là quand je suis revenu », souligne ce passionné de sport.

Malgré cet incident, Matthieu Travers assure que « les bénévoles font un travail énorme et l’organisation des Jeux pour les personnes à mobilité réduite est super. On a la chance d’avoir des places incroyables, très peu chères. Mais ce qu’il s’est passé reste très problématique ». Il attend maintenant que la mairie de Paris lui fournisse une explication sur cette affaire.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

EN CE MOMENT