« Vous êtes dangereuse » : Jean-Michel Blanquer perd patience devant Élise Lucet, qui le questionne sur McKinsey

Par Robin Lefebvre
18 septembre 2024 17:41 Mis à jour: 18 septembre 2024 17:41

La journaliste de France 2 a confronté Jean-Michel Blanquer pour l’interroger sur l’influence du cabinet de conseil McKinsey auprès du chef de l’État, ce qui n’a pas manqué d’irriter l’ancien ministre de l’Éducation nationale. 

Le cabinet McKinsey refait parler de lui. Lors de la dernière campagne présidentielle, ce cabinet de conseil s’est retrouvé sous le feu des projecteurs après des révélations sur ses liens avec l’actuel locataire de l’Élysée. Les équipes de l’émission de la Deux ont donc soulevé le tapis qui cachait la poussière et dévoilé comment des consultants de McKinsey se seraient mis gratuitement au service du candidat Emmanuel Macron pour l’aider à obtenir le pouvoir en 2017. Puis, lorsque ce dernier est devenu le successeur de François Hollande, McKinsey a régulièrement été sollicité pour répondre à des missions lucratives commandées par des ministères et des organismes publics.

Le nouvel épisode de l’émission Cash Investigation, diffusée ce mardi 17 septembre sur France 2, s’intéresse entre autres à des études menées par le cabinet américain pour le compte du ministère de l’Éducation, visant notamment à « éclairer les évolutions du métier d’enseignant au XXIe siècle ». D’après des informations transmises par le média L’Informé, le coût des trois documents de ce rapport auraient coûté pas moins de 496.800 euros au ministère, alors dirigé par Jean-Michel Blanquer. Selon l’enquête, « quelques graphiques et des généralités » du rapport ont été utilisés lors d’un colloque organisé pendant la période du Covid, puis remis au ministère pour préparer le Grenelle de l’Éducation.

Jean-Michel Blanquer n’a donc pas échappé à la curiosité d’Élise Lucet et de ses équipes qui ont cherché à s’entretenir avec lui à ce sujet. Par message téléphonique, ce dernier a tout simplement balayé la proposition tout en précisant qu’il ne souhaitait pas que ses déclarations soient reprises dans le reportage. Mais la journaliste n’est pas connue pour se démonter facilement et s’est rendue à une conférence à laquelle l’ancien directeur général de l’ESSEC était sur le point d’intervenir, accompagnée d’un caméraman et d’un preneur de son.

« Je viens vous voir parce qu’on vous a sollicité à plusieurs reprises. On est en train d’enquêter sur McKinsey et on voulait savoir pourquoi vous aviez fait appel à ce cabinet de conseil en 2020 ? », a-t-elle d’abord lancé. Pris au dépourvu, l’ex-ministre indique qu’il ne veut pas être filmé et qu’il souhaite s’entretenir seul à seul avec la journaliste, à part. « Je n’ai rien à voir avec les histoires de McKinsey. L’Éducation nationale est beaucoup moins concernée que n’importe quel autre ministère par ce sujet », peut-on l’entendre dire alors qu’il se trouvait derrière un mur.

« Vos méthodes ne sont pas celles d’une démocratie »

Si l’homme politique était invisible à l’écran, sa conversation avec Élise Lucet continuait d’être enregistrée. La journaliste, pas vraiment convaincue par les réponses de l’intéressé, est revenu à la charge en poursuivant l’ancien ministre de l’Éducation nationale qui s’apprêtait à quitter la pièce. « Est-ce que vous pensez que c’est une bonne manière de dépenser l’argent public ? », lâche-t-elle finalement. « Merci, au revoir », répond celui qui s’est reconverti en professeur de droit public en tapotant l’épaule d’Élise Lucet.

Mais l’ancien ministre finit par perdre patience alors que la journaliste de France 2 insiste en soulignant notamment qu’une page de ce rapport a coûté 1628 euros d’argent public : « Vos méthodes ne sont pas celles d’une démocratie, vous êtes dangereuse par vos façons de faire. Vous n’êtes pas le parquet, vous n’êtes pas non plus l’Assemblée nationale ou le Sénat. Il y a des milliers de journalistes qui me demandent des milliers de choses, on n’est pas obligé de répondre à toutes vos questions tout le temps », s’est-il exclamé, avant de s’éclipser définitivement derrière une porte.

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