« Vous n’avez pas fini d’entendre parler de moi » a promis l’imam Mahjoub Mahjoubi suite à la confirmation de son expulsion

Par Vincent Solacroup
30 mars 2024 10:00 Mis à jour: 30 mars 2024 10:02

Le Conseil d’État a confirmé vendredi l’expulsion de l’imam tunisien Mahjoub Mahjoubi, estimant que certains de ses prêches incitaient à la discrimination envers les femmes et les juifs. Néanmoins, l’imam a déclaré sur BFMTV qu’il allait continuer à se défendre et aller « s’il le faut, jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme ».

« Vous n’avez pas fini d’entendre parler de Mahjoub Mahjoubi, cela va continuer », a promis l’imam tunisien Mahjoub Mahjoubi sur BFMTV. « On va aller, s’il le faut, jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme, on va y aller », a-t-il ajouté.

« Provocation à la haine ou à la violence contre des groupes de personnes »

« Certains des propos tenus en public par l’intéressé, dans le cadre de prêches ayant eu une certaine audience, peuvent être tenus comme constituant des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination envers les femmes », affirme le jugement rendu en référé.

Le Conseil d’État évoque aussi « des actes de provocation à la haine ou à la violence contre des groupes de personnes » et notamment, « dans le contexte international actuel, des propos relatifs aux juifs » ainsi que « ceux critiquant la société française et valorisant la guerre sainte ».

L’imam de Bagnols-sur-Cèze (Gard) avait été  interpellé puis expulsé le 22 février vers la Tunisie. Saisi en référé, le tribunal administratif avait validé ce renvoi le 4 mars.

Le Conseil d’État note que M. Mahjoubi, étant marié à une Tunisienne vivant en France avec laquelle il a eu six enfants, « n’est pas dépourvu de toute attache en Tunisie », ce qui fait que l’expulser ne contrevient pas au respect de sa vie familiale.

Mahjoub Mahjoubi, visé par une enquête pour apologie du terrorisme et des prêches radicaux, avait été expulsé peu après son interpellation. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait alors dénoncé un « “imam” radical aux propos inacceptables ».

L’imam s’était fait connaître quelques jours auparavant pour une vidéo circulant sur les réseaux sociaux dans laquelle il qualifiait le « drapeau tricolore » – sans préciser s’il s’agissait du drapeau français – de « drapeau satanique » qui n’aurait « aucune valeur auprès d’Allah ».

Il s’était ensuite défendu en évoquant un « lapsus », expliquant qu’il dénonçait en réalité les rivalités entre supporters des pays du Maghreb lors de la récente Coupe d’Afrique des nations de football.

« Je n’ai jamais rétrogadé les valeurs de la République »

« Je n’ai jamais rétrogadé les valeurs de la République, j’ai toujours défendu les valeurs de la République, j’ai toujours dit que tout musulman doit se référer aux valeurs de la République », a-t-il déclaré dernièrement à l’antenne de BFMTV.

M. Mahjoubi explique en effet que «les chefs d’accusation de terrorisme radical, de propos contre le drapeau français, contre la communauté juive… Tout cela a été écarté par le Conseil d’État». «La seule chose qu’on me reproche aujourd’hui c’est soi-disant mes propos dégradants sur la place de la femme dans la société», a-t-il ajouté.

L’imam promet que s’il pouvait revenir en France, qu’il « n’occupera plus le poste d’imam ni de prédicateur, ni plus rien du tout ».

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