ENTRETIENS EPOCH TIMES

Wandrille de Guerpel : « Le progressisme est l’une des causes de l’ensauvagement de notre société »

"Les idées progressistes coûtent 7,8 milliards d’euros aux contribuables français"
mai 4, 2024 7:25, Last Updated: mai 4, 2024 15:33
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ENTRETIEN – Le journaliste à L’Incorrect Wandrille de Guerpel répond aux questions d’Epoch Times sur le livre qu’il a co-écrit avec Emmanuel Rechberg, Le vrai coût du progressisme, publié aux éditions de l’Artilleur.

Epoch Times : Au début de votre ouvrage, vous écrivez au sujet du progressisme : « Tout n’est pas arrivé par hasard. Le progressisme ne s’est pas imposé par sa seule puissance. Il a été financé et l’est encore aujourd’hui ». Que représente au total le financement des idées progressistes ? Peut-on parler de milliards d’euros ?

Wandrille de Guerpel : Lorsque nous avons achevé notre enquête, nous avons fait la conclusion que les idées progressistes coûtent 7,8 milliards d’euros aux contribuables français. Il finance, sans toujours le savoir, des idées qui ne sont pas les siennes. Nous avons distingué deux canaux de financement. Le premier, c’est celui des groupes de pression (ONG, associations…). Il pèse 1,5 milliard d’euros. En effet, les villes de plus de 30.000 habitants leur allouent 1,2 milliard d’euros par an et nous estimons que l’État leur verse annuellement 340 millions d’euros.

Le second canal est institutionnel. Il regroupe les corps d’État qui ont dévié de la mission qui leur a été attribuée pour promouvoir leurs idées progressistes. Il y a les syndicats (180 millions de subventions et 1,8 milliard d’aides indirectes), France Télévisions (2,5 milliards), les aides à la presse (666 millions en 2020), etc. On y ajoute la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), le Haut conseil de l’égalité… Autant de mastodontes de l’État qui sont utilisés pour servir la soupe progressiste et qui pèsent 6,3 milliards.

Vous revenez sur les dépenses sociales en France qui « se sont élevées à 848,9 milliards d’euros en 2022 » et vous dîtes que les « idées progressistes et égalitaristes détraquent les aides sociales ». Vous établissez donc un lien entre le progressisme et la situation économique actuelle de la France ?

Vous faites bien de rappeler qu’en 2022, les dépenses sociales se sont élevées à 848,9 milliards d’euros, ce qui représente deux fois le budget de l’État ! Pour que le système s’équilibre, il faut des cotisants. Aujourd’hui, en France, il y a 200.000 avortements par an. Ce sont des futurs cotisants en moins. Parallèlement, d’après la direction générale des étrangers en France (DGEF), on laisse entrer plus de 300.000 migrants et immigrés divers, sans compter les clandestins.

On remplace des futurs cotisants par des ayants droits déjà présents. Le problème est démographique. Rappelez-vous, le sujet avait été remis sur le devant de la scène lors de la réforme des retraites. C’est, à mon sens, celui qui montre le mieux l’altérité entre le progressisme et la situation économique du pays. Il y a également d’autres problèmes qui sont expliqués dans le livre comme l’égalitarisme des dépenses, l’absence de liberté, etc.

Le vrai coût du progressisme d’Emmanuel Rechberg et Wandrille de Guerpel aux éditions de l’Artilleur.

Des individus très riches financent et protègent des organisations progressistes. Pourtant, la plupart des partis politiques progressistes critiquent régulièrement les millionnaires et les milliardaires. Comment expliquez-vous cette contradiction ?

La gauche n’est que contradictions. En écrivant cette enquête, nous avons retrouvé une tribune publiée dans le JDD – datant du 19 juin 2021 – signée par dix grands présidents d’entreprises pour appeler à « faire bouger les lignes » en matière d’immigration. Les signataires s’engageaient à accompagner l’intégration de 50.000 personnes étrangères par an en France.

Parmi eux, on retrouvait Sébastien Bazin, PDG d’Accor ; Alain Dehaze, patron d’Adecco ; Marie-Ange Debon, présidente de Kéolis ou encore Nicolas Hieronimus qui travaille chez L’Oréal. Le point commun de ces fortunes et qu’elles ont besoin de main d’œuvre à bas prix pour que leurs revenus personnels accroissent, quitte à aggraver le problème migratoire. Question humanisme, on repassera.

Autre contradiction qui me semble opportun de mentionner ici. C’est celle du média Konbini. En 2018, Konbini a reçu 18,8 millions d’euros pour renflouer ses caisses par la famille Perenco qui détient l’entreprise Perrodo. Cette dernière est spécialisée dans le rachat de puits de pétrole matures. En abaissant les coûts d’exploitation, elle vit très bien avec une production plus basse. Elle fait tout à l’économie, c’est le fast-food de l’exploitation offshore. Sur Konbini, vous ne verrez jamais un article à propos du pétrole lourd. Au fond, ceux qui se drapent dans les vertus écologistes en sont souvent le plus dépourvus, comme Konbini.

Dans un chapitre consacré au « dévoiement des institutions au profit des idées progressistes », vous écrivez qu’il y a « deux catégories d’institutions dévoyées. La première se compose de machines institutionnelles issues d’idées progressistes et ayant pour objet de les servir […] Le second groupe se compose d’institutions, parfois honorables, qui ont déraillé après avoir été infiltrées. Quelles institutions ont été, selon vous, les plus dévoyées ? Le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel sont souvent pointés du doigt pour leur « dérive idéologique ».

Je crois que l’ARCOM en est l’illustration la plus pertinente. En janvier 2021, le président du CSA, ancêtre de l’ARCOM, disait qu’il ne fallait pas décompter le temps de parole d’un chroniqueur politique comme l’est celui d’un responsable politique. Pour autant, moins d’un an après, le CSA revient sur la décision de son président et décide de décompter le temps de parole d’un seul chroniqueur : Éric Zemmour. Précisions qu’il n’était pas encore candidat à l’élection présidentielle. Dans le même temps, Radio France et le reste des émissions du service public continuaient à propager son idéologie progressiste. Un deux poids deux mesures caractéristique de l’ARCOM.

C’est aussi elle qui a décidé d’infliger une amende de 200.000 euros à Cnews pour « incitation à la haine » et « à la violence » en mars 2021 pendant que sur France Inter, Frédéric Fromet insultait les catholiques avec une chanson « Jésus est p*dé ». Évidemment, ni France Inter, ni les chroniqueurs ont été sanctionnés.

L’actualité de ces dernières semaines a été marquée par des actes d’une violence extrême commis par des jeunes individus. Vous traitez dans une partie de votre ouvrage la problématique de l’ensauvagement et de son financement. Pour vous, la doctrine progressiste est la principale responsable de l’ensauvagement de la société ?

Le progressisme est évidemment l’une des causes de l’ensauvagement de notre société car il défend l’affaissement des frontières, favorise l’immigration de masse et il n’est plus à prouver qu’immigration et insécurité sont liées. Un chiffre : dans les transports en commun d’Île-de-France, 93% des vols sont le fait d’étrangers.

Aussi, nous sommes dans l’incapacité de faire des citoyens « policés ». Auparavant, les incivilités du quotidien étaient réglées par les habitants eux-mêmes. Les gendarmes n’étaient qu’une poignée d’hommes armés, destinés à lutter contre les grands contrebandiers et criminels. Aujourd’hui, nos sociétés contemporaines ont mis en place une police chargée du maintien de l’ordre. Cependant son travail est sapé par une justice trop laxiste, gangrénée par l’idéologie progressiste qui, trop souvent, refuse d’appliquer les peines avec fermeté.

Puis, il me semble important de rappeler qu’en 1992, la majorité socialiste a voté une loi – dans laquelle on trouve l’article 122-5 – qui introduit la simultanéité et la proportionnalité. La défense doit être concomitante et égale à la gravité de l’attaque. Aujourd’hui, celui qui attaque ne subit plus que le risque de l’attaque alors qu’auparavant il subissait aussi celui de la défense. Dans un pays où il y a 120 attaques au couteau par jour et une agression toutes les 44 secondes, on peut se questionner quant à la pertinence d’une telle loi.

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