Les États-Unis, tout comme l’Union européenne ou Israël, considèrent le Hamas comme une organisation terroriste.
« Le Hamas doit accepter ces conditions fondamentales s’il est appelé à jouer un rôle quelconque dans un gouvernement palestinien », a dit dans un communiqué Jason Greenblatt, l’émissaire pour le Proche-Orient du président américain Donald Trump.
Israël a dit mardi refuser de parler à un gouvernement palestinien qui comprendrait le Hamas si celui-ci ne rendait pas les armes, ne renonçait pas à la violence et ne reconnaissait pas Israël. Il avait ajouté d’autres conditions, comme la rupture des liens entre le Hamas et l’Iran et une restitution des corps de soldats israéliens tués pendant la guerre de 2014 dans la bande de Gaza.
Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008. Israël soumet à un vigoureux blocus la bande de Gaza gouvernée par le Hamas.
Pour le Hamas, Israël continue d’être une « entité usurpatrice », le but reste « de libérer la Palestine », et « la résistance et le jihad » demeurent « un droit légitime ». Au contraire, l’Autorité palestinienne reconnaît Israël et accepte de négocier avec lui.
L’une des grandes questions laissées en suspens par le rapprochement palestinien est le contrôle de la sécurité à Gaza et le sort de la branche armée du Hamas, forte de 25.000 hommes selon les estimations.
Comme d’autres, l’envoyé américain a salué le retour de l’Autorité à Gaza, pourvu que ses responsabilités soient entières et couvrent la sécurité.
Le Hamas a immédiatement rejeté ces conditions pourtant conformes à celles du « Quartette » impliqué dans l’effort de résolution du conflit israélo-palestinien.
Un accord censé mettre fin à dix ans de divisions délétères entre le Fatah, laïc et modéré, et le Hamas, a été conclu le 12 octobre au Caire.
Les deux principales formations palestiniennes se sont entendues pour que l’Autorité palestinienne, entité internationalement reconnue et censée préfigurer un État palestinien indépendant, assume à nouveau d’ici au 1er décembre toutes les responsabilités dans la bande de Gaza dont elle avait été évincée par le Hamas en 2007.
Depuis, l’Autorité, dominée par le Fatah, n’exerce plus qu’un contrôle, limité, sur la Cisjordanie, distante de quelques dizaines de kilomètres et occupée par Israël.
Les responsables palestiniens ont dit vouloir à présent négocier la formation d’un gouvernement d’unité.
Cette énième tentative de réconciliation est suivie attentivement en Israël et à l’étranger.
Le scepticisme reste largement répandu. Mais, pour la communauté internationale, une réconciliation peut éclaircir l’horizon du conflit israélo-palestinien, avec des retombées régionales potentiellement significatives, alors que les efforts de paix sont au point mort depuis plus de trois ans.
Le retour de l’Autorité à Gaza est une « pièce centrale du puzzle de la paix », a dit mercredi le sous-secrétaire général aux Affaires politiques de l’ONU, Miroslav Jenca, rappelant que le Quartette considérait les divisions palestiniennes comme « l’un des principaux obstacles » à une solution dite à deux États.
Pour la communauté internationale, la réconciliation pose la question de la place qui serait faite au Hamas dans un gouvernement d’union et comment traiter avec lui. La position des États-Unis est d’autant plus importante qu’ils sont un bailleur de fonds primordial de l’Autorité.
En 2014, les Palestiniens avaient contourné l’écueil en constituant un gouvernement d’unité composé de technocrates non-affiliés officiellement aux deux partis. Ce gouvernement avait ensuite périclité.
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