L’Espagnol Fernando Alonso et son équipe Toyota ont remporté pour la première fois dimanche les 24 Heures du Mans, la star de la Formule 1 pour sa première participation, la marque japonaise – qui aurait pu se croire maudite – à sa vingtième tentative. Le double vainqueur du Grand Prix de Monaco (2006 et 2007), attraction de cette 86e édition, devient le sixième pilote de l’histoire à réaliser le doublé en Principauté et dans la Sarthe, après Tazio Nuvolari, Maurice Trintignant, Bruce McLaren, Jochen Rindt et Graham Hill.
Seul ce dernier est parvenu à se coiffer de la Triple couronne du sport automobile en y ajoutant les 500 Miles d’Indianapolis, objectif ultime d’Alonso, privé de succès en F1 depuis 2013 et qui entend prouver ainsi qu’il est « un des meilleurs pilotes au monde ». Au volant de la Toyota N.8, avec le Suisse Sébastien Buemi et le Japonais Kazuki Nakajima, il a indubitablement démontré sa polyvalence et sa capacité d’adaptation ce week-end devant 256.900 spectateurs.
Dès son premier relais samedi, il a signé deux dépassements époustouflants pour chiper la première place à son coéquipier et adversaire José Maria Lopez, au volant de la N.7; « Je n’étais pas un peu moins vite, j’étais clairement moins vite », a commenté l’Argentin après la course. « C’était difficile de se retrouver toujours en piste face à lui. »
De nuit, « Nando » a « fait un travail incroyable » pour ramener sa Toyota TS050 Hybrid au contact de la voiture sœur, selon Buemi, après que le Suisse eut été pénalisé plus tôt d’un « stop and go ». Buemi, comme Nakajima, courait après une victoire dans la Sarthe depuis 2012. « Je pensais qu’il allait juste se pointer pour faire la course mais en fait il s’est investi d’une manière assez incroyable et c’est sympa de réussir à couronner ce nouveau trio qu’on forme avec lui avec cette victoire », a poursuivi le Suisse.
Le dernier pilote de F1 en activité à s’être imposé au Mans était l’Allemand Nico Hülkenberg avec Porsche en 2015, mais celui-ci n’était engagé que pour une course quand Alonso dispute toute la saison d’endurance et vise également le titre mondial après avoir remporté les deux premières manches. Toyota a bénéficié d’un concours de circonstances favorable, se trouvant pour la saison 2018-2019 l’unique constructeur en LMP1, après les retraits d’Audi et Porsche dans ces deux dernières années.
Son travail sur la fiabilité effectué pendant l’hiver a payé, aucune de ses voitures ne rencontrant de problèmes mécaniques, contrairement aux années précédentes. Les deux équipages n’ont donc pas eu besoin de mobiliser les capacités de gestion des situations extrêmes développées à force de simuler des pannes et des accidents en tests.
Le stress intense du souvenir de l’édition 2016 perdue dans l’avant-dernier tour puis le soulagement étaient d’ailleurs visibles sur tous les visages dans le garage Toyota et sur ceux des trois vainqueurs, qui se sont offert une remontée de la ligne des stands, Alonso et Buemi assis sur leur bolide conduit par Nakajima. « Regarder la dernière demi-heure à la télévision, c’était beaucoup de stress, a confié l’Espagnol. Mais l’adrénaline que nous avons maintenant, les sentiments après la victoire dépassent la fatigue et le stress. »
Les huit prototypes non-hybrides engagés par des équipes privées ne se sont eux pas avérés à la hauteur du défi, à l’exception des deux Rebellion. La N.3 du Français Thomas Laurent, 2e l’an dernier avec une LMP2, et la N.1 terminent troisième et quatrième à douze et treize tours respectivement. Les six autres ont souffert avec pas moins de cinq abandons, dont celui de la SMP Racing N.11 du Britannique Jenson Button, novice également, et du Russe Vitaly Petrov.
DC avec AFP
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