Le metteur en scène Woody Allen et la cantatrice Cecilia Bartoli figurent parmi les invités de la nouvelle saison 2018-2019 de la Scala de Milan, qui s’ouvrira avec l’opéra « Attila » de Verdi. Comme les saisons précédentes, le célèbre théâtre mettra à l’honneur la tradition italienne, un « pilier » de la Scala, selon son directeur artistique et surintendant, Alexander Pereira.
« La moitié des titres doit être dédiée au répertoire italien, parce que l’opéra est né ici », a-t-il expliqué, lors d’une conférence de presse mercredi. C’est « Attila » de Giuseppe Verdi qui a été choisi pour la soirée d’ouverture, un des moments clés de la vie culturelle italienne se tenant chaque année le 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, le saint patron de Milan. L’œuvre, créée en 1846, sera présentée sous la baguette de Riccardo Chailly, le directeur musical de la Scala, dans une mise en scène de Davide Livermore.
Le Russe Ildar Abdrazakov interprètera Attila, tandis qu’Odabella –un rôle « difficile » selon M. Pereira– sera incarnée par la soprano espagnole Saioa Hernandez. De Verdi, la Scala présentera aussi « I Masnadieri », et « Rigoletto », dans deux nouvelles productions de la Scala, et surtout « La Traviata » sous la direction de Myung-Whun Chung, avec pour certaines soirées Placido Domingo dans le rôle de Giorgio Germont.
Du côté du répertoire italien, on trouvera également « La Cenerentola » de Rossini, « L’Elisir d’Amore » de Donizetti, « Manon Lescaut » de Puccini, dans sa première version présentée en 1893 à Turin, et « Gianni Schicci » du même compositeur. Cette oeuvre sera interprétée par les élèves de l’Académie du Théâtre de la Scala, dans la version mise en scène en 2015 à Los Angeles par Woody Allen.
Woody Allen et la cantatrice Cecilia Bartoli figurent parmi les invités de la nouvelle saison 2018-2019 à la Scala de Milan. Photo PASCAL GUYOT/AFP/Getty Images.
« Je trouve intéressante sa version de +Gianni Schicci+ transposée dans une ambiance +Little Italy+, New York des années 1930 », a expliqué à l’AFP M. Pereira, en précisant que Woody Allen se rendrait à Milan. Interrogé sur la polémique ayant entouré en début d’année le cinéaste américain, de nouveau accusé par sa fille Dylan d’agression sexuelle quand elle avait sept ans, et qui a conduit certaines stars à prendre leurs distances avec lui, M. Pereira a répondu: « Il y a aussi une autre partie » de Hollywood qui continue à vouloir travailler avec lui, « ne mettons pas trop de poids sur cela ».
« Il a 82 ans, qu’est-ce que cela veut dire? Laissons les choses… Il y a aussi des gens qui estiment que certains musiciens ne peuvent pas se produire sur scène. Je trouve cela exagéré », a-t-il déclaré. 2019 marquera aussi pour la Scala le début d’une collaboration avec la star Cecilia Bartoli, avec l’objectif de « susciter une plus grande attention vis-à-vis de la musique baroque en Italie ».
Cecilia Bartoli incarnera Cléopâtre dans « Giulio Cesare » de Haendel en octobre et novembre 2019, avant de jouer « Semele » en 2020 et « Ariodante » en 2021, toujours du compositeur allemand. Lors de sa dernière apparition sur la scène du théâtre milanais en 2012, après près de 20 ans d’absence, la cantatrice italienne avait reçu un accueil mitigé, une partie du public la huant et sifflant.
Dans un entretien récent au Corriere della Sera, Cecilia Bartoli a relativisé cette déconvenue, affirmant: des sifflets, « la Callas, Pavarotti, Kleiber en ont eus aussi… Je suis en bonne compagnie. Tous sifflés, tous revenus. Si tu as peur, tu ne vas nulle part dans ce métier ». « Après l’avoir tant chanté à l’étranger, je veux faire connaître ici aussi le répertoire baroque, qui, bien que lié à notre histoire de l’art, à l’architecture de nombreuses villes, reste encore l’apanage de quelques-uns », a-t-elle ajouté.
Parmi les autres grands opéras attendus la saison prochaine: « Idomeneo » de Mozart ou encore « Ariadne auf Naxos », de Strauss, dans lequel le superintendant Pereira lui-même sera sur scène pour jouer le rôle du majordome. Les fans de ballets pourront eux se régaler avec « Giselle », « Petite mort » ou le « Boléro ».
DC avec AFP
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