Wuhan connaît une nouvelle vague d’épidémies de grippe

« Le problème est que le gouvernement chinois n'a pas fourni de données systématiques permettant au monde extérieur de comprendre la situation réelle », souligne un expert chinois

Par Luo Ya et Cindy Li
8 janvier 2025 02:54 Mis à jour: 8 janvier 2025 20:17

Wuhan connaît une nouvelle vague d’épidémies de grippe – et ce, au cinquième anniversaire du déclenchement de la pandémie du Covid-19. Plusieurs écoles ont suspendu leurs cours.

Selon les dernières données du Centre pour le contrôle et prévention des maladies (CCPM) de Chine, le taux de positivité des virus grippaux continue d’augmenter. Plus de 99 % d’entre eux étant des virus de la grippe A, a rapporté le 5 janvier la Télévision centrale de Chine – la chaîne principale de télévision d’État. Les départements de contrôle des maladies de tout le pays ont également émis des avis sanitaires.

Le 30 décembre 2024, le gouvernement municipal de Wuhan a republié un article des médias locaux intitulé « Hautement contagieuse et sujette à la mutation ! Le CCPM de Wuhan fait un rappel ». L’article annonce que la ville est entrée dans une période de pointe pour les maladies respiratoires, les virus de la grippe étant les principaux agents pathogènes.

Chen Banghua, représentant du CCPM de Wuhan, a expliqué que la grippe se propage par différents canaux et qu’elle est très contagieuse. Les porteurs asymptomatiques du virus de la grippe sont fréquents et représentent jusqu’à 30 % des cas.

Toutefois, les discussions en ligne entre les parents de Wuhan indiquent que plusieurs virus autres que celui de la grippe A se propagent simultanément.

Le 1er janvier, une mère de famille de Wuhan a partagé en ligne : « Le norovirus, la grippe A et le Covid-19 circulent tous. Dans notre famille de quatre personnes, trois ont contracté le norovirus et une personne, la grippe A. »

Une autre mère de Wuhan a répondu à ce message : « J’avais la grippe A et mon enfant a un norovirus. Je n’étais pas encore remise de la grippe A lorsque j’ai contracté le norovirus de mon enfant. C’est ainsi que j’ai passé le dernier jour de l’année 2024. »

Le 2 janvier, une mère du district de Wuchang à Wuhan a confié à Epoch Times que de nombreux élèves de l’école de son enfant avaient été infectés. Trois classes de troisième année ont dû suspendre leurs cours, et la classe de quatrième année, celle de son enfant, a également été touchée – plus de trente élèves ont été en congé de maladie avant les vacances du Nouvel An.

« La plupart des cas sont des cas de grippe A, mais mon enfant a eu la chance d’avoir une bronchite bactérienne à la place – et ce, même si la bronchite était grave, avec une gorge complètement enflée et une forte fièvre de 39,6 °C », a-t-elle déclaré.

Les écoles suspendent leurs cours

Le 28 décembre 2024, un message en ligne circulant parmi les parents de Wuhan indiquait qu’une épidémie de grippe avait conduit plusieurs écoles primaires à suspendre leurs cours.

Le message citait des informations internes provenant d’une école primaire du district de Jiang’an et exhortant les parents à rester vigilants, à prendre des mesures de protection et à essayer d’éviter les maladies qui pourraient affecter les résultats des analyses.

Le 1er janvier, un parent de Wuhan a commenté le message en indiquant que plus de 100 des 300 enfants de l’école maternelle de son enfant étaient déjà en congé de maladie.

Le 27 décembre 2024, un parent du district de Jiang’an a posté : « Nous avons eu trois jours de cours en ligne cette semaine. »

Un expert : pas de panique

Sean Lin, microbiologiste, professeur adjoint de sciences biomédicales et membre du « Comité sur le danger actuel : Chine », qui a suivi la situation dans le pays, a conseillé aux Chinois de ne pas paniquer.

« Nous constatons que de nombreux grands hôpitaux en Chine reçoivent beaucoup d’enfants, qu’il y a plus d’hospitalisations, plus d’infections respiratoires nécessitant des soins secondaires […] Nous voyons ce genre de rapports, mais beaucoup d’entre eux sont sporadiques sur Internet », a-t-il commenté, le 5 janvier, à la chaîne de télévision New Tang Dynasty (NTD), partenaire d’Epoch Times.

« Le problème est que le gouvernement chinois n’a pas fourni de données systématiques permettant au monde extérieur de comprendre la situation réelle. »

« Pour le grand public, la première chose à faire est de ne pas paniquer », a-t-il poursuivi. « Il faut être prudent, faire plus d’exercices réguliers, bien se reposer et essayer d’être plus optimiste – ce qui renforcera également le système immunitaire. Et puis, il faut avoir une alimentation saine […] et prendre des mesures d’hygiène régulières : se laver les mains plus souvent ou porter un masque dans certains lieux de rassemblements publics. »

M. Lin a attribué la gravité apparente des symptômes de la grippe à l’affaiblissement du système immunitaire de la population chinoise après la pandémie du Covid-19.

« Le système immunitaire de nombreux Chinois est affaibli parce qu’ils ont eu de multiples infections par le Covid, qu’ils ont peut-être eu le Covid long et qu’ils ont subi les effets secondaires des vaccins dans leur version chinoise. C’est pourquoi même un pathogène respiratoire ordinaire […] peut rendre plus de gens malades ici que dans beaucoup d’autres pays », a-t-il admis.

« Je pense que c’est ce qui est unique en Chine. »

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