Xi Jinping est arrivé lundi en Russie pour un sommet avec Vladimir Poutine lors duquel les deux dirigeants discuteront d’un plan chinois pour régler le conflit en Ukraine et s’afficheront unis face à l’Occident.
M. Xi a été accueilli par une fanfare à son arrivée vers 10h00 GMT à l’aéroport international Vnoukovo de Moscou, selon les images retransmises par les télévisions russes. Donnant le ton, il a affirmé que sa visite d’État de trois jours en Russie donnerait un « nouvel élan » aux relations entre Pékin et Moscou, selon une déclaration publiée par les agences russes après son arrivée.
Selon le Kremlin, MM. Xi et Poutine, qui auront un entretien informel en tête-à-tête lundi avant des négociations plus officielles mardi, discuteront notamment du plan proposé le mois dernier par Pékin pour régler le conflit en Ukraine, qui a provoqué un tollé international et des turbulences économiques.
Lundi, le Kremlin a accusé les États-Unis d’attiser le conflit en Ukraine et d’« inonder » ce pays d’armes. De son côté, l’Ukraine a réitéré ses appels à la Russie pour qu’elle retire ses troupes, estimant que le succès du plan chinois dépendait de « la reddition ou du retrait des forces d’occupation russes du territoire ukrainien ».
Pékin tient une position ambigüe
La position de Pékin sur l’Ukraine est jugée trop tiède par plusieurs pays occidentaux, selon lesquels la Chine soutient de façon tacite la Russie. Les États-Unis ont ainsi déjà indiqué qu’ils ne soutiendront pas un nouvel appel chinois au cessez-le-feu lors de la visite de Xi Jinping à Moscou, considérant que cela reviendrait à consolider l’emprise russe sur les territoires conquis en Ukraine.
Pékin n’a pas condamné publiquement l’offensive russe et critique les États-Unis pour leurs livraisons d’armes à l’Ukraine ainsi que l’Otan pour n’avoir pas pris en compte les préoccupations russes en matière de sécurité. Pékin a toutefois publié fin février un document en 12 points qui appelle à des pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les États – y compris, donc, de l’Ukraine.
Selon le quotidien américain The Wall Street Journal, Xi Jinping pourrait également s’entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky une fois rentré en Chine.
La Russie, isolée, renforce ses liens avec la Chine
Pour Pékin et Moscou, il s’agit surtout d’afficher avec ce sommet la force de leur relation, au moment où les deux pays traversent de vives tensions avec les pays occidentaux, même si la Russie semble plus dépendante de la Chine que l’inverse. La visite de M. Xi permet à la Russie de montrer qu’elle n’est pas isolée, impression renforcée par le mandat d’arrêt internationale émis vendredi par la CPI contre M. Poutine pour la « déportation illégale » d’enfants ukrainiens.
En signe de défiance, M. Poutine s’est rendu ce week-end à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les bombardements russes – sa première visite en zone conquise depuis le début de l’offensive en février 2022.
La visite revêt aussi un aspect économique important, la Russie ayant massivement réorienté son économie vers Pékin face aux sanctions occidentales. Selon le Kremlin, MM. Poutine et Xi signeront plusieurs documents, notamment sur la coopération économique russo-chinoise à l’horizon 2030. L’an dernier, trois semaines à peine avant l’entrée des troupes russes en Ukraine, Pékin et Moscou avaient déclaré un partenariat « sans limites ».
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