FAITS DIVERS

XV de France : la justice argentine prononce un non-lieu pour Oscar Jegou et Hugo Auradou

décembre 10, 2024 16:25, Last Updated: décembre 10, 2024 16:27
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Oscar Jegou et Hugo Auradou entrevoient la fin d’un tunnel judiciaire, entamé en juillet au lendemain d’un match de l’équipe de France en Argentine avec l’abandon, mardi, des poursuites pour viol aggravé dont ils étaient accusés par une plaignante rencontrée en boîte de nuit.

« La réhabilitation judiciaire est acquise », s’est félicité l’avocat parisien des joueurs Me Antoine Vey, « les deux joueurs ont été victimes de fausses accusations ».

La défense de la plaignante a la possibilité de faire appel, ce qui renverrait le dossier vers une autre instance.

« Les faits dont ils ont été accusés n’ont pas existé »

« La justice argentine qui a enquêté, qui l’a fait sur la base d’éléments objectifs qui sont des vidéos, des témoignages, des expertises, a pu dire clairement que les faits dont ils ont été accusés n’ont pas existé », a ajouté Me Vey à l’AFP.

Au pôle judiciaire de Mendoza (ouest), l’avocat argentin des joueurs, Me German Hnatow, s’est félicité du délibéré rendu par la juge Eleonora Arenas : « L’acte (sexuel) était consenti, aucun crime n’a été commis et il ne fait aucun doute qu’ils sont innocents ».

Auradou et Jegou, 21 ans, étaient poursuivis pour viol aggravé, car commis en réunion dans la nuit du 6 au 7 juillet dans un hôtel de Mendoza où le XV de France venait de jouer un match contre l’Argentine.

Les deux jeunes hommes affirment depuis le début que les relations sexuelles avec la plaignante, une Argentine de 39 ans, étaient consenties, et sans violence.

L’avocate de la plaignante a dénoncé en revanche un viol avec une « violence terrible », dans une affaire qui a vu s’opposer deux versions radicalement opposées des faits, hormis une convergence sur la réalité d’actes sexuels dans la chambre, et un contexte alcoolisé.

Mais tôt dans le dossier, notamment mi-août en décidant la remise en liberté des deux joueurs placés jusqu’alors une semaine en détention préventive puis près d’un mois assignés à résidence, le parquet avait relevé « des contradictions notoires, incohérences, zones grises » dans le récit de la plaignante. Ce pourquoi le Ministère public avait plaidé pour l’abandon des poursuites début octobre à l’issue de l’instruction.

Oscar Jegou et Hugo Auradou étaient revenus en France début septembre, après le feu vert de la justice argentine estimant alors que « l’accusation initiale (avait) perdu de sa force ». Ils avaient repris le rugby professionnel depuis octobre pour Auradou avec Pau, et novembre pour Jegou avec La Rochelle.

« Ce n’est pas un jugement qui est assis sur un doute, c’est un jugement qui assoit une démonstration quant au caractère mensonger des accusations dont ils ont été victimes. Donc ce qui est important pour nous, c’est qu’il ne puisse pas subsister le moindre doute quant à une possible culpabilité », a ajouté Me Vey.

« Réparer leurs noms qui ont été si durement touchés »

Selon lui, si « la réhabilitation judiciaire des deux joueurs est acquise » il leur faudra se battre « par leur performance sportive et par leur personnalité pour qu’ils arrivent à avoir une totale réhabilitation médiatique ».

Il dit penser « que du côté des clubs, des familles, de la fédération, c’était une journée qui était attendue et qui, je l’espère, va fermer la parenthèse difficile qu’ils ont eu à connaître ».

« Aujourd’hui il y a une déclaration d’innocence qui permet de commencer à réparer leurs noms qui ont été si durement touchés pendant cette période », a renchérit Me Hnatow. Selon lui, « cette affaire touche à sa fin, quels que soient les appels interjetés ».

Me Natacha Romero, l’avocate de la plaignante, n’a pas encore indiqué sa décision sur un éventuel appel. Elle avait demandé « le rejet total » du non-lieu et réclamé que l’enquête se poursuive, de son point de vue avec un nouveau procureur. Elle avait déploré une enquête passée à « accuser une victime de mentir », au lieu « d’évaluer ce qui s’est passé entre (les) quatre murs » de la chambre d’hôtel cette nuit-là.

Me Romano, à plusieurs reprises, a accusé la justice provinciale de Mendoza de « partialité », et avait tenté de faire récuser les deux procureurs chargés de l’enquête, puis la juge Arenas.

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