Une conquête et une discipline à la peine, un jeu qui n’a jamais pu se mettre en place, des approximations dans les gestes : les Bleus doivent rapidement digérer la bouillie de rugby produite jeudi soir contre l’Uruguay, avant leur troisième match contre la Namibie jeudi prochain.
« Au niveau de la possession de balle, on est quasiment à égalité avec l’Uruguay (52% contre 48%, ndlr), et en termes d’occupation du terrain, on a été dominés (47% contre 53%, ndlr), tout en concédant presque autant de pénalités (15 contre 16) que les Uruguayens », a résumé pour l’AFP Pierre Berbizier, l’ancien sélectionneur (1991-1995) des Bleus, au sujet de la victoire laborieuse contre les Teros (27-12).
Ce problème d’indiscipline, pourtant l’une des clés de la victoire contre les All Blacks (27-13), en ouverture du Mondial, avec seulement quatre pénalités concédées par les Bleus, doit être réglé si la France veut espérer aller loin dans ce tournoi.
« Si on n’avait pas fait autant de fautes, le match aurait été totalement différent », a ainsi estimé Sekou Macalou après la rencontre. Quant à la défense, elle inquiète, ce qu’a admis Karim Ghezal, co-entraîneur des Bleus chargé de la conquête : « On va aussi se pencher sur le sujet des entames de match (un essai encaissé dès la 2e minute contre la Nouvelle-Zélande, à la 6e face à l’Uruguay, ndlr) ou sur la défense. Nous avons trop défendu dans notre camp. »
« En manque de repères sur les choix de jeu »
Pour Pierre Berbizier, « on avait dit que l’équipe de France cachait son jeu pour cette Coupe du monde, mais à force de le cacher, on se demande s’ils se rappellent où ils l’ont caché ». « Pour un match apparemment anodin, l’équipe de France s’est trouvée en manque de repères sur les choix de jeu, sur l’application pratique », a-t-il ajouté.
Après la rencontre, Cameron Woki était du même avis : « On n’a pas su mettre notre jeu en place, en mêlée ou dans le jeu courant. » « J’ai vu beaucoup de confusion dans les têtes et beaucoup d’approximations » sur le terrain, a ajouté l’ancien demi de mêlée international, selon qui les Teros « ont mieux joué que nous ». Bref, le match s’est résumé à « beaucoup de cohérence dans le jeu uruguayen et beaucoup d’incohérence dans le nôtre ».
Jauger l’état de forme de certains « n°2 »
En alignant une équipe composée majoritairement de remplaçants face aux « Teros », le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié voulait faire tourner l’effectif mais aussi jauger l’état de forme de certains « n°2 » à leur poste. Plusieurs joueurs n’ont pas su saisir l’occasion de se mettre en évidence. « Apparemment, les « finisseurs » (remplaçants, ndlr) ont du mal à commencer », souligne Berbizier.
Ainsi, à l’ouverture, Antoine Hastoy n’a pas vraiment marqué des points dans son « duel » avec Matthieu Jalibert, qui reste le n°1 au poste en l’absence de Romain Ntamack, forfait pour l’ensemble de la compétition. Au centre, la prestation de Yoram Moefana, encore loin de son niveau de 2022, n’a pas fait oublier Jonathan Danty, en délicatesse avec ses ischio-jambiers mais qui devrait revenir contre la Namibie.
Enfin, en première ligne, le pilier gauche Cyril Baille, blessé, manque aussi. Mais le Toulousain « est quasiment apte », selon Ghezal. « Sa progression a été assez importante la semaine dernière. Il a refait beaucoup de contacts, de poussées en mêlée avec William (Servat) », ajoute le co-entraîneur. Il y a donc encore « des choses à travailler » mais « c’est tant mieux », comme l’a dit jeudi soir le centre Arthur Vincent, optimiste.
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