OPINIONS

Y a-t-il trop de gens sur terre ou pas assez?

novembre 25, 2024 17:19, Last Updated: novembre 25, 2024 18:02
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Y a-t-il vraiment trop d’êtres humains sur terre ?

La population mondiale a atteint pour la première fois le milliard d’habitants aux alentours de 1800. Deux célèbres auteurs anglais spécialisés dans les questions économiques se désolaient de ce que la population ait atteint ses limites. David Ricardo avec sa « loi d’airain des salaires » disait que toute tendance à la hausse de la population, conformément à la loi inexorable de l’offre et de la demande, maintiendrait les salaires à la baisse, condamnant les travailleurs à un sinistre niveau de revenu de subsistance. Son contemporain, le pasteur Thomas Robert Malthus, pensait également que les travailleurs étaient condamnés à connaître une pauvreté abjecte en raison d’une réalité mathématique inéluctable : alors que la population humaine a tendance à augmenter géométriquement, la production nécessaire à sa subsistance ne peut, arithmétiquement, qu’augmenter.

Les prévisions de Ricardo et Malthus se sont avérés spectaculairement fausses. Grâce aux progrès imprévus de la science, de la technologie et de la production économique (amélioration de l’hygiène, progrès médicaux ; amélioration des outils, énergie abordable et fiable ; émergence de marchés de masse), la population mondiale est passée à 1,5 milliard d’habitants en 1900. Les travailleurs, bien que beaucoup plus pauvres qu’aujourd’hui, voyaient leur niveau de vie s’améliorer modestement à chaque génération.

Au cours du XXe siècle, la population humaine a continué d’augmenter – on parle parfois d’« explosion démographique ». Non seulement la population a augmenté, mais le niveau de vie des travailleurs a continué à s’élever dans les pays où les diverses avancées modernes se sont imposées. Cette nouvelle richesse était généralement considérée comme une bénédiction, voire un miracle. Pourtant, dans les années 1960, un retour de bâton s’est opéré et les progrès économiques gigantesques qui avaient transformé la vie sur terre ont été remis en question. Le nouveau mouvement écologiste du monde moderne était né.

Une nouvelle orthodoxie verte a vu le jour, incarnée par le livre à succès de Paul Ehrlich, La bombe démographique, publié en 1968. Selon cette orthodoxie la population avait atteint ses propres limites et risquait de connaître une famine de masse d’ici une ou deux décennies. Elle prévenait que la pollution générée par la production économique de masse endommagerait tellement l’écologie de la terre que certaines parties de la planète deviendraient inhabitables.

Des groupes d’activistes comme Zero Population Growth disaient aux étudiants que faire des bébés était irresponsable sur le plan environnemental. Certains des « écologistes » les plus extrémistes ont commencé à qualifier les êtres humains de « virus », de « maladie », de « vermine », de « cancer ». Ils ont dit que « l’extinction de l’espèce humaine n’est peut-être pas seulement inévitable, elle est aussi une bonne chose » ou bien « les êtres humains, en tant qu’espèce, n’ont pas plus de valeur que les limaces ».

Cependant, tout comme Ricardo et Malthus au XIXe siècle, Ehrlich et les autres néo-malthusiens (nommés d’après leur précurseur) se sont trompés au XXe siècle. Les êtres humains se sont avérés être non pas un fléau pour la planète, mais sa « ressource ultime », comme l’a dit l’économiste Julian Simon. La population humaine (et, par conséquent, le réservoir de talents humains) a continué de croître ; la richesse a continué d’atteindre de nouveaux sommets et d’inclure un nombre toujours croissant de personnes ; et en plus les êtres humains (du moins, dans les pays démocratiques) ont investi une partie de leur richesse dans des politiques qui ont permis à la fois de réduire et de remédier à la pollution. Ainsi ces sociétés sont beaucoup moins polluées qu’elles ne l’étaient il y a 50 ans.

Certains pays ont pris du retard en matière de développement économique, notamment les régimes socialistes, par exemple à Cuba et au Venezuela, et ont appauvri leurs propres populations du fait du sous-développement économique qu’ils leur ont imposé. Dans l’ensemble, cependant, la tendance des dernières décennies a été positive. Au milieu des années 1970, la terre comptait environ 3,5 milliards d’habitants. Deux milliards d’entre eux étaient pauvres et souffraient de la faim. Quarante ans plus tard, on comptait 7,3 milliards de personnes et seulement 767 millions d’entre elles étaient en situation de grande pauvreté. Ainsi, en moins de deux générations complètes, la proportion d’êtres humains en situation de grande pauvreté a chuté d’environ cinq-neuvième à un-neuvième. Rien de comparable à ce progrès économique considérable ne s’est produit auparavant.

Que faire maintenant ?

Je me souviens d’une conversation avec des amis qui étaient convaincus que l’explosion de la population humaine allait ruiner la vie sur terre : je leur disais que le capitalisme était le remède à ce qu’ils appelaient surpopulation; que des adultes libres et rationnels choisiraient volontairement d’avoir moins d’enfants. Ceux-ci n’allaient pas risquer de passer de l’opulence à la misère.

Et en effet, les pays développés du monde entier se trouvent à l’aube d’une ère de diminution de leur population. Les taux de natalité sont bien inférieurs aux niveaux de remplacement dans tous les pays. Les projections futures évoquent désormais la perspective d’une implosion de la population plutôt que d’une explosion. Cela sera-t-il mieux ou pire? Selon certains démographes, des pays comme la Chine, la Russie, la Corée du Sud et la plupart des pays d’Europe se dirigent, sinon vers un effondrement sociétal et politique, du moins vers un repli drastique.

L’une des victimes prochaines de la baisse des taux de natalité dans les démocraties avancées comme celles du Japon et de l’Europe occidentale sera probablement le concept de l’État-providence moderne. Une population qui compte un grand nombre de personnes âgées risque de ne pas avoir assez de contribuables capables de financer les soins dont ils ont besoin, ni même assez de personne pour s’en occuper.

Peut-être ces personnes âgées se diront-elles tardivement qu’il aurait été dans leur intérêt d’avoir plus d’enfants.

La question est fascinante et continuera d’être débattue.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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