Après la censure du gouvernement Barnier, mercredi, qui a fait tomber le gouvernement, les discussions sont relancées au sujet du choix d’un énième Premier ministre.
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a demandé jeudi à Emmanuel Macron de nommer « rapidement » un Premier ministre en remplacement de Michel Barnier censuré la veille car « il ne faut pas laisser le flottement » s’installer.
« Il faut qu’il y ait un nouveau gouvernement rapidement pour que celui-ci puisse reprendre les discussions budgétaires, puisque là aussi, il y a plusieurs options qui sont sur la table », a expliqué la présidente macroniste de l’Assemblée sur France Inter.
Parmi ces options, elle a défendu la poursuite de « la navette parlementaire sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui n’a pas été adopté avec l’adoption de la motion de censure ».
Avec l’accord des présidents de groupes, un « accord » pourrait être trouvé par ailleurs sur le budget de l’État « sur un socle minimum ». « On pourrait très bien imaginer qu’on prendrait l’engagement d’examiner un budget rectificatif au premier trimestre 2025 ». Dans l’intervalle, « on pourrait doter la France d’un budget avant la fin de l’année, il est encore temps », a insisté Yaël Braun-Pivet.
Un Premier ministre issu de quel camp ?
Concernant le choix du nouveau Premier ministre alors qu’aucun groupe ne détient la majorité, même relative, à l’Assemblée, elle a estimé que le Président devait « recevoir tous les groupes politiques ».
Pour La France insoumise, le Premier ministre devra être issu du Nouveau front populaire. Mathilde Panot a prévenu jeudi sur LCI que la formation de gauche radicale censurerait « bien sûr » à l’Assemblée nationale tout Premier ministre qui n’est pas issu du Nouveau Front populaire, après la censure mercredi soir de Michel Barnier.
Ce vote de censure s’appliquerait également à Bernard Cazeneuve, figure de centre-gauche régulièrement citée pour Matignon, « qui n’est pas du NFP », a insisté Mathilde Panot, Bernard Cazeneuve ayant quitté le PS pour monter sa propre formation politique.
Mme Braun-Pivet, qui doit rencontrer Emmanuel Macron à la mi-journée, a suggéré « quelqu’un qui connaisse très bien l’Assemblée nationale, parce qu’on voit qu’elle est d’une complexité folle et qui ait cette capacité à (…) vouloir le dialogue et la concertation ».
À l’exclusion du RN
« Vous connaissez la sensibilité qui est la mienne et moi je préférerais qu’il y ait un élargissement de la majorité vers les sociaux-démocrates et vers la partie de la gauche de l’hémicycle qui partage les valeurs républicaines », a-t-elle soutenu, disant avoir été « heurtée » par la manière dont Michel Barnier a été en dialogue direct avec Marine Le Pen.
« Nous devons écouter ce que les électeurs du Front national nous disent et ce qu’ils expriment dans les urnes et le prendre en compte dans les politiques que nous menons mais ça ne veut pas dire travailler avec eux », a-t-elle tranché.
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