Yelü Chucai, l’érudit confucéen conseiller en chef des empereurs mongols

17 juin 2015 09:33 Mis à jour: 18 octobre 2015 11:55

 

Yelü Chucai (1190-1244) était un descendant de la famille royale de la dynastie Liao (Khitan) et devint un érudit en confucianisme à Pékin, alors capitale de la dynastie Jin en Chine.

Yelü Chucai étudia le bouddhisme grâce à un moine renommé, après que l’armée de Gengis Khan eut envahi Pékin. On lui offrit plus tard le poste de conseiller de Gengis Khan après que celui-ci eut entendu parler de ses talents exceptionnels. Yelü Chucai était fortement contrarié par l’étendue de la corruption qui régnaitau sein de la dynastie Jin, il accepta donc l’offre de Gengis Khan.

Gengis Khan accordait énormément de confiance à Yelü Chucai, ce qui attisa la jalousie d’un fabricant d’arcs très qualifié. Cet artisan demanda à Gengis Khan : « nous livrons beaucoup de batailles sur le terrain. En quoi un intellectuel comme Yelü Chucai contribue-il à nos batailles ? ». Yelü Chucai répondit : « Pour fabriquer des arcs nous avons besoin d’artisans. N’avons nous pas besoin d’hommes d’État pour assister l’empereur dans la direction de l’empire ? ». Gengis Khan fut d’accord avec Yelü Chucai et lui accorda même plus de pouvoir après cette discussion. Yelü Chucai établit beaucoup de règles importantes qui furent par la suite adoptées par la dynastie Yuan. Gengis Khan dit un jour à ses fils : « Yelü Chucai est un don du ciel. Vous pouvez lui confier toutes les affaires de l’empire ». Cette reconnaissance et confiance qu’avait Gengis Khan envers Yelü Chucai étaient sans précédent.

Quand l’armée mongolienne s’emparait d’une ville, les généraux passaient leur temps à récupérer des lingots d’or, d’argent et des joyaux. Yelü Chucai, au contraire, collectait et préservait de nombreux médicaments, livres et reliques culturelles chinois. Après avoir atteint le sud de la Chine, les troupes mongoliennes furent frappées par une grave épidémie. Ce fut Yelü Chucai qui sauva des dizaines de milliers de personnes grâce aux médicaments chinois qu’il avait préservés.

Quand il gouvernait la capitale Pékin, il apprit que des enfants de certains hauts fonctionnaires de haut rang se rassemblaient, volaient les gens et commettaient même parfois des meurtres. Yelü Chucai ne craignait pas ces hauts fonctionnaires, et n’acceptait aucun pot-de-vin, il exécuta publiquement des douzaines de ces criminels. Il était une personne très noble, un jour, après sa mort, quelqu’un l’accusa de corruption et une enquête fut lancée, les seules choses que l’on trouva parmi ses possessions furent de la poésie, des peintures et des épigraphes.

L’armée mongolienne avait pour politique d’anéantir toute résistance. Si elle rencontrait de la résistance en attaquant une ville, tous les habitants, y compris femmes et enfants, étaient tués une fois la ville conquise. Une telle pratique causa d’autant plus de haine et de résistance de la part des habitants des villes assiégées. Une fois, un général mongol guidait ses troupes pour attaquer la capitale ennemie, il rencontra une forte résistance qui bloqua pendant longtemps sa progression. Beaucoup de soldats moururent et furent gravement blessés durant de nombreuses batailles. Le général fut furieux et s’exclama : « Dès que je prendrai cette ville, je tuerai tout le monde dans cette satanée place forte ». En apprenant cela, Yelü Chucai implora l’empereur : « Nous faisons cette guerre pour conquérir des terres et des peuples. Si nous tuons tout le monde, les terres seront inutiles car personnes ne sera là pour s’en occuper. Et alors quel sera l’intérêt d’avoir fait la guerre ? ». L’empereur fut d’accord avec Yelü Chucai et ordonna que personne hormis le roi ne soit tué. Près de 1,5 millions de civils dans la ville furent épargnés grâce au conseil de Yelü Chucai. Il continua d’influencer l’empereur et les fonctionnaires, et il y eut par conséquent de moins en moins de massacres, l’Empire mongol put s’étendre en subissant moins de résistance.

La dynastie Yuan fut non seulement la plus courte de l’histoire de Chine, mais aussi l’une des seules régit par un Chinois non Han. Grâce à près de trois décennies d’efforts de la part de Yelü Chucai, la dynastie Yuan, qui était un empire belliciste, devint une terre de paix et de prospérité et la culture des Han fut préservée. Les historiens autant que les gens du commun firent l’éloge de l’énorme contribution qu’apporta Yelü Chucai à la dynastie Yuan.

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