Les Nations unies ont appelé mardi l’Arabie saoudite à mettre un terme au blocus empêchant l’acheminement de l’aide au Yémen, qui connaît actuellement la pire crise humanitaire de la planète.
« Le blocus des ports, aéroports et des accès routiers a un impact négatif considérable sur la situation qui est déjà catastrophique », a déclaré à New York le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
« Toutes les parties au conflit doivent permettre et faciliter les accès humanitaires sans entraves, rapides et sûrs, à toute la population, via les ports et aéroports », a-t-il ajouté.
Le Conseil de sécurité doit évoquer mercredi la question de l’aide humanitaire au Yémen, à la demande de la Suède.
« Nous ne pouvons laisser le monde se détourner » de cette crise « et nous devons nous assurer de venir en aide à ceux qui souffrent », a déclaré Carl Skau, ambassadeur adjoint suédois.
À Genève, le porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) Jens Laerke a précisé que « les opérations humanitaires (étaient) bloquées à la suite de la fermeture ordonnée par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ».
« Si ces canaux (…) ne sont pas maintenus ouverts, ce sera catastrophique pour les gens », a-t-il ajouté, exhortant la coalition à laisser entrer la « nourriture, le carburant et les médicaments ».
Quelque sept millions de personnes au Yémen vivent dans des conditions proches de la famine.
Le renforcement du blocus est le résultat de la récente passe d’armes entre l’Arabie saoudite et l’Iran sur le Yémen, déclenchée par un tir de missile de rebelles yéménites pro-iraniens intercepté au-dessus de l’aéroport international de Ryad au cours du week-end.
La coalition dirigée par l’Arabie saoudite a indiqué lundi se réserver le droit de riposter de « manière appropriée » et a décidé, en attendant, de renforcer le blocus du Yémen. Cette mesure revient à fermer de « manière provisoire » les frontières aérienne, maritime et terrestre.
« La coalition a demandé au Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations unies d’informer tous les navires commerciaux dans les ports de Hodeida et de Salif de partir », a expliqué l’ONU dans un communiqué. En outre, « les vols humanitaires à destination et en provenance du Yémen sont suspendus depuis hier ».
« C’est un problème d’accès aux dimensions colossales », a souligné M. Laerke, indiquant que le renforcement du blocus avait immédiatement fait bondir de 60% le prix du carburant tandis que le prix du gaz pour cuisiner a doublé.
Il a par ailleurs annoncé que l’ONU était en discussion avec la coalition pour que l’acheminement de l’aide humanitaire puisse être rétabli au plus vite.
Le Yémen est déchiré par une guerre opposant les rebelles chiites Houthis et leurs alliés –l’Iran et les forces restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh– aux troupes loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Le conflit s’est aggravé avec l’intervention militaire en mars 2015 d’une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite pour aider le pouvoir à chasser les Houthis qui ont pris le contrôle de Sanaa et d’autres parties du pays fin 2014/début 2015.
Le conflit a fait plus de 8.650 morts dont de nombreux civils. Selon les chiffres publiés mardi par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, 5.295 civils ont été tués et 8.873 blessés.
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