Plus de 100 personnes ont été tuées dans une attaque au missile contre un camp des troupes progouvernementales au Yémen attribuée aux rebelles, après une forte baisse des violences ces derniers mois dans le pays en guerre depuis plus de cinq ans.
L’attaque est l’une des plus meurtrières contre les forces fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi depuis le début du conflit en 2014. Elle n’a pas été revendiquée mais le pouvoir a accusé les rebelles Houthis.
C’est une mosquée du camp dans la province de Marib (ouest) qui a été visée par un missile puis par un drone, selon une source militaire gouvernementale.
« Nous condamnons avec la plus grande fermeté l’attaque terroriste d’une mosquée par les milices Houthis (…) qui a fait plus de 100 morts et des dizaines de blessés », a déclaré sur Twitter le ministère des Affaires étrangères yéménite, révisant le bilan à la hausse.
Les victimes ont été transportées vers l’hôpital de la ville de Marib, chef lieu de la province du même nom. Des sources médicales et militaires avaient auparavant fait état de 83 soldats tués.
« Il y aura une réponse impitoyable contre les milices putschistes Houthis », a averti le porte-parole de l’armée, le général Abdou Majli. Selon lui, l’attaque a également tué des « civils ».
Yémen : au moins 70 soldats pro-gouvernement ont été tués samedi dans un tir de missile des rebelles Houthis contre la mosquée de leur camp dans la province de Marib à l’est de Sanaa, selon des médecins et des responsables militaires. pic.twitter.com/MfoSdRlXgk
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) 19 janvier 2020
Les Houthis soutenus par l’Iran
Soutenus par l’Iran, les Houthis contrôlent des pans du territoire dont la capitale Sanaa. Le gouvernement Hadi, reconnu par la communauté internationale, est appuyé militairement par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, rivale de l’Iran.
La télévision Al-Hadath à capitaux saoudiens a montré des images présentées comme celles de la mosquée dévastée, avec des traces de sang, des restes humains jonchant le sol au milieu de morceaux de charpente métallique effondrés du toit.
Une offensive des forces progouvernementales
L’attaque est intervenue après une offensive des forces progouvernementales, avec le soutien de la coalition menée par l’Arabie saoudite, contre les rebelles dans la zone de Nihm au nord de Sanaa, selon des responsables.
M. Hadi, accusant lui aussi les Houthis de l’attaque « lâche et terroriste », a appelé à « relever le degré de vigilance », selon l’agence Saba.
Le chef de l’Etat, qui vit en exil à Ryad, a qualifié les Houthis de « milice » qui « n’a aucune intention pacifique » et est « l’instrument de l’Iran dans la région ».
Le chef de la diplomatie yéménite Mohammed al-Hadhrami a rencontré dimanche le secrétaire d’Etat adjoint américain pour les affaires du Golfe, Tim Lenderking, a indiqué le ministère yéménite sur Twitter sans préciser le lieu de la rencontre.
L’émissaire de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, a exhorté dans un communiqué les parties « à diriger leur énergie loin du front militaire et vers la politique ». « Les progrès durement acquis dans la désescalade sont très fragiles. De telles actes peuvent faire dérailler ces progrès. »
L’attaque de samedi met fin à une période de baisse des activités militaires, constatée jeudi par M. Griffiths qui avait parlé « d’une des périodes les plus calmes du conflit ».
Pas de paix au Yémen
Les Nations unies peinent à réaliser une percée réelle vers la paix au Yémen. Un accord signé en 2018 en Suède sous son égide a permis une désescalade dans la ville portuaire stratégique de Hodeida (sud-ouest) mais toutes ses clauses n’ont pas été appliquées.
Selon diverses organisations humanitaires, le conflit au Yémen a tué des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, depuis l’intervention en 2015 de la coalition dirigée par Ryad.
Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU, qui parle de pire crise humanitaire actuelle dans le monde.
Le coordinateur pour les Affaires humanitaires au Yémen, Ramesh Rajasingham, a mis en garde cette semaine contre le risque de famine dans le pays. « Nous ne devons pas laisser cela se reproduire ».
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