Le Père Noël n’est pas propre

Écrit par Dr Wang Bin, La Grande Époque
08.12.2005

 

On m’a gardé dans une cellule de prison sombre, d’environ 30 mètres

carrés, en compagnie de plus de 30 autres personnes. Quand j’ai été

pour la première fois emprisonné dans cette cellule, je pouvais sentir

toutes sortes d’odeurs d’excréments, d’urine, de moisissure, de chair

pourrie et de matériaux. Après quelques mois, je ne pouvais plus rien

sentir. Je m’étais accoutumé à respirer les odeurs qui imprégnaient la

cellule à longueur de journée.

  • Prison chinoise(攝影: / 大紀元)

 

Le silence était tel dans la cellule qu’on pouvait y entendre une

aiguille tomber par terre. Tous profitaient de ce court silence pour

réfléchir à son passé. Chaque jour rapprochait bon nombre d’entre nous

du jour de l’exécution.

Au cours des années 2000 et 2001, à la

suite des ordres venant de Jiang Zemin et Luo Gan, la division de la

Sécurité nationale du département de police de Beijing a arrêté un

nombre élevé d’intellectuels de haut rang qui pratiquaient le Falun

Gong, parmi eux des professeurs et des diplômés de doctorat et de

maîtrise. Ils ont été détenus jusqu’à ce qu’ils acceptent l’éducation

du «Parti et du peuple». On a proclamé au monde entier que ceci allait

être fait doucement, comme «une brise et une pluie printanière».

J’étais l’un d’entre eux.

Les survivants et les travaux forcés

S’ils

n’étaient pas condamnés à mort, les criminels survivant de la détention

étaient envoyés dans des prisons pour purger leur peine et faire des

travaux forcés. En même temps, ils amenaient leurs maladies transmises

sexuellement (MTS) dans les prisons. À cet endroit, ils représentent la

main-d’oeuvre la plus cheap. Un nombre incroyable de produits «Fait en Chine» sont fabriqués dans les prisons et les camps de travaux forcés.

En

mai 2002, j’ai été envoyé à la Division de rapatriement des criminels

provinciaux de Beijing avec plusieurs autres, dont Shao Ping. Shao Ping

a obtenu sa maîtrise à l’Académie chinoise des sciences. Dans la

division de rapatriement, nous attendions d’être rapatriés vers

d’autres prisons formelles pour purger une peine. De cette expérience,

nous avons obtenu une vraie compréhension des travaux forcés dans les

prisons.

Le système de gestion sévère dans la prison et les

fréquentes insultes et traitements dégradants avaient pour but

d’alimenter la peur et de causer des traumatismes psychologiques chez

les prisonniers. Les prisonniers devaient travailler sans relâche. Il

était normal de travailler quinze à seize heures par jour. S’ils

avaient de la difficulté à terminer les tâches assignées, certains

prisonniers devaient «chanter jusqu’à l’aube» comme punition. (Ce qui

veut dire qu’ils devaient travailler 24 heures sur 24 sans dormir.)

Comme

les cellules étaient plus que pleines, les prisonniers n’avaient pas le

temps de prendre soins de leur hygiène personnelle. Ils comptaient les

jours et leurs maladies s’aggravaient quotidiennement.

J’ai été

arrêté pour ma croyance. Je n’étais pas non plus un criminel, je n’ai

commis aucun crime. Je me suis simplement considéré comme un

«correspondant» envoyé à cet endroit pour observer ce qui s’y

déroulait. J’espérais qu’un jour mes observations puissent permettre au

monde d’avoir une meilleure compréhension de ce qui se passe dans les

prisons chinoises.

Des accessoires de Noël aux sous-vêtements féminins

Différents

travaux manuels comme empaqueter des sous-vêtements féminins et

dupliquer du matériel audio et vidéo, apposer des marques à divers

produits, relier des livres, fabriquer des flotteurs pour la pêche, des

boules de Noël et des accessoires. J’ai participé dans tous les travaux

manuels et j’avais une bonne compréhension de chaque procédure de

travail.

Au cours d’un été particulièrement chaud, les autorités

de la prison nous ont ordonné de fabriquer des emballages pour les

sous-vêtements Gracewell. Il faisait très chaud et les prisonniers ne

s’étaient pas laver depuis très longtemps. Ils se grattaient partout

sur leur corps, tout en étant engagés dans des travaux manuels.

Certains prisonniers se grattaient les parties génitales de temps à

autre. Quand ils retiraient leurs mains, je voyais du sang sur leurs

ongles. Je n’étais pas certain si les femmes allaient être vraiment

gracieuses dans ces sous-vêtements.

Chaque année, un grand nombre

d’accessoires de Noël et de vêtements destinés au marché occidental

sont fabriqués dans les prisons chinoises. Une fois, la prison dans

laquelle j’étais détenu s’est fait assigner la fabrication de lumières.

Chaque jour, les prisonniers devaient attacher des fils de cuivre

autour d’un truc en plastique de forme fixe et ensuite connecter toutes

les lumières ensemble. Les mains des prisonniers saignaient

habituellement. Inutile de dire que les saletés de leurs peaux et de

leurs MTS se retrouvaient sur les lumières.

Une fois, la prison

fabriquait des colliers de billes. Les prisonniers utilisaient des

aiguilles et du fil pour enfiler des billes colorées et ensuite ils

connectaient les deux bouts pour faire des colliers de billes. Ces

colliers avaient fière allure. Toutefois, j’espère que les enfants ne

les mettront jamais dans leurs bouches et que les femmes ne les

porteront pas autour de leurs cous.