« L’immolation par le feu » sur la Place Tiananmen est en réalité un canular
C’est sur la Place Tiananmen que s’est déroulée en 1989 la scène qui a
coûté au défunt Zhao Ziyang son statut d’homme politique. Il y a
seulement quatre ans, la même place a également été la scène d’une
autre journée noire dans l’histoire de la Chine.
Le 23 janvier 2001,
un petit groupe de personnes se seraient apparemment immolées par le
feu. C’est avec une rapidité surprenante que Xinhua, un média chinois
contrôlé par l’Etat, a signalé l’incident, affirmant que les immolés
étaient des pratiquants du Falun Gong : méthode traditionnelle chinoise
visant la santé et de bien-être.
Toutefois, des preuves démontrent
que cet incident était une mise en scène, un coup monté utilisé dans le
but de retourner l’opinion publique contre un groupe déjà persécuté
pour ses idéaux.
Levi Browde, porte-parole pour le centre Falun
Dafa Info, a déclaré : « Les médias, dont des occidentaux, ont à
plusieurs reprises affirmé avec certitude que les personnes qui
s’étaient immolées étaient des pratiquants de Falun Gong, alors que les
seuls faits pouvant supporter ces dires proviennent directement du
ministère de la propagande de Chine. »
Des ONG ont trouvé des
lacunes majeures dans l’histoire propagée par Xinhua et qui a fait la
une de la presse. Ils ont décortiqué, image après image, l’extrait
vidéo officiel qui a été diffusé en boucle à la télévision peu après
l’incident. Ils ont remarqué les incohérences se rapportant aux
déclarations orales et écrites faites par les médias officiels et par
le parti communiste.
John Jaw, président de l’ONG Organisation
mondiale enquêtant sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG) a dit : "La mise en scène de cet incident est tout à fait dans la tradition
sanglante du parti communiste et de ses mensonges scandaleux."
“Ils
concoctent une propagande et la répète sans arrêt pour favoriser une
campagne de persécution. La même chose s’est produite dans les années
50 avec les capitalistes, pendant la Révolution Culturelle avec les
intellectuels, et en 1989, lorsque les étudiants sont soudainement
devenus ennemis de l’état. Le Parti fabrique et invente dans
l’intention d’inciter la population chinoise à la haine envers un
groupe particulier de la société."
Les incohérences de la vidéo
Dans
False Fire, un documentaire réalisé par le réseau de la télévision New
Tang Dynasty (NTDTV) qui diffuse ses programmes en chinois, une analyse
démontre plusieurs incohérences dans la vidéo diffusée en Chine après
l’incident. Ce documentaire a gagné un prix.
Une séquence
révélatrice montre au ralenti une des femmes, Liu Chunling, qui,
d’après la version de Xinhua, serait morte suite aux brûlures. En
réalité elle a été brutalement frappée à la tête avec ce qui semble
être une barre de métal. Ce coup a été donné par un homme portant un
pardessus de l’armée. On la voit s’effondrer immédiatement à terre et
il est fort probable qu’elle soit morte suite à ce coup.
Wang
Jingdong, un des prétendus immolés, est au centre de plusieurs
incohérences. Longtemps après l’incident, la télévision chinoise
contrôlée par l’Etat a interviewé un homme présenté comme étant Wang
Jingdong. Toutefois, en comparant les traits du visage de la personne
de ce programme avec ceux de la personne sur la place Tiananmen, on
voit que la personne interviewée est différente de celle qui s’est
immolée. Une technologie d’identification de la voix a également
confirmé que deux personnes différentes ont joué ces rôles.
Les médias examinent les faits
Un
reporter de CNN était témoin de cette scène au début de l’incident,
mais il a été immédiatement placé en détention et son film ainsi que sa
caméra ont été confisqués. Tout d’abord, Xinhua a affirmé que la vidéo
diffusée à grande échelle provenait de CNN. Cependant, le directeur de
l’information de CNN, Eason Jordan, a déclaré dans le Washington Post «
Les images utilisées dans les reportages de la télévision chinoise ne
peuvent pas provenir de la cassette vidéo de CNN puisque le caméraman
de CNN a été arrêté presque tout de suite après le début de l’incident.
»
Le journal Post s’est également rendu dans la ville natale d’une
des femmes décédées de l’immolation. Ses nombreuses interviews dans
cette ville sont restées vaines. Il en a conclu qu’il était improbable
qu’elle soit une pratiquante du Falun Gong.
L’ONG International
Education Development avait déjà témoigné en 2001 aux Nations Unis à
Genève : « Nous avons obtenu une vidéo de cet incident qui, d’après
nous, prouve que cet évènement est une mise en scène faite par le
gouvernement. »
Toutefois, plusieurs médias occidentaux ont
continué, sans aucun esprit critique, à se faire l’écho des
affirmations provenant du parti communiste.
Browde affirme : «
Ces organismes médiatiques – et encore une fois nous incluons ici
plusieurs médias occidentaux - ont agit comme des amplificateurs pour
les faiseurs de propagande du régime communiste, répandant mensonges et
haine à travers le monde. Il me semble pourtant que ce n’est pas
quelque chose à laquelle un organisme médiatique responsable
souhaiterait prendre part. »
Jaw de WOIPFG a déclaré : « Toutes
les preuves indiquent que le parti communiste a menti. Toute personne
citant les dires du Parti sans mentionner de preuves est tout à fait
irresponsable. »