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Il y a six ans à Zhongnanhai

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque
25.04.2005
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Le 25 avril 1999, le monde apprenait l’existence d’un immense phénomène

populaire en Chine : le falun gong, une pratique bouddhique ancestrale

qui était devenue en quelques années, d’après les observateurs

internationaux, « la plus grande organisation populaire en Chine, plus grande que le Parti communiste lui-même. »

A

cette date, entre 10 et 15 000 pratiquants de cette méthode créaient un

choc sans précédent au sein du pouvoir chinois. Sans qu’apparemment les

autorités aient été capables de prévoir quoi que ce soit, ils se sont

rassemblés silencieusement et pacifiquement à Pékin, devant le quartier

général du gouvernement : le Zhongnanhai. Ils n’avaient ni banderoles

ni slogans protestataires, et ont demandé au gouvernement chinois de

leur laisser le droit de pratiquer librement leurs exercices

énergétiques. En effet, celui-ci cherchait insidieusement, depuis

plusieurs années, à endiguer la popularité de leur pratique – en usant

même parfois de la violence. Les manifestants voulaient rassurer le

gouvernement sur le fait que leur gigantesque nombre (plus de 80

millions d’après des enquêtes du ministère chinois de la sécurité

publique) ne faisait pas d’eux une menace : ils n’avaient pas

d’objectifs politiques mais simplement le souhait de développer leur

sagesse et d’améliorer leur santé par la pratique du falun gong.

La

manifestation avait surpris, non seulement par son ampleur, mais

surtout par le calme et la discipline de ces gens qui semblaient sortis

de nulle part. Concentrés sur les trottoirs pour ne pas déranger la

circulation, les membres de l’immense cordon humain lisaient,

méditaient, et attendaient qu’un responsable du gouvernement vienne

recueillir leurs doléances. Zhu Rongji, Premier ministre à l’époque,

reçut en personne une délégation.

Deux jours après cette

manifestation, un porte-parole du gouvernement a annoncé que la

pratique du falun gong était légale et autorisée, et que la

manifestation n’ayant violé aucune loi ne ferait pas l’objet d’une

sanction – car en Chine, les manifestations sont très rarement

autorisées. Cette position initiale, que beaucoup avaient vu comme un

encourageant signe d’ouverture, donna en fait le temps aux autorités du

régime communiste d’organiser la plus grande répression des 50

dernières années. Fin juillet 1999, le falun gong a été officiellement

interdit sous prétexte de « perturber l’ordre social ». Depuis,

une répression extrêmement sévère s’est abattue sur les pratiquants et

les sympathisants du falun gong. Plusieurs milliers de personnes ont

été torturées à mort par les agents du régime chinois (dont 1500 à ce

jour ont été identifiées), mais ce sont également des dizaines de

milliers de familles qui ont été brisées.

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.