L’espionnage industriel de la Chine exposé en Europe
un large réseau d’espionnage industriel de longue date du Parti
communiste chinois (PCC) opérant en Europe.
Le dernier d'une liste
grandissante d'officiers à quitter la Chine pour un pays occidental
était un membre de l'Association des étudiants chinois de Leuven en
Belgique. C'est ce que Claude Moniquet, président du European Strategic Intelligence Security Center (ESISC), a confirmé à La Grande Époque lors d'une entrevue.
Comme
d’autres récents transfuges en Australie et au Canada, celui de
Belgique n’a toujours pas obtenu l’asile politique. Son identité n’a
donc pas été encore révélée publiquement.
M. Moniquet a noté que
les industries qui sont dans la mire des espions chinois en Europe
«sont toutes des industries possédant un important niveau de recherche
et de développement et ayant une haute valeur ajoutée». En d’autres
termes, ce sont celles possédant des secrets industriels clés.
«Ils
ont besoin de voler ces secrets économiques et scientifiques pour
accélérer leur propre développement économique», a-t-il dit.
Il a
cité les industries pharmaceutiques, médicales, de haute technologie,
des télécommunications, de l’aéronautique et de l’aviation comme étant
les cibles principales.
Le réseau d’espions en opération en Belgique
est certainement actif aux Pays-Bas, en France, et peut-être même au
Royaume-Uni et en Allemagne, déclare M. Moniquet.
Les étudiants
chinois, pouvant être des militaires dissimulés ou «des étudiants
normaux qui sont sous une énorme pression de Beijing» pour qu’ils
espionnent, établiraient plusieurs connexions et occuperaient des
positions dans diverses entreprises à travers le nord de l’Europe.
Les intérêts économiques font taire les gouvernements occidentaux
Les
politiciens européens connaissent depuis environ deux ans ce réseau
particulier d’espionnage en Belgique, mais ont gardé le silence afin de
ne pas mettre en péril les relations commerciales avec la Chine.
«Les
services européens de renseignements secrets et de sécurité sont sous
la pression des politiciens parce que ceux-ci ne veulent pas de
problème avec la Chine», a expliqué M. Moniquet. Les politiciens savent
que «la Chine est en train de voler des secrets et d’espionner sur des
dissidents en Europe, mais ils ont la possibilité de vendre ce qu’ils
veulent à la Chine».
«Voilà des stratégies à très court terme», a
dit M. Moniquet. «Si on se dit : “OK, Beijing peut espionner, mais nous
allons quand même leur vendre ce que nous voulons”, ce sera bien pour
quelques années. Mais dans 10, 15 ou 20 ans, ce sera fini, car ils
auront déjà tout ce qu’ils ont besoin. Il n’auront pas à acheter les
produits européens.»
«Alors, ce n’est clairement pas la manière de bâtir une véritable relation d’intérêt commun avec la Chine.»
Vérifications indépendantes de différents pays
En
Australie, le diplomate Chen Yonglin et le policier Hao Fengjun ont
déserté récemment et ont donné des descriptions et des documents
concernant les réseaux d’environ 1000 espions en Australie et au
Canada. Ils ont révélé les détails de l’espionnage des gens pratiquant
le Falun Gong et du PCC violant les droits humains, en Chine et à
l’étranger.
Le transfuge Han Guangsheng au Canada, qui était
directeur adjoint du Bureau de sécurité publique d’une province
chinoise, a corroboré les allégations d’espionnage et de violations des
droits humains.
M. Moniquet a mentionné que, en plus des
avantages économiques résultant de l’espionnage en Europe, «la Chine
n’est pas une démocratie et elle utilise son réseau d’espions pour
surveiller les dissidents, l’opposition et le Falun Gong par exemple,
et cela est inacceptable pour un état démocratique».
Il insiste
pour dire que la majorité des étudiants chinois en Europe ne sont pas
des espions. Cependant, la minorité de ceux qui sont forcés d’espionner
existe «en raison de la nature du régime communiste chinois qui fait
qu’il est très facile de mettre certains individus sous pression en
intimidant leurs familles, en menaçant de leur interdire de retourner
en Chine, etc. Même si un étudiant refuse d’espionner, il peut être
forcé de le faire».
Le ESISC, dirigé par M. Moniquet, est un
organisme privé qui est en étroite communication avec les gouvernements
et les services de renseignements en Europe. Il a dit qu’il s’est fait
demander de ne pas dévoiler les noms spécifiques des entreprises
concernées par le plus récent transfuge en Belgique, en raison des
enjeux publicitaires ainsi que des enquêtes judiciaires n’ayant pas
encore débuté dans certains des pays affectés.