La politique de l’enfant unique en Chine subit encore un autre coup
L’application de la politique de l'enfant unique en Chine, créée dans
les années 70, exige l'utilisation de l'avortement forcé, aussi tard
même qu’au huitième mois de la grossesse. Il y a deux semaines, un
activiste aveugle, M. Chen Guangcheng, qui avait exposé ces activités
du régime communiste chinois, a été agressé alors qu’il tentait de
quitter son domicile où il est placé en maison d’arrêt depuis le mois
de septembre. L'agence de presse Reuters a décrit ses
agresseurs comme des «voyous avec des matraques» et des «bandits»
apparemment recrutés par les autorités locales. Il est un parmi
plusieurs activistes à avoir été attaqués récemment.
Radio Free Asia
(RFA), basée à Washington, rapporte que «lundi (9 janvier), environ
neuf personnes, y compris deux fonctionnaires, ont brutalement asséné
coups de poings et coups de pieds à M. Chen Guangcheng» lorsqu’il a
tenté de sortir de chez lui pour accueillir ses amis qu’on empêchait
d’entrer chez lui. Le cousin de M. Chen a dit à la RFA : «II est tombé
au sol à cinq ou six reprises. Il est aveugle. Il ne pouvait pas les
voir.» C'était également la deuxième attaque contre un activiste des
droits civiques en autant de semaines.
Le cousin de l’activiste, un fonctionnaire du village, a également parlé aux journalistes de Reuters.
«Il y a jusqu'à 30 personnes qui surveillent la maison de M. Chen en
tout temps, 24 heures sur 24. Le seul visiteur autorisé est son frère
aîné». M. Chen et sa famille doivent leur subsistance à la nourriture
apportée par les hommes de main qui l’ont battu au moins à deux
reprises lorsqu’il a tenté de quitter sa maison. On l’empêche d’obtenir
toute assistance médicale», indique le rapport de Reuters du 6
janvier. Les fonctionnaires communistes l'accusent de fournir des
«renseignements secrets» aux étrangers au sujet des avortements forcés
et des stérilisations, éléments des règles strictes de planification
familiale.
Questionné sur la légalité de la mise en garde à vue
de M. Chen, un fonctionnaire a déclaré : «Ce sont des ordres d'en haut.
Ce n’est pas notre décision. Il n’y a personne au village qui injure M.
Chen Guangcheng. Nous l’appuyons tous… Mais quiconque veut l’aider sera
arrêté.» Entre-temps, les médias chinois contrôlés par l'État clament
que les «dénonciations de M. Chen ont incité le gouvernement à
congédier et à détenir plusieurs fonctionnaires dans la ville de Linyi
au Shandong». Cependant, M. Chen a dit au reporter de Reuters, alors
qu'une panne de courant a désactivé le blocus du téléphone de sa
maison, qu’il n'a entendu parler ni de réprimandes ni de mesures
punitives.
Ces dernières années, les actions du régime communiste
pour freiner la croissance de la population ont créé de nombreux
slogans, comme «Avorter ou ne pas avorter détermine le sort de votre
terre et de vos vaches». Une parution de Epoch Times International
d'octobre 2005 décrit l’expérience vécue d’une femme témoin de la mort
de son enfant de huit mois avorté par injection mortelle. «Cette
politique limite sévèrement la liberté et les droits des femmes... le
massacre de millions de futurs jeunes provient de cette politique. Le
souvenir et la douleur d'être traînées sur une table d’opération
hanteront les femmes chinoises pour toujours.»
Plusieurs
militants des droits civiques ont été battus et emprisonnés cette année
et la corruption au sein des fonctionnaires du régime a récemment
suscité l'attention internationale. La détention de trois mois de M.
Guo Feixiong, conseiller dans un cabinet juridique, qui avait aidé les
résidents du village de Taishi au Guangdong à faire destituer leur chef
élu pour cause de corruption, comprenait une grève de la faim d’un
mois. Un autre activiste, Lu Banglie, avait aussi frôlé la mort en
octobre dernier quand il a été battu par une bande de voyous lorsqu’il
tentait d’aider un journaliste britannique du journal The Guardian qui entrait à Taishi pour interviewer les villageois.