L’art de vivre et l’art d’acheter
Beaucoup de gens se préoccupent de notre société et craignent pour l’avenir. Alexandre Dumas a écrit « l’argent est la seule puissance qu’on ne discute jamais ». Cet adage n’a pas pris une ride et se conjugue parfaitement au présent. Avant la chute du mur de Berlin, le communisme faisait encore rêver et sa force avait un poids dans l’économie de nos démocraties. En vingt ans, les valeurs morales se sont totalement modifiées. Les révélations de toutes sortes ont fait tomber le voile de nos illusions et nous nous retrouvons méfiants, ne sachant plus en qui croire ni à quoi nous rattacher. Nous nous sommes repliés sur nous-mêmes, cherchant à nous en sortir du mieux possible. |
|
Pourtant, nos coeurs ne sauraient se satisfaire de cette situation, la preuve en est de la formidable générosité suscitée par le tsunami. L’homme ne peut pas vivre sans amour, sans solidarité ni partage. Ce besoin essentiel nous porte à chercher des solutions pour améliorer notre environnement. Nos sociétés ont basé leur progrès sur cette économie de marché qui libère les instincts cupides au-delà de toute raison. Pourtant, petit à petit, cette situation nous est défavorable et si nous continuons sur ce chemin, les pays riches ne seront bientôt plus que des miroirs aux alouettes. La politique de gauche nous a montré son inefficacité, probablement parce qu’elle est basée sur une utopie et ne tient pas compte du caractère ambigu de l’être humain, qui même lorsqu’il est rempli de bons sentiments, agira égoïstement dès que sa conscience se sera un temps soit peu relâchée. La droite n’ayant plus d’adversaire s’est engagée dans le libéralisme sans aucune retenue. L’air du temps est au changement innovant. Mais que faire ? Imposer ? L’histoire nous apprend que toute dictature est à long terme vouée à l’échec. La violence détruit et laisse un vide qu’elle ne peut pas combler. Alors, peut-être que si l’on donnait à l’être humain la possibilité de choisir son avenir, il saurait faire le bon choix. En prenant conscience des conséquences de nos actions sur l’environnement, nous pourrons ressentir la part de responsabilité qui nous incombe, et le changement alors se fera tout naturellement dans la société parce que chacun aura à coeur le bien-être de l’autre et saura comment bien se comporter en toute circonstance. Ce sera une révolution douce, un réveil des consciences. Pas de sang mais de la bienveillance envers son prochain. Les révolutions violentes naissent souvent de l’incapacité des hommes à comprendre les raisons de leur propre malheur. Ceci les pousse à rejeter la responsabilité sur d’autres. Alors guidés par le sentiment d’injustice, ils cherchent à se venger plutôt qu’à rectifier la compréhension ou le comportement qui les ont conduits à cette impasse. Seul un espoir en une cause noble sur la base d’un intérêt cosmique peut éviter l’égoïsme qui sépare les hommes et les pousse à s’affronter. Ne laissons pas l’argent diriger notre société, mais sachons l’utiliser à bon escient. Demandons des comptes à nos fournisseurs en développant un label qualité basé sur une éthique respectueuse des employés (respect des normes de sécurité, des contrats collectifs, bénéfices raisonnables) et envers la nature (écologie) avec des normes chiffrées. Nous avons des associations de consommateurs qui peuvent aider à développer ce concept, encore faut-il qu’elles soient sollicitées… N’oublions pas que pour acheter à petits prix, il faut produire à petit prix, qui est prêt à le faire ?
|