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Voyage en Transsibérien

Écrit par Adélaïde et Caroline Poussier, collaboration spéciale
05.10.2006
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Il

est 23 h 55, nous quittons Moscou à bord du Transsibérien, train

mythique couvrant trois territoires : la Russie, la Mongolie, la Chine,

et traversant sept fuseaux horaires. Notre train, le numéro 20, a

parcouru presque 9000 km en 144 heures et 27 minutes avant de rejoindre

Beijing. Au 6666e km, à la frontière sino-russe, il est devenu le

Transmandchourien.

Nous oublions alors les jours qui passent, le

confort simple des couchettes, la salle de bain plutôt rudimentaire.

Nous vivons à l'heure de Moscou, au rythme lent des paysages parfois

monotones. Dans ce train qui roule à une vitesse moyenne de 60 km/h,

nous nous laissons porter vers Beijing, faisant halte dans les gares

pour nous dégourdir les jambes et nous réapprovisionner en eau, pain,

pommes de terre bouillies, pelmeni (sorte de raviolis), poulet

grillé, fruits et légumes. Et si quelques Chinois, aux airs affolés, ne

nous avaient pas donné l'alerte de remonter, bien souvent, nous serions

restées sur le quai. Nous sautions alors dans le train en marche

quittant les gares de passage, et avec elles, les babouchka

cuisinières. Mais le voyage ne serait rien sans la rencontre avec les

autres passagers, les touristes et les résidants, et sans l'aide

précieuse des provodnitsa (hôtesses de train).

  • Une partie d'un wagon du Transsibérien.(攝影: / 大紀元)

 

Moment

également fort, le passage des frontières. Impressionnées par tant de

surveillance, nous avons attendu six heures en gare avant de quitter le

territoire russe et presque autant pour entrer en Chine. Contrôle des

passeports, inspection des cabines, fouille du train. Système répressif

marqué par des années de communisme.

Malgré cela, règne à bord

une certaine insécurité. La mésaventure de notre première nuit en est

un bon exemple. À 4 h 30, malgré que nous ayons pris soin de barrer

notre cabine, nous nous sommes réveillées en sursaut, la porte à

demi-ouverte, nos affaires au pied de la couchette. Heureusement,

l'intrus n'a rien eu le temps de voler. Le lendemain, nos voisins nous

racontèrent la même histoire. Les nuits suivantes, nous avons renforcé

la sécurité avec ficelle à la poignée et loquet à la porte. Il faut

bien que le voyage nous apprenne la débrouillardise!

Parcours

ferroviaire hors du commun, il nous aura offert des vues inoubliables

sur le lac Baïkal, les forêts de taïga aux couleurs automnales, les

montagnes de l'Altaï. Avec lui, nous aurons découvert la Russie et

côtoyé ses habitants. On dit des Russes qu'ils portent en eux la

mélancolie, c'est en tout cas ce que nous ressentons en quittant le

pays. Cette aventure nous aura redonné le goût du voyage simple et

authentique. Nous rentrons en Chine par la porte de la Mandchourie avec

une question qui nous brûle les lèvres : «qu'en est-il d'être jumeaux

ou jumelles dans le pays de l'enfant unique?» Nous le saurons en

rencontrant les soeurs Zhang dans quelques jours.

 

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