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L'Afghanistan, un combat sur plusieurs fronts pour le Canada

Écrit par Joan Delaney, La Grande Époque
16.11.2006
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  • L'Afghanistan, un combat sur plusieurs fronts(攝影: / 大紀元)

Après 43 morts et 2,1 milliards de dollars

dépensés, on se demande si les efforts du Canada contre l’insurrection des

Talibans en Afghanistan portent fruit.

 

Les récents sondages démontrent que la

majorité des Canadiens n’est pas optimiste quant à l’avenir de la mission et

souhaite le retour des troupes. Le ministre de

la

Défense, Gordon O’connor, y va pour sa part

de déclarations d’encouragement.

«C’est un moment critique dans le sud… Je

crois que nous allons réussir», a-t-il commenté la semaine dernière

«Nous avons déjà cassé le dos de

l’insurrection dans la région de Kandahar, dans le sens qu’ils [les Talibans]

ne sont pas enclins à nous attaquer directement. Ils devront s’en remettre aux

attentats-suicides et aux dispositifs explosifs de circonstance», a-t-il

ajouté.

L’hostilité des Canadiens à la mission en

Afghanistan n’a fait qu’augmenter au cours de la dernière année, tandis que la

plupart du contingent des 2300 soldats avaient pour mission d’assurer la

stabilité dans le sud, autour de Kandahar. Depuis le début de la participation

du Canada, 43 soldats et un diplomate sont morts et la plupart des pertes se

sont produites en 2006

Une étude du Centre canadien de politiques

alternatives, publiée en septembre dernier, a révélé que les militaires

canadiens avaient trois fois plus de risque de mourir au combat en Afghanistan

que les militaires britanniques et 4,5 fois plus que les militaires américains.

Le Canada a joué un rôle important dans les

opérations anti-insurrectionnelles de l’OTAN l’été dernier, où des centaines de

militants ont été tués. Depuis, les combats se sont estompés et certains

pensent que la guerre serait arrivée à un tournant

La reconstruction

 

Le général britannique qui dirige les

31 000 troupes de l’OTAN en Afghanistan, le lieutenant-général David

Richards, a annoncé récemment qu’il planifiait focaliser davantage sur la

protection et la sécurité, pour que le travail de reconstruction et les

programmes qui profitent aux Afghans puissent être concrétisés plus rapidement

À cet effet, environ 150 militaires du

Royal 22e Régiment de la région de Québec seront déployés et affectés à la

sécurisation des projets de développement. Nouvelles écoles, puits et routes,

de même que vivres et équipement médical sont désespérément nécessaires. À

l’automne 2007, 2000 autres militaires du Royal 22e devraient partir

pour l’Afghanistan.

 

L’insurrection, qui s’est intensifiée au

cours de l’été, devrait s’apaiser cet hiver. Ceci devrait accorder un repos

bien nécessaire aux troupes dans le sud de l’Afghanistan. Entre-temps, le

lieutenant-général David Richards a demandé 2500 soldats de plus, et des

rapports indiquent que Washington fait pression sur l’Allemagne, l’Espagne,

la

France et l’Italie pour qu’ils déplacent

leurs troupes dans la région de Kandahar

Durant la présente étape de sa mission pour

soutenir le gouvernement afghan et faciliter la construction de l’Afghanistan

après des décennies de guerre, l’OTAN a déployé cette année des milliers

d’autres troupes. Alors que 37 pays sont impliqués dans

la

Force internationale d’assistance à la sécurité sous le commandement de

l’OTAN,

la Grande-Bretagne,

le Canada et les Pays-Bas contribuent le plus d’effectifs, malgré les appuis

nationaux respectifs mitigés.

De plus en plus, à l’étranger et au Canada,

on demande à ce que l’OTAN se concentre davantage sur le côté humanitaire de la

mission en Afghanistan et moins sur le combat contre les Talibans. Il y a deux

semaines, l’OTAN a pressé l’Union européenne de faire plus pour aider à la reconstruction

civile de l’Afghanistan, citant un besoin urgent de former des juges et des

policiers et de construire une capacité administrative. Ottawa a annoncé,

dernièrement, un fonds de 5 millions de dollars en aide humanitaire d’urgence,

devant être distribué par le Programme alimentaire mondial

James Ingalls, le codirecteur de

l’organisation Afghan Women’s Mission basée aux États-Unis, se dit préoccupé

que la combinaison du militaire et du travail humanitaire ne mette en danger

l’aide humanitaire civile et ses représentants, les rendant des cibles des

insurgés. Il croit qu’il serait plus économique pour les membres de l’OTAN et

mieux pour les Afghans que les nombreuses agences humanitaires en Afghanistan

distribuent l’aide en étant protégées par des soldats en patrouille.

Au moins quatorze Afghans travaillant avec

des ONG ont été tués cette année. Certains groupes, comme Oxfam, n’emploient

que des Afghans qui sont vêtus comme les habitants locaux afin de ne pas

attirer l’attention

L’implication militaire du Canada en

Afghanistan augmente continuellement depuis les attaques du World Trade Center

en 2001, avec 2300 soldats présents et un engagement jusqu’en 2009. Le Canada a

aussi fait la promesse, en 2002, d’aider à reconstruire l’Afghanistan. Bien qu’un

milliard de dollars sur dix ans ait été promis pour l’aide humanitaire, les ONG

critiquent le fait que 6 milliards de dollars seront dépensés sur l’aspect

militaire de la mission dans la même période.

 

Les défi

Dans un effort international pour former

une force policière adéquate, le Canada dépense 500 000 $ pour de

l’équipement de base comme des vestes protectrices, des bottes et des lampes de

poche pour environ 2000 policiers de

la Police

nationale afghane (PNA).

La PNA, qui est

décrite comme «corrompue et vide» par un récent rapport du Congrès américain,

est en grande partie composée de seigneurs de la guerre qui se sont enrôlés

après la chute des Talibans.

Peter MacKay, le ministre des Affaires

étrangères, a dit que l’absence d’une force policière stable et compétente

contribue à l’insurrection en Afghanistan. Une équipe de policiers municipaux

et de

la GRC, ainsi

que des policiers allemands, supervisent et entraînent leurs homologues à

Kandahar. Leurs efforts sont entravés par un manque aigu d’équipement de

police.

En plus d’entraîner la police et l’armée

nationale afghane, d’autres missions canadiennes ont pour but d’aider le

gouvernement à ramasser et à mettre hors d’usage les lance-roquettes,

l’artillerie et les tanks laissés par trois décennies de guerre, et de fournir

du microcrédit à 140 000 personnes, dont 89 % sont des femmes. Les

Canadiens aident aussi à enlever le tiers environ des 10 millions de mines à

travers l’Afghanistan.

Le colonel Mike Capstick, qui est revenu au

Canada récemment après avoir passé un an à travailler avec le gouvernement

afghan, raconte qu’il est ému de voir que des milliers d’Afghans, qui s’étaient

faits une nouvelle vie à l’étranger, ont abandonné le confort et sont revenus

en Afghanistan pour aider à la reconstruction et pour «prendre le contrôle de

l’avenir de leur pays»

Le colonel Capstick estime que lorsque les

gens focalisent seulement sur le nombre de pertes plutôt que de regarder «toute

l’étendue de la contribution canadienne», ils sont enclins à mal comprendre la

situation en Afghanistan. Il dit que 70 % à 75 % du pays a une «stabilité

relative» et il croit qu’avec du temps, beaucoup de temps, il est totalement

possible que l’effort de l’OTAN réussisse.

«Je n’ai aucun doute que l’OTAN… peut

gagner, mais nous devons être très prudents et réfléchir à nos attentes. Les

Occidentaux, et les Nord-Américains en particulier, sont des gens très

impatients, nous voulons des solutions immédiates aux problèmes. Mais il y a un

long chemin à faire.»

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.