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Le coût du pétrole provoquera une crise dans l’industrie aérienne

Écrit par Joan Delaney(Joan Delaney)
25.04.2006
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L’industrie aérienne nord-américaine est sur le point de s’effondrer selon certains analystes.

  • L'avion Delta Airlines(攝影: / 大紀元)

 

Les

hypothèques et les faillites chez les transporteurs américains, les

prix à la hausse de l’essence et une taxe élevée sur le carburant au

Canada, combinés à une demande des consommateurs pour des billets

d’avion à prix modiques, sont autant de facteurs qui pourraient aboutir

à une crise durant les prochains mois.

«C’est vraiment mauvais

maintenant, c’est insoutenable», a dit Kevin Mitchell, président du

Business Travel Coalition situé en Pennsylvanie. «Ça ne pourrait pas

être pire. Si le pétrole monte de quelques dollars, ce sera encore plus

douloureux, mais ce ne sera pas tellement différent de la douleur que

les transporteurs aériens ressentent actuellement.»

Dans une entrevue avec La Grande Époque,

M. Mitchell a décrit comment les compagnies aériennes aux États-Unis

sont dans une situation financière très précaire en comparaison des

autres compagnies à travers le monde, dont la situation est meilleure.

«Elles

ont hypothéqué tout ce qui ne l’avait pas déjà été. Deux d’entre elles,

Delta et Northwest, sont en cour pour faillite et les autres continuent

de perdre de l’argent.»

Selon M. Mitchell, l’industrie aérienne

américaine a refusé de reconnaître l’évolution du marché il y a cinq

ans. «Ils n’ont pas compris que les consommateurs demandaient des

tarifs aériens abordables au quotidien. Les transporteurs en Europe ont

reconnu cette tendance et ont commencé à agir en 2001 et en 2002 en

devenant compétitifs avec des transporteurs à faibles coûts. Les

transporteurs américains sont restés entêtés pendant tout ce temps,

croyant que les personnes faisant des voyages d’affaires seraient

prêtes à payer 2500 dollars pour des vols d’un océan à l’autre dès que

surgirait un rebondissement de l’économie, mais bien sûr cela ne s’est

jamais produit.»

Les compagnies aériennes canadiennes se portent à peine mieux que leurs voisines du sud.

«Les

transporteurs ont le mérite, peut-être un peu trop tard, d’avoir

effectué un bon travail pour réduire les coûts. Mais ils ne peuvent pas

vendre leur produit au-dessus de son coût de production, et ça, c’est

une question de carburant», a expliqué Fred Gaspar, vice-président des

politiques et stratégies de planification de l’Association des

transports du Canada. «Alors, quand vous additionnez les droits

d’accise, ça ne fait qu’aggraver la situation.»

M. Gaspar a expliqué à La Grande Époque

que ces droits au Canada ont été mis en place au début comme des

surtaxes sur les produits et les services de luxe. Bien que leur

imposition était logique quand le transport aérien était quelque chose

d’exclusif, il croit que ce n’est plus le cas maintenant.

L’année

dernière, le gouvernement fédéral a récolté environ 100 millions de

dollars en droits d’accise sur le carburant. Jusqu’à récemment, les

prix pour les consommateurs n’étaient pas affectés par cela, mais cela

a dû changer. «Les transporteurs ont absorbé beaucoup des coûts et ne

les ont pas transmis aux consommateurs. Tout récemment, Air Canada a

atteint un point critique et a dû augmenter ses frais, réalisant

qu’elle ne pouvait poursuivre plus longtemps ainsi. Maintenant nous

pouvons nous attendre à la hausse continuelle du prix des billets au

fur et à mesure que le prix du pétrole augmentera.»

Chris Tait,

un conseiller en voyage chez Travel Masters Victoria, n’est pas

inquiet. «Je pense que les gens s’habitueront. Ça semble affecter la

vie de tout le monde, incluant l’achat d’essence pour la voiture, donc

je ne crois pas que ce soit lié seulement à l’industrie aérienne.»

Interrogé

si les personnes travaillant dans les agences de voyage sont inquiètes

de perdre leur section «voyages d’affaires», M. Tait a répondu : «Oui,

je crois que les gens sont inquiets.»

Dans l’espoir de trouver de

meilleures aubaines sur les vols, de plus en plus de gens font leur

réservation de billet sur Internet, particulièrement la jeune

génération.

M. Mitchell voit un paradoxe avec les réservations

sur Internet. «Les avions sont pleins, ils n’ont jamais été aussi

pleins, mais le comportement du consommateur a changé si radicalement

que, pour remplir les avions, les transporteurs doivent fixer le prix

très bas.»

«C’est bien du point de vue des consommateurs qui

économisent des millions de dollars. C’est mauvais de notre point de

vue. Quand on reprendra conscience de tout cela, on se rendra compte

qu’on n’a pas une infrastructure aérienne financièrement viable, ce qui

serait extrêmement importante pour nos économies à l’échelle nationale.»

Mais

les tarifs aériens au Canada sont confus et ce n’est pas chaque

consommateur qui épargne de l’argent, spécialement pour Catherine Kelly

qui voyage régulièrement. En septembre dernier, elle a payé plus de 400

dollars pour un vol retour de Vancouver à Kamloops. «J’aurais pu aller

en avion au Royaume-Uni pour le même prix en profitant des aubaines»,

a-t-elle dit.

Ce sont les prix qui motivent le plus les

consommateurs selon M. Gaspar. «De plus en plus, nos clients nous

disent que ce qu’ils veulent est un billet bon marché. Ils veulent un

service sécuritaire, abordable et efficace et ils ne se préoccupent pas

du superflu.»

Toutefois, cette tendance se heurte à des tendances

opposées dans la construction des aéroports. M. Gaspar affirme qu’en

plus du prix du carburant, les frais d’atterrissage dans les aéroports

contribuent aussi à l’augmentation des coûts. «Les infrastructures sont

construites pratiquement comme des hôtels internationaux haut de gamme,

chics, qui servent d’aéroports. Il y a un problème là.»

M.

Mitchell croit que la solution à long terme est de stabiliser le baril

de pétrole à 50 dollars. Ceci est peu probable avec les prix actuels

qui sont sur le point d’atteindre 70 dollars. Il est difficile de dire

comment l’approvisionnement serait affecté s’il survenait une

confrontation entre les États-Unis et l’Iran, en plus des autres

variables imprévisibles au Moyen-Orient.

Matthew Simon a contribué à cet article.

 

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