Quelle école choisir pour mon enfant… Les écoles Montessori

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
27.04.2006

 

 

 

 

MARIA Montessori est née en 1870 en Italie. Elle était médecin et

pédagogue. En 1896, elle travaille en psychiatrie et découvre les «

enfants débiles ». Elle a l’intuition que ce problème est plutôt

d’origine pédagogique que médicale. Elle observe sans juger et leur

enseigne à lire et à écrire. Dix ans plus tard et après des études en

psychologie, elle décide de s’occuper d’enfants « normaux ». C’est dans

un quartier populaire de Rome qu’elle débute. Les objectifs qui lui

sont demandés sont : empêcher que les enfants errent et améliorer leur

hygiène de vie. La Casa dei bambini devient une base de recherche, un

laboratoire d’expérimentation où Mme Montessori construit et éprouve sa

méthode.

  • outil mathematique(攝影: / 大紀元)

 

Rapidement, le succès est international. Malheureusement, dans

l’Italie fasciste, ses écoles sont fermées. Elle part pour l’Espagne où

l’attend le même sort sous le régime de Franco. Réfugiée en Hollande,

elle crée l’Association Montessori Internationale. Elle fuit la seconde

Guerre Mondiale et part pour l’Inde où elle ouvrira plusieurs écoles.

Cette femme de coeur a su rompre avec les préjugés d’adultes qui

étouffaient l’enfant. Elle se met au niveau de l’enfant, à son service.

Une école Montessori est tout à fait caractéristique, tout est à la

mesure de l’enfant, les chaises, les tables, les WC, les lavabos, tout.

On retrouve cela un peu partout maintenant, mais c’est Maria Montessori

qui l’introduisit. Elle disait : « La période la plus importante de la

vie se situe entre la naissance et six ans et non pas durant les études

universitaires. Ainsi, c’est le moment où le plus grand instrument de

l’homme, l’intelligence, se forme. Non seulement son intelligence ;

mais toutes ses capacités psychiques… A aucun autre âge, l’enfant n’a

de plus grand besoin d’une aide intelligente, et n’importe quel

obstacle qui empêche son travail créatif diminuera la chance qu’il a

d’atteindre la perfection ».

Cela ne veut pas dire qu’il faille

l’emplir de connaissance mais lui donner les moyens d’expérimenter, de

découvrir par lui-même. Elle a découvert que l’enfant a un esprit «

absorbant ». L’enfant imite naturellement tout ce qu’il voit ou entend.

Jusqu’à l’âge de 7 ans, c’est une éponge qui absorbe complètement

l’information de l’environnement. Elle adapte donc les objets à sa

taille pour lui permettre de les manipuler. Par exemple, l’enfant

apprend à transférer l’eau d’un récipient à l’autre et ça devient un

jeu. Les récipients n’étant pas tous de la même grandeur, l’enfant

découvre les volumes naturellement en même temps que l’agilité

nécessaire pour ne pas renverser l’eau. Il en va de même pour toutes

les activités quotidiennes. Très tôt, l’enfant sait s’habiller,

attacher un bouton, nouer ses lacets car il l’a appris très simplement

avec un cadre où il y a des boutons à attacher ou des lacets à nouer.

APPRENDRE À LIRE ET ÉCRIRE

Des

lettres sont découpées dans du papier de verre puis collées sur des

cartons. L’adulte se place à droite de l’enfant, touche la lettre avec

son index comme pour l’écrire et dit le son de la lettre puis donne à

l’enfant le carton pour qu’il fasse de même. Petit à petit, l’enfant

apprend à différencier les sons et les relie à leur forme. Puis

l’adulte prend une photo très simple pour commencer, un col de chemise

par exemple et il prend les lettres c, o, l. Il prononce c o l en le

faisant et l’associe à l’image. L’enfant le reproduit. Les mots se

compliquent au fur et à mesure et l’enfant fi nit par lire s’en aucune

difficulté. L’écriture vient après. Dans un premier temps, l’enfant

écrit avec une imprimerie puis avec sa main. Tout vient naturellement.

La conjugaison, la grammaire s’apprend aussi très facilement. APPRENDRE

LES

MATHÉMATIQUES

L’enfant apprend le système décimal avec

des perles. L’adulte lui donne une perle et dit : « une perle » et

ainsi de suite pour les autres chiffres jusqu’à 9. À dix, il y a une

barrette de 10 perles, à 100 une plaque de 10 barrettes réunies. Ainsi

l’enfant comprend comment fonctionnent les unités, les dizaines, les

centaines et les milliers. Plus tard, il apprend les 4 opérations de la

même façon. Toutes les matières sont abordées sous l’angle pratique,

l’enfant peut toucher, il apprend concrètement dans les différents

domaines.

Maria Montessori pensait que l’enfant vit entre le

monde réel et le « ciel ». Pour aider l’enfant à entrer dans le monde

réel, l’imaginaire n’est pas abordé. Les histoires racontées sont

vécues ou parlent de la vie des animaux, des plantes etc. C’est aussi

cette méthode qui est utilisée quand l’enfant se plaint ou conteste.

Par exemple : « Il en a eu plus que moi, ce n’est pas juste ! » « Bien

regardons, comparons et voyons ce qu’il en est vraiment ». Alors on

pèse les deux parts et on compare. L’autre point fort de cette

pédagogie est la période sensible. Ce sont des périodes de fascination

intense pour apprendre un caractère ou un savoir-faire particulier.

C’est pourquoi il y a plusieurs niveaux dans une même classe. L’enfant

va vers ce qui l’attire. Bien sûr l’enseignant va lui proposer des

activités en fonction de son âge et de son développement. Si cela

correspond à sa période sensible, l’enfant va suivre cette activité

avec grand enthousiasme et très rapidement, il aura intégré les

principes de l’activité. Il apprend en jouant.

Le visiteur

d’une école Montessori sera frappé par le calme qui y règne. Il ne

s’agit pas d’un calme obtenu par une discipline drastique, non, les

enfants sont calmes parce qu’ils sont intéressés parce qu’ils font et

leur être est satisfait d’apprendre, de découvrir, il est tranquille et

heureux. Les enfants « Montessori » ne rencontrent pas de gros problème

dans leur scolarité future, ils sont autonomes, efficaces, actifs et

pratiques.