Des chirurgiens australiens condamnent le commerce d’organe « épouvantable »

Écrit par Shar Adams (La Grande Époque)
04.05.2006

Des chirurgiens de transplantation australiens ont confirmé qu’en

Chine, des organes provenant de prisonniers exécutés sont utilisés pour

des transplantations et ont publiquement condamné cette pratique.

  • Des prisonniers chinois reçoivent les directives d'un policier. Des chirurgiens australiens renommés ont condamné le meurtre des prisonniers pour alimenter le commerce d'organes humains entretenu par le régime communiste de Chine.(Stringer: China Photos / 2005 China Photos)

Plusieurs chirurgiens d’unités de transplantation du cœur, des poumons, du foie et des reins de Brisbane ont dit àLa Grande Époque

qu’il était de notoriété publique qu’il n’y avait pratiquement pas de

liste d’attente en Chine et que les organes proviennent de prisonniers

dans le couloir des condamnés à mort.

« On établi activement la

compatibilité du donneur avec le futur receveur pendant que le donneur

est toujours en vie », a dit un médecin. Il a aussi rajouter que cette

pratique « est répugnante pour notre mode de vie. »

Un porte

parole de la Société de transplantation de l’Australie et de la

Nouvelle-Zélande (TSANZ), le professeur Peter Macdonald, dit que leurs

membres étaient sans réserve « opposés à l’utilisation d’organes et de

tissus de prisonniers exécutés pour des transplantations

thérapeutiques. »

La déclaration du TSANZ est en accord avec les

Sociétés britanniques et internationales de transplantation qui ont

récemment émis des déclarations publiques condamnant le commerce

d’organe en Chine.

Professeur Macdonald, le co-chef du programme

de transplantation à l’hôpital St. Vincent à Sidney, a dit qu’il

n’avait pas de connaissances spécifiques de la pratique en Chine, à

part ce qui lui avait été dit par des collègues, mais que lui et les

membres de TSANZ étaient unis dans leur opposition, car « c’est une

pratique non éthique. »

Professeur Steven Lynch, directeur de

l’unité de transplantation à l’hôpital de la Princesse Alexandra à

Brisbane, a dit qu’il n’y avait « Aucun doute qu’il y a un nombre

énorme de prisonniers exécutés qui étaient des donneurs d’organes. »

Professeur

Lynch a expliqué que l’hôpital de la Princesse Alexandra a un service

de formation pour des chirurgiens transplanteurs internationaux et que,

au long des années, il avait reçu à peu près 60 candidatures de la part

d’étudiants Chinois.

« Quand nous avions une requête [pour une

formation à la transplantation venant de la Chine], la réponse standard

était que vous devez être autofinancés, vous devez venir avec une

lettre de vôtre hôpital et l’équivalent du ministre local ou du

dirigeant provincial pour dire qu’aucune des compétences que vous

apprendriez seraient utilisées pour transplanter des organes de

prisonniers exécutés.

« Je crois qu’il n’y avait que seulement

trois d’entre eux pouvant fournir cette garantie et pour le reste, je

n’ai jamais entendu un autre mot de leur part. »

Professeur Lynch

a dit que ce n’était pas avant qu’il soit conférencier visiteur à

l’hôpital de transplantation de Tianjin en Chine qu’il a pleinement

compris pourquoi.

« Je leur est demandé quel était la

proportion des donneurs exécutés comparé à ceux qui sont en état de

mort cérébrale et ils ont dit qu’il était illégal d’utiliser des

donneurs en état de mort cérébrale en Chine, donc ce sont pratiquement

tous des prisonniers exécutés. »

Alors que le régime communiste

chinois dit aux autorités médicales occidentales que tous les

prisonniers exécutés ont signés des formulaires de consentement,

Professeur Lynch a dit qu’il n’y avait jamais de mention de

documentation montrant un consentement informé de la part du personnel

médical de l’hôpital de Tianjin.

« C’est un problème éthique.

Quand c’est dirigé par l’État, ça devient comme “l’ultime taxe”. Un

fois mort, le corps n’est pas à vous, mais appartient à l’État qui peut

en décider. »

Professeur Lynch a dit qu’il avait beaucoup pensé à

cette question et avait l’impression que le problème venait du régime

communiste chinois plutôt que des médecins.

« Le problème vient

des pratiques non éthiques du gouvernement chinois plutôt que des

nédecins qui travaillent très dur, de manière légale, dans le cadre des

exigences du gouvernement. »

Le professeur George Javorsky, qui

dirige l’unité de transplantation cardiaque à l’hôpital du Prince

Charles à Brisbane, a aussi condamné cette pratique en disant qu’il

était « épouvantable » de considérer que des prisonniers, qu’elle que

soit la sorte de prisonnier, sans parler de ceux qui pourraient être là

à cause de leurs croyances spirituelles ou politiques, seraient

utilisés comme donneurs contre leurs grés.

Le professeur Javorsky

s’est demandé pourquoi, après tant d’années, le commerce d’organes en

Chine était soudainement exposé à l’opinion publique.

John

Deller, le président de l’association du Falun Dafa de New South Wales,

dit qu’à part l’accroissement du pouvoir économique de la Chine, il

croit que c’est parce que des milliers de pratiquants du Falun Gong

détenus partout en Chine ont étés exécutés pour leurs organes.

Avant

que commence la répression du Falun Gong en 1999, on estimait que

70-100 millions de Chinois pratiquaient la discipline spirituelle qui

inclut des exercices similaires au Tai Chi, de la méditation et une

adhésion à des principes moraux.

M. Deller a expliqué qu’après

que la persécution ait commencé, des pratiquants ont été forcés de

quitter leurs domiciles, leurs familles et ont étés jetés dans des

camps de travaux forcés.

M. Deller a dit que malgré la difficulté

qu’il y a d’obtenir des informations sur ce qui ce passe en Chine, ils

savent par la voie de la communauté chinoise en Australie que des

milliers de pratiquants du Falun Gong chinois ont disparus.

« Il

est très difficile de vérifier exactement combien de pratiquants ont

étés détenus, affirme dit M.Deller. «Les chiffres varient entre 200 000

et 2 millions. »

« Ce qui nous préoccupe, c’est le nombre

incroyable de pratiquants qui sont toujours cachés et qui ne sont pas

nécessairement dans les camps de travails connus. »

Amnesty

International estime qu’il y a eu 1770 exécutions en Chine l’année

dernière mais ajoute que ce chiffre est basé sur les « rapports publics

» et que « les statistiques nationales officielles sur l’application de

la peine de mort sont toujours confidentiels » en Chine.

Un rapport dans le quotidien australien The Sydney Morning Herald

indiquait que le gouvernement chinois prétend qu’il y a autour de 20

000 transplantations de reins par ans en Chine. Cependant, ces chiffres

concernent seulement les transplantations domestiques et n’incluent pas

les opérations sur des étrangers, ce qui sous entend que beaucoup plus

de transplantations ont lieu.

Il est sûr qu’il ne semble pas y

avoir de pénurie d’organes disponibles. Il y a sur Internet de nombreux

sites en langue anglaise qui font de la publicité pour inviter des

étrangers a venir en Chine pour des transplantations d’organes.

Un

site du Réseau d’assistance de transplantation internationale commence

son battage avec la phrase : « Des fournisseurs de viscères peuvent

être trouvés immédiatement » et prétend que « c’est plus sûr et plus

fiable ici que dans d’autres pays, où l’organe n’est pas d’un donneur

toujours en vie. »

M. Deller a dit que la communauté du Falun

Gong a été active à travers le monde pour attirer l’attention sur le

prospère commerce d’organes en Chine.

« Notre inquiétude est que

des dizaines de milliers de pratiquants du Falun Gong sont gardés là

bas en guise de banques d’organes. »

« Cette information est

choquante, mais ce que nous pensons a lieu, nous espérons vraiment que

ceux qui sont préoccupés par les droits de l’homme en Chine vont

révéler ces choses et iront en Chine pour enquêter. »