Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Réouverture de l’ancienne Route de la soie

Écrit par Heide B. Malhotra (La Grande Époque Washington)
03.08.2006
| A-/A+

Malgré le temps défavorable marqué par la grêle, le cérémonial de

réouverture de l’ancienne Route de la soie a eu lieu le 6 juillet 2006

à Nathu La, un point de passage dans les montagnes à la frontière entre

la Chine et l’Inde.

  • La route de la soie(攝影: / 大紀元)

 

La cérémonie a été entamée en coupant un ruban de

soie rouge. Le premier ministre de l’État indien Sikkim, Pawan Kuma

Champling, et Qiangba Phuntsong, président de la région chinoise

autonome du Tibet, ont participé à la cérémonie. «Ce n’est pas juste

une route de commerce, mais une autoroute culturelle», a affirmé

Chamling, avec l’espoir que la population locale pourrait à nouveau

rendre actif le marché avec leurs voisins tibétains.

Sur le

drapeau indien de couleur jaune, on pouvait lire «Bienvenue à Nathu

La», tandis que le drapeau rouge chinois indiquait «Félicitations à

l’occasion de la réouverture du point de passage frontalier sino-indien

de la route du commerce». Les panneaux indiens de signalisation

routière avec les slogans «Vous êtes maintenant sous l’observation de

l’ennemi» ont été retirés et remplacés par d’autres sur lesquels on

lisait «Venez chez nous».

La délégation indienne était dirigée

par Christy Fernandez, président directeur général de Export Credit

Guarantee Corporation of India Ltd. (ECGC), et la délégation chinoise

par Hao Peng, vice-président de la Région autonome du Tibet (TAR).

ECGC est l’agence indienne gouvernementale qui offre l’assurance crédit à exportation pour les exportateurs indiens.

«La

reprise du commerce frontalier sino-indien est un événement historique

important», a annoncé le chef de la délégation indienne, pendant que

les soldats des deux camps surveillaient la cérémonie. En Inde,

l’événement fut qualifié d’historique par certains hommes d’affaires et

certains hommes politiques procommunistes.

Les locaux n’étaient

pas aussi enthousiastes au sujet des possibilités d’échanges. Ils se

référaient plutôt au tourisme –provenant surtout des pèlerins

bouddhistes– qui peut probablement apporter plus de revenus que le

commerce frontalier.

Les marchés commerciaux étaient déjà ouverts

des deux côtés depuis plusieurs jours : le marché Sherathang en Inde et

le marché Renquinggang du comté de Yadong, TAR. Chose étonnante, le

dollar sera la monnaie d’échange.

Dans ce qui semblait un geste

préparé, l’Inde envoya 92 commerçants souriants traverser la frontière

en direction du marché de Renqinggang, dans l’espoir d’un démarrage

fructueux et rapide des échanges commerciaux. En contrepartie, l’Inde

laissa 89 chinois tibétains traverser sa frontière. Le gouvernement du

Sikkim semble très optimiste en annonçant une prévision des échanges

commerciaux qui pourraient atteindre un montant de 12 milliards de

dollars d’ici 2015.

La réalité après l’euphorie

En

réalité, un temps très froid avec de fortes chutes de neige rend Nathu

La infranchissable pendant huit mois par année et ne laisse qu’une

courte période de quatre mois pour les échanges, du 1er juin au 30

septembre.

Les Chinois ont déjà construit une autoroute à travers

les montagnes jusqu’au col de Nathu La. La grille de fil de fer barbelé

qui d’ordinaire bloquait le passage a été retirée et remplacée par une

allée de 7 mètres de large surmontée d’un muret en pierres.

Des

deux côtés, les bunkers militaires et les barbelés restent en place

ainsi que les soldats ¬bien que cachés derrière des branchages, car on

peut encore entendre parfois les tirs de fusils– ce qui donne

l’impression que tout n’est pas aussi calme que les deux anciens

ennemis veulent le laisser paraître. Malgré ce geste d’ouverture, le statut quo diplomatique continue.

L’accord

de commerce sino-chinois de Nathu La est toujours limité à 100

commerçants de part et d’autre, ainsi qu’à 29 produits indiens et

quinze produits chinois exempts de taxes (duty free). Les produits

destinés aux échanges incluent des produits agricoles (conserves), des

textiles, des couvertures, de l’alcool, des épices locales, du riz, du

thé, de la soie, des peaux de chèvres et de moutons, des queues de

yacks et de la laine.

Des rumeurs circulent selon lesquelles

les permis d’échange ne seront accordés qu’à partir des commerçants

originaires de l’État indien du Sikkim, ce qui suscite, selon WebIndia,

le site d’informations indiennes, des mécontentements des Indiens

bengalis : «Comment peut-on qualifier cela de commerce sino-indien

lorsque les commerçants en dehors du Sikkim ne sont pas autorisés à

faire du commerce?»

Quelle que soit la portée du commerce et des

affaires qui en résultent, les analystes croient que tout cela est

d’importance secondaire pour les gouvernements de l’Inde et de la Chine

communiste. La Chine se soucie de restaurer son image en montrant

qu’elle s’occupe du Tibet et de son économie, et l’Inde cherche à

développer ses relations diplomatiques avec la Chine pour déjouer

l’influence pakistanaise dans la région.

Un journaliste chinois

s’est exprimé assez franchement avec un reporter de WebIndia : «Je

pense que ce commerce est symbolique. Pensez-vous que la vente d’herbes

locales ainsi que de queues et de poils de jacks, de chèvres, de

chevaux peuvent changer la richesse économique de deux régions?»

La mémoire du passé

La

célèbre et ancienne route commerciale passait par Nathu La, reliant les

commerçants de l’ancienne Chine avec l’Asie centrale et l’Europe. Ce

tronçon de la Route de la soie faisait plus de 560 km de long et

reliait Lhassa au Tibet avec Gangtok, capitale du Sikkim, en Inde.

Les

conflits frontaliers entre l’Inde et la Chine communiste ont fermé le

passage de Nathu La en 1962, ce qui donna un sérieux coup aux économies

cloisonnées de l’État indien du Sikkim et du Tibet.

En 2003, la

Chine suggéra à l’Inde l’idée d’une réouverture du passage et accepta

de stopper ses demandes territoriales sur le Sikkim, en échange d’une

reconnaissance par l’Inde de la souveraineté de la Chine sur la région

autonome du Tibet.

Avant la dispute frontalière, selon un

journal indien, «Nathu La était un point de commerce majeur entre les

deux côtés. Les Tibétains et les Indiens ont fait de fructueuses

affaires dans le commerce de marchandises, de matériaux de construction

et de tout ce qui pouvait être transporté à dos de mule».

 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.