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L’essor de la viticulture biologique en Alsace

Écrit par Henri Durrenbach, La Grande Époque
31.08.2006
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Le vignoble alsacien, l’un des plus graciés et typiques de France se

convertit de plus en plus depuis une quinzaine d’années à la

viticulture biologique, dont le double objet est de respecter au

maximum l’écosystème (le terroir) et de maintenir au niveau le plus

authentique la santé humaine.

Les viticulteurs qui ont compris

l’intérêt écologique d’une telle démarche sont aujourd’hui plus de 80

dont la poignée de l’époque héroïque des débuts (années 1990), parmi

lesquels figure Jean-Pierre Frick à Pfaffenheim (68).

  • Un enfant observe des travailleurs saisonniers cueillant du raisin dans les vignes d’Itterswiller, le 14 septembre 2005, au 2e jour des vendanges en Alsace.(攝影: / 大紀元)

 

Ils sont tous regroupés au sein de l’OPABA (Organisation

professionnelle de l’Agriculture biologique en Alsace), à Colmar (tél :

03 89 24 45 35).

Depuis le 1er janvier 2005, le logo « AB » peut

être apposé sur les bouteilles de vins issus des raisins produits en

agriculture biologique.

Quid de la vinification

Le

Règlement européen de 1991 – nous y revenons ci-après – n’a pas établi

de cahier des charges à ce sujet et sa certification ne concerne que

les raisins. C’est la raison pour laquelle différents organismes

(Fédération nationale interprofessionnelle des vins de l’agriculture

biologique, Nature et Progrès, Déméter, Biodyvin, etc.) proposent des

chartes de vinification de droit privé, contrôlées pour certaines par

un organisme certificateur indépendant.

Autant dire que ce secteur

est en plein devenir, et il reste à espérer que des dispositions

inadéquates ne viennent pas soudain stériliser les remarquables efforts

désormais en cours d’accomplissement.

Comment situer la viticulture biologique ?

La

viticulture biologique qui, pour l’instant entre dans le seul cadre

juridique de l’agriculture biologique est régie par le Règlement

européen, déjà évoqué, du 24 juin 1991 (CE 2092/91), qui impose

notamment au viticulteur :

- d’avoir certifié son activité à la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt,

- de cultiver les vignes sans produits chimiques de synthèse (pesticides ou engrais),

- de mettre en œuvre, trois campagnes durant, les règles de

l’agriculture biologique avant de pouvoir utiliser la mention « vin

issu de raisins de l’agriculture biologique »,

- d’être certifié par un organisme agréé par le Ministère de l’Agriculture.

Il

est certain qu’à terme les procédures de la viticulture bio dynamique

vont s’affiner par rapport à celles de l’agriculture biologique

proprement dite. D’ores et déjà, tous les vins issus de l’agriculture

biologiques sont contrôlés et certifiés chaque année.

C’est ainsi

que le taux de contrôle des viticulteurs bio est actuellement l’un des

plus élevés de tous les modes de production agricole.

La

viticulture biologique diversifie et segmente l’offre en vins et répond

à une réelle attente des consommateurs avertis ; elle préserve

également les nappes phréatiques des pollutions chimiques.

Les vins bio

Les

vins bio sont de plus en plus primés dans les concours de vins

(Concours général de Paris, Challenge international du vin, Concours

des Caves particulières, Chardonnay du monde, Concours national des

vignerons indépendants, etc.).

Aucun additif œnologique de synthèse ou activateur de fermentation ou autre ne doit intervenir dans la vinification.

Pour

leur part, les viticulteurs biologiques et biodynamistes alsaciens,

partisans d’une conduite exemplaire des vignes entendent également

apporter le plus grand respect aux raisins durant leur transport et

leur transformation ; l’œnologie biologique est avant tout préventive

et non corrective : la vitalité des sols, la santé des vignes et le

juste rendement permettant la parfaite maturité du raisin sont leur

véritable assise qualitative.

Quelques chiffres

L’Alsace compte pour l’heure 82 domaines viticoles soit déjà entièrement « bio » (50), soit en cours de conversion (32).

Les

surfaces impliquées sont de 822 hectares, dont 252 en conversion et le

volume des vins issus de raisins bio est de l’ordre de 50.000

hectolitres.

La part des vignes bio par rapport à l’ensemble des

vignes AOC Alsace et AOC Grands Crus en production conventionnelle

(15.305 hectares) est donc de l’ordre de 5,5 %. De même, le nombre de

viticulteurs bio (82) rapporté à l’ensemble des « autres » (4.656) nous

donne un pourcentage de 1,76 %.

Par ailleurs, les vignerons « bio » représentent 32 % des producteurs bio d’Alsace.

En guise de conclusion

Le

secteur économique de la viticulture bio (en Alsace mais aussi

ailleurs) peut paraître mince… pour le moment, mais « ouvre » sur

d’immenses potentialités. Nourritures et boissons industrialisées,

génératrices de monceaux de déchets et ayant un impact sur la santé

publique dont on est contraint de plus en plus de reconnaître le

caractère négatif (carences, obésité, troubles divers), dépasseront

bientôt en coût les profits qu’elles permettent de réaliser et le temps

n’est pas loin où leurs effets seront irréversibles. Les initiatives

d’orientation vers le biologique ne sont donc pas à mépriser en tant

que voie fort souhaitable et fort élégante de sortie…

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.