Théâtre : La Dame aux camélias

Écrit par Fannie Bellefeuille, La Grande Époque
12.09.2006

C’est après une ouverture quelque peu banale, bâtie autour d’un prévisible flashback, que s’ouvre cette Dame aux camélias

de Robert Bellefeuille. Dès le départ, on est soufflé par la

scénographie imposante et impeccable qui meuble sans faille la scène du

Théâtre du Nouveau Monde. Les différents matériaux adhèrent

impeccablement aux thèmes et problématiques de la pièce, en particulier

le verre qui reflète habilement les subtilités des éclairages d'Étienne

Boucher. De simples chaises emplissent la scène pour représenter

efficacement les différents lieux où se déroule l’action, et les

nombreuses entrées et sorties des personnages sont dispersées dans

l’espace grâce à la scénographie ingénieuse de Jean Bard.

Et que

dire du jeu de cette talentueuse équipe? Les personnages secondaires

sont habilement rendus autant par François-Xavier Dufour que par Paul

Savoie qui mettent de la vie dans ce texte quelquefois lourd de

dialogues. Cependant on pardonne à l’auteur puisque les dialogues sont

aussi composés d’échanges savoureux. Monique Spaziani est, entre

autres, excellente dans son rôle de Florence.

On se questionne

cependant sur les directives de jeu données à Anne-Marie Cadieux et

Sébastien Ricard. Jouant dans un style différent des autres

personnages, on est surpris par leur interprétation, mais on s’y laisse

prendre de la même façon que Marguerite se laisse si bien séduire par

son Armand. Parce qu’on ne peut qu’être charmé par cette histoire

d’amour tragique, même si quelquefois les élans amoureux des comédiens

semblent quelque peu mécaniques, voire sans passion. En effet, la

chimie entre Cadieux et Ricard semblait se perdre dans la grandeur du

décor ou, à tout le moins, défaillir lors de certains moments de

tendresse. Et que dire de ce découpage presque systématique des

répliques de Ricard qui font sursauter? On finit cependant par accepter

ce fait, surtout lorsque l’on voit la correspondance avec ses choix

physiques. Curieux, mais appréciable.

En somme, c’est une

production agréable à laquelle on est convié jusqu’au 30 septembre, au

théâtre de la rue Sainte-Catherine. Ne serait-ce de la longueur de la

représentation et de la fin abrupte, quoique justifiable, on pourrait

même aller jusqu’à dire que cette production vous promet quelques beaux

moments, sans toutefois vous brusquer.

La Dame aux camélias,

du 5 au 30 septembre, du mardi au vendredi 20 h, le samedi 15 h et 20

h. Au Théâtre du Nouveau Monde – 84, rue Sainte-Catherine Ouest.

Réservations : 514 866-8668.