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Le charbon propre : le rêve énergétique américain

Écrit par Jonathan Vianou, La Grande Époque
05.09.2006
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Les États-Unis est le pays consommant le plus d’électricité au monde.

Environ 4000 milliards de kWh (kilowatt-heure) annuellement. La Chine

suit avec une consommation de 2000 milliards de kWh par année (le

Canada est au 6e rang avec 550 milliards de kWh).

Ces deux pays ont

aussi la particularité de produire une grande partie de leur énergie

par le charbon : 50 % pour les États-Unis et 70 % pour la Chine. Or, le

charbon est la source de production d’énergie la plus polluante en

termes d’émissions atmosphériques, et les deux pays reposent sur des

réserves quasi infinies de charbon.

  • paysage pollué en Chine(攝影: / 大紀元)

 

En plus, ni les États-Unis ni la

Chine n’ont signé le Protocole de Kyoto. Rien pour rassurer les

écologistes. La technologie du «charbon propre» saura-t-elle nous

épargner ce désastre écologique? 

Le charbon «sale»

Actuellement, la technique utilisée

dans les centrales au charbon consiste à brûler du charbon broyé, puis

à évacuer les gaz de combustion directement dans l’atmosphère.

L’énergie générée durant la combustion permet de transformer l’eau en

vapeur. Cette vapeur fait tourner une turbine qui entraîne un

alternateur et produit du courant électrique. Ce genre de centrales

obtient un rendement global d’environ 35 %, ce qui signifie aussi que

seulement le tiers de la pollution émise aura servi à produire de

l’électricité.

Bien que l’industrie implante déjà certaines

technologies afin de réduire les émissions de polluants, les gaz de

combustion restent considérablement nocifs. On retrouve notamment du

dioxyde de soufre (SO2) qui entraîne les pluies acides, de la suie et

de fines particules qui occasionnent des maladies des poumons, des

oxydes d’azote (NOx) qui causent le smog, du mercure qui peut provoquer

des dommages neurologiques chez les jeunes enfants et évidemment du

dioxyde de carbone (CO2), facteur majeur du réchauffement climatique.

Le charbon propre

Les

futures centrales au charbon devraient être beaucoup moins polluantes,

si l’on se fie à l’annonce du président Bush en 2003 quant au projet de

la FutureGen. Cette centrale expérimentale sera la toute première

centrale au charbon à produire de l’électricité et de l’hydrogène et à

faire de la séquestration de CO2. Prévue être fonctionnelle en 2012,

elle utilisera le procédé nommé Integrated Gasification Combined Cycle

(IGCC).

Dans le procédé IGCC, le charbon, au lieu d’être brûlé

directement, est oxydé afin de produire un gaz synthétique appelé

syngas. On extrait ensuite chimiquement le CO2 et l’hydrogène contenus

dans le syngas. Le CO2 est acheminé par pipeline à un lieu de stockage

et l’hydrogène est stocké dans des piles à hydrogène. Le syngas est

alors brûlé dans une turbine à gaz, ce qui produit de l’électricité. Le

cycle combiné permet de produire encore plus d’électricité en générant

de la vapeur avec les gaz de combustion qu’on envoie à une turbine à

vapeur. Le gouvernement américain estime atteindre une efficacité

d’environ 50 %, une progression significative par rapport au 35 % des

centrales traditionnelles.

Pour les autres polluants

atmosphériques, il est possible, par exemple, de réduire de 99 % les

émissions de SO2 en aspergeant du calcaire et de l’eau sur les gaz de

combustion. On obtient ainsi une poudre de gypse (sulfate de calcium)

qui peut être vendue à l’industrie de la construction. D’autres

procédés semblables sont disponibles pour réduire l’impact

environnemental de la combustion du charbon.

Quant au stockage

du CO2, la compagnie pétrolière norvégienne Norsk Hydro offre une

réponse : stocker le CO2 dans une nappe aquifère, à un kilomètre sous

le sol. La compagnie canadienne Encana suggère une autre approche

qu’elle applique déjà : injecter le CO2 dans un gisement de pétrole. Le

CO2 injecté aide à maintenir la pression du puits, ce qui facilite

l’extraction du pétrole. On pourrait donc séquestrer le CO2 afin de

produire plus de pétrole. Il fallait y penser!

Autre alternative,

le stockage océanique. En injectant le CO2 directement dans l’océan,

deux choses peuvent se produire. À une profondeur de un kilomètre, le

CO2 se dissoudrait dans l’eau et augmenterait graduellement l’acidité

de l’eau, ce qui pourrait nuire à certains organismes marins. La

deuxième option est de former un «lac» de CO2 à trois kilomètres sous

l’eau. À ces profondeurs, le CO2 injecté demeurerait à l’état liquide

et, plus dense que l’eau, il resterait théoriquement aux abîmes de

l’océan. Mais le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution

du climat (GIEC, organisme onusien) précise qu’il en est encore à

«l’étape de la recherche» dans le cas du stockage océanique.

Pour

ce qui est des risques de fuites, le GIEC estime que sur une période de

cent ans, les réservoirs géologiques pourraient retenir de 90 % à 99 %

du CO2 stocké. Puis il ajoute «qu’une concentration élevée de CO2 dans

le sous-sol peu profond peut avoir des effets mortels pour les plantes

et les animaux du sous-sol et contaminer les eaux souterraines et que

l’élévation de la pression attribuable à l’injection de CO2 pourrait

provoquer de petits phénomènes sismiques».

L’industrie et le

gouvernement américains fondent beaucoup d’espoir sur le charbon

propre. Le gouvernement canadien aussi. Sachant que le charbon propre

l’est autant que le gaz naturel, la question à se poser pourrait être :

est-ce «assez» propre?

Sources : FutureGen, GIEC

 

 

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