La société Shen Yun Performing Arts, basée à New York, s’est retrouvée la cible d’une désinformation liée au coronavirus, dans une tentative apparente de dissuader le public américain d’assister au spectacle de danse classique chinoise.
Récemment, des rumeurs ont circulé sur les médias sociaux selon lesquelles certains artistes de Shen Yun avaient été infectés par le coronavirus, conseillant aux gens de ne pas assister à ses spectacles aux États-Unis.
Ces rumeurs ont incité les autorités sanitaires d’une ville américaine où Shen Yun se produisait, Salt Lake City, Utah, à dissiper publiquement ces allégations.
« Nous avons enquêté et n’avons aucune raison de croire que des membres de la troupe de Shen Yun soient infectés par le COVID-19 [la maladie causée par le nouveau coronavirus] », a déclaré le ministère de la Santé de l’Utah sur Twitter le 24 février. « Ces spectacles ne présentent aucun risque pour les habitants de l’Utah. »
« Shen Yun est basé à NYC (New York City), pas en Chine », a déclaré le département de la santé du comté de Salt Lake sur Facebook le 24 février. « De nombreuses rumeurs inexactes sur COVID-19 circulent sur les médias sociaux […] Les messages faux et inexacts sur les médias sociaux peuvent être nuisibles. »
Shen Yun est une compagnie d’arts du spectacle basée à New York, fondée en 2006, dont la mission, selon son site web, est de faire revivre la culture traditionnelle chinoise à travers les arts. Cette saison, sept compagnies doivent se rendre dans 160 villes du monde entier.
Le spectacle a suscité la colère du régime communiste chinois en raison de sa représentation sur scène de la persécution continue du groupe spirituel Falun Gong. Depuis sa création, le groupe a donc été confronté à des tentatives persistantes du régime pour contrecarrer ses spectacles de diverses manières.
Ces rumeurs en ligne ne sont que les dernières d’une longue série de tentatives du régime pour saboter Shen Yun, a déclaré Leeshai Lemish, un animateur des arts du spectacle de Shen Yun, au Epoch Times le 27 février.
Le régime chinois « utilise une catastrophe et la mort de personnes en Chine pour essayer d’empêcher Shen Yun de se produire en répandant des mensonges », a déclaré M. Lemish.
Le maître de cérémonie a déclaré qu’au début du mois de février, la billetterie de Shen Yun à Salt Lake City avait reçu des appels téléphoniques de personnes ayant un accent chinois. Ils prétendaient que Shen Yun venait de Chine ou que la compagnie revenait tout juste de Corée du Sud (le pays où l’épidémie est la plus grave en dehors de la Chine continentale) et demandaient l’annulation du spectacle. Certains interlocuteurs sont même devenus agressifs et ont commencé à jurer, a déclaré M. Lemish.
Le département de la Santé de l’Utah a déclaré à Epoch Times que les autorités sanitaires de la région avaient également reçu des appels téléphoniques similaires à la suite de ces rumeurs.
« Grâce à un courriel et à des appels téléphoniques du département de la Santé du comté de Salt Lake, notre agence, ainsi que le département de la Santé du comté de Salt Lake, ont pris connaissance de rumeurs mal informées circulant dans la communauté concernant une prochaine représentation de Shen Yun », a déclaré Charla Haley, directrice de la communication au département de la Santé de l’Utah, dans un courriel du 27 février.
« Nous avons décidé que la meilleure façon de rassurer les personnes qui avaient des billets pour le spectacle était de passer par les médias sociaux et de diffuser des messages exposant les faits concernant Shen Yun et les personnes impliquées dans la troupe de danse. »
Shen Yun a terminé deux représentations à Salt Lake City le 26 février et reviendra dans la ville le 21 mars pour quatre autres représentations.
Appels téléphoniques
M. Lemish a déclaré que le 27 février, les billetteries de la compagnie à Salt Lake City et à Las Vegas ont reçu trois appels téléphoniques similaires de personnes à l’accent chinois leur posant plusieurs questions sur le calendrier de tournée de la compagnie.
Dans un appel, qui a été enregistré, à la billetterie de l’Utah, une femme avec un accent chinois a posé des questions « pour essayer de savoir où vont les compagnies. Qui va où et dans quelle ville elles vont. Quelle compagnie en particulier allait dans quelle ville », a-t-il répondu.
Une autre femme a ensuite appelé le même guichet à partir d’un numéro différent, en posant les mêmes questions. Le vendeur a demandé à la femme de lui donner un numéro de téléphone à rappeler, car il demanderait au présentateur local de répondre à la question.
La femme a donné le même numéro que le premier appelant, a déclaré M. Lemish. « Ces deux personnes sont donc liées […] Il peut s’agir d’amis, de parents, ou de toute autre relation les ayant amenées à utiliser le même numéro de téléphone. »
Le même jour, un troisième appel téléphonique a été reçu par la billetterie de Shen Yun à Las Vegas, au cours duquel une femme ayant un accent chinois a posé le même genre de questions.
Shen Yun a donné six spectacles à Las Vegas entre le 26 février et le 1er mars.
M. Lemish a ajouté qu’il avait également reçu le même jour un courriel écrit en chinois, d’une personne se faisant passer pour une connaissance proche, lui demandant où se trouvait M. Lemish, où il s’était produit et dans quelles villes il devait partir en tournée.
Le maître de cérémonie pense que ces appels téléphoniques pourraient avoir fait partie de la même campagne visant à faire annuler les spectacles américains dans différents endroits.
Désinformation
En Corée du Sud, le régime chinois a également lancé de fausses rumeurs sur les origines de la compagnie afin de tenter de contrecarrer les spectacles qui s’y déroulent, a déclaré M. Lemish.
Dans la ville d’Ulsan, où Shen Yun a joué deux spectacles du 11 au 12 février, « le directeur du théâtre a reçu un appel téléphonique d’un journaliste de la télévision. Le journaliste de la télévision a déclaré que le consulat chinois avait dit à ce journaliste que les artistes de Shen Yun venaient de Wuhan », a déclaré M. Lemish, en référence à l’épicentre du coronavirus en Chine centrale.
« Le directeur du théâtre a répondu que Shen Yun est originaire des États-Unis et que la plupart des membres sont détenteurs d’un passeport américain. Le spectacle de Shen Yun est interdit en Chine, et ses membres ne sont pas autorisés à se rendre dans ce pays », a-t-il ajouté.
La compagnie s’est produite en Corée du Sud, en tournée dans trois villes du 7 au 16 février. L’épidémie de coronavirus s’est intensifiée dans le pays le 20 février, lorsque le nombre de cas confirmés a doublé en une journée pour atteindre 104. La Corée du Sud compte actuellement plus de 3 000 infections connues et 20 décès.
L’épidémie en Corée du Sud a forcé Shen Yun à annuler deux spectacles dans la ville de Chuncheon prévus pour le 22 février, et à rappeler la compagnie aux États-Unis.
M. Lemish a déclaré que tous les artistes de Shen Yun sont en bonne santé et que les représentations se poursuivent comme prévu aux États-Unis.
Depuis janvier, de nombreux Chinois ont fait savoir sur les médias sociaux, tels que Facebook et WeChat, une plateforme chinoise de médias sociaux similaire à Facebook, que Shen Yun venait de Chine, où l’épidémie de coronavirus a pris naissance.
Pour dissiper les rumeurs, Shen Yun a publié une déclaration sur son site officiel le 1er février. Il a déclaré : « Shen Yun est basé à New York, pas en Chine. Les artistes ne se sont pas rendus en Chine depuis des années, pas plus qu’ils n’ont eu de contact direct récent avec des chinois de Chine continentale. En fait, Shen Yun n’est même pas autorisé à se produire en Chine. »
Cependant, depuis sa publication, la société a trouvé une version trafiquée de la déclaration partagée par les gens sur les médias sociaux, a déclaré M. Lemish.
« Quelqu’un en Chine a pris cette page [de la déclaration] et a créé une image. Ils ont supprimé les textes de notre communiqué de presse. Et au lieu de cela, ils ont mis un texte en chinois et l’ont ensuite traduit en anglais disant […] que les artistes de Shen Yun ont déjà été infectés par le coronavirus », a-t-il dit.
La campagne de Pékin contre Shen Yun Performing Arts
Au cours des 14 dernières années, le régime a déployé toute une série de tactiques, notamment en utilisant ses ambassades, ses consulats, les associations chinoises pro-Pékin et les étudiants pour salir et contrecarrer les performances de Shen Yun dans le monde entier.
« Vous avez une représentation de la culture traditionnelle chinoise que Pékin, le Parti communiste chinois (PCC) veut détruire », a déclaré M. Lemish dans une interview accordée le 8 janvier à l’émission American Thought Leaders (maîtres à penser américains) d’Epoch Times. « [Shen Yun] fait revivre la culture traditionnelle chinoise en dehors de la Chine. »
M. Lemish a déclaré que l’opposition du régime à Shen Yun découle du fait que la société cherche à faire revivre la culture traditionnelle chinoise, que le PCC a systématiquement essayé de déraciner et de supplanter par une idéologie communiste et athée.
La culture traditionnelle chinoise est enracinée dans des valeurs fondamentales comme l’intégrité, l’honnêteté, la loyauté et l’épanouissement spirituel, a-t-il dit. En revanche, le PCC veut que les Chinois rejettent les vieilles idées sur la moralité et la spiritualité et qu’ils croient plutôt aux idées communistes et sociales darwiniennes sur la lutte.
Le PCC a également cherché à contrecarer la compagnie en raison de ses représentations de la persécution brutale par le régime des pratiquants de la discipline spirituelle Falun Gong.
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, comprend des exercices de méditation et un ensemble d’enseignements moraux basés sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Cette discipline a gagné une immense popularité dans les années 1990, avec 70 à 100 millions de pratiquants à la fin de la décennie. Cependant, menacé par cette popularité, le PCC a lancé en 1999 une vaste campagne de persécution et de diffamation à l’encontre de ses pratiquants.
Depuis lors, des centaines de milliers de pratiquants du Falun Gong ont été détenus dans des camps de travail, des centres de détention ou des prisons, où beaucoup ont été torturés à mort. De plus, un grand nombre de pratiquants ont été soumis à des prélèvements forcés d’organes vivants, ce qui les fait mourir. La persécution se poursuit encore aujourd’hui.
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